Festival NEF/2024 : « l’édition s’est vraiment bien déroulée sans aucun incident », dixit Koudiaba Victorien Soma.
Les rideaux sont tombés ce 28 Avril 2024 sur la 7e édition du festival Niangoloko En Fête (NEF). A cette dernière nuit, étaient sur le même podium des artistes tels que Djoss Saramani du Mali, Smarty et Star loup tous deux du Burkina. Tenu sous le thème « « La tradition à la rencontre de la modernité pour un monde de paix », plus d’une cinquantaine d’artistes et de troupes artistiques ont égayé les Niangolokois une semaine durant à travers cette édition dite de la résilience au regard de la situation sécuritaire de la commune à l’époque. Une situation sécuritaire précaire qui avait motivé même le report de l’édition 2023. Quel bilan retenir de l’édition qui s’achève ? Wangola Médias est allé à la rencontre de Koudiaba Victorien Soma, responsable de la commission programmation du comité d’organisation du NEF/2024.
Koudiaba Victorien Soma en pleine maitrise de cérémonie
Wangola Mediaş : Les rideaux sont tombés sur la 7e édition de NEF. Est-ce que d’une manière générale vous êtes satisfaits de l’organisation de cet évènement culturel 2024 ?
Koudiaba Victorien Soma : Avant tout propos, je voudrais une fois de plus remercier Wangola Médias qui ne cesse de s’investir pour donner la vraie information à ses lecteurs. Au nom du Commissaire Général, David Kassoum Koné, je dois dire que c’est avec un sentiment de satisfaction que nous tirons à la fin de cette 7e édition du Festival Niangoloko En Fête (NEF). Parce que c’est une édition de la résilience dont l’objectif premier était de montrer à la face du monde entier que Niangoloko et même l’ensemble des localités de la région des Cascades constituent des destinations sûres. Parce que l’année dernière, on n’a pas pu tenir l’édition compte tenu de la situation sécuritaire. Mais avec le travail abattu par nos FDS et nos VDP et l’ensemble des filles et fils de la région et de la commune de Niangoloko, en tout cas, aujourd’hui, l’édition s’est vraiment bien déroulée sans aucun incident.
Vous êtes le responsable de la commission programmation, est-ce qu’il y a quelque chose à redire ou tout ce que vous avez programmé a pu être exécuté comme vous l’avez souhaité ?
Comme je l’ai dit, l’édition 2024 de NEF a été une édition exceptionnelle parce que, c’est vrai, comme l’objectif était très clair, vaille que vaille, il fallait tenir l’édition. Si fait qu’effectivement, malgré les difficultés nous avons réussi à tenir toutes les activités qui étaient au programme.
Il faut dire que cette année, il y avait des activités sportives, l’animation du plateau-in, notamment les prestations artistiques et plusieurs autres activités qui étaient au programme. Aujourd’hui, je suis heureux de vous annoncer que du côté des activités sportives, la lutte traditionnelle a été vraiment très bien appréciée par les populations. Elle a drainé des centaines de personnes et on ne s’imaginait même pas que ce sport était aimé par les populations de la région des Cascades.
Cette année, la satisfaction, c’est que les activités sportives ont reçu l’accompagnement d’un sponsor qui était Apsonic Moto. Parce que le premier prix au niveau de la lutte traditionnelle était composé d’une enveloppe financière et d’une moto. Et je voudrais vous annoncer que c’est près de 300 jeunes garçons comme filles qui s’étaient inscrits. Il y avait les catégories minimes, cadettes, juniors et séniores au niveau des deux sexes et l’arène de la lutte était très bien animée. Tous les trois premiers par catégories sont repartis avec quelque chose sous la main, question de les motiver. Ça c’est du coté de la lutte traditionnelle.
Au niveau du tournoi Maracana qui a été dédié à notre frère qui, malheureusement a été arraché à notre affection, puisse que, c’est pour honorer sa mémoire que nous avons finalement décidé de baptiser ce tournoi « Tournoi Moriféré Soumaourou ». Il faut dire que ce tournoi a été une initiative du Docteur Kassoum Traoré, DG du CBC (Conseil Burkinabè des Chargeurs). C’était son initiative au départ et c’est lui qui portait l’activité. Mais aujourd’hui, ce tournoi a été entièrement intégré dans le festival NEF. Nous avons eu droit à une belle finale où au départ il y avait 28 équipes inscrites. Mais la finale a été arrachée par le secteur no6 au dépend des « Trois PRC ». Ça été une très belle soirée sportive footballistique avec cette finale qui a drainé aussi un monde fou.
« Sur un budget initial de 35 millions, nous n’avons pu mobiliser la moitié »
Il y avait également au menu de la 7e édition, de la pétanque. La finale a opposé une équipe de Niangoloko et curieusement à une équipe de Banfora. La cité de Santa s’est adjugée le premier prix au dépend de l’équipe de Banfora. En plus de cela, la surprise a été cette belle parade dans toutes les artères de la ville de Niangoloko par les Motards du Dafra Riders de Bobo-Dioulasso. Ces derniers ont profité de leur passage ici pour sensibiliser sur le port du casque et sur la sécurité routière
Parlons maintenant des autres activités, notamment le village NEF, la rue marchande et les maquis restaurant. Il faut dire que tous ceux qui nous ont fait confiance et sont venus, ont pu faire de bonnes affaires. Je vous dis que le jeudi dernier (l’ouverture officielle de NEF, NDLR), ça se disait partout qu’aujourd’hui, vraiment ça a marché. Entre temps il n’y avait plus de boissons fraiches pour vous dire qu’en tout cas, nous tirons une satisfaction quand nous entendons que ceux qui nous ont fait confiance, ont pu se faire de bonnes affaires.
Que dire maintenant du plateau artistique ? Près d’une soixantaine d’ensembles artistiques et d’artistes étaient au programme. Effectivement 90% de ces artistes ont pu se succéder sur le podium. Ceux qui ne sont pas venus, c’est pour des raisons de calendrier parce qu’il y a la SNC qui s’annonçait aussi. Il y avait des troupes qui étaient venues mais finalement ne maitrisant pas leur jour de passage à la SNC sont reparties. Donc la plupart des artistes programmés ont pu se succéder sur le plateau. Il y a des artistes qui ont été découverts pour la première fois sur la scène de NEF comme Kayawoto, Dioss Saramani, Dabara du Mali, le comédien Zana Coulibaly de la Côte d’Ivoire.
La mobilisation des fils et filles de Niangoloko était perceptible
Dites-nous on a beau se préparer mais une édition comme NEF ne se déroule pas sans difficultés. En avez-vous rencontrées ?
Franchement, nous disons merci aux sponsors et aux partenaires qui nous ont fait confiance et qui nous ont aidé à ce que nous puissions tenir cette édition. Mais la principale difficulté c’est surtout du côté de la mobilisation des ressources financières pour couvrir le budget. Sur un budget initial qui se chiffrait autour de 35 millions, je puisse vous dire que c’est à peine si nous avons pu mobiliser la moitié de ce budget.
Maintenant, notre chance c’est que nous avons des fils et des filles de la commune et de la région qui sont véritablement engagés. S’ils tiennent à quelque chose, ils font tout pour atteindre leur objectif. Sinon, la principale difficulté, c’est surtout la mobilisation des sponsors et des partenaires.
A ce stade, quelle est la mention que vous faites à la participation effectivement des fils et des filles de Niangoloko à cette 7e édition ?
C’est une mention spéciale. Vraiment bravo à eux. Je crois que pour l’anecdote, c’est vrai que ça s’est passé au plus haut niveau de l’Etat, mais on se rappelle que le jour où une audience a été accordée au Commissariat Général de NEF par le Ministre d’Etat, Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, R. Jean Emmanuel Ouédraogo, le Commissaire Général était là avec le DG du CBC et le SG du Ministère des Finances. Quand ils sont arrivés le Ministre d’Etat était même étonné.
Maintenant, le Ministre a demandé au SG les salamalecs. Le SG dit non, notre porte-parole est là, c’est le grand frère Kassoum David Koné. Et le ministre était émerveillé par cette humilité de l’homme parce que pour lui, le SG qui se mobilise autour d’une question de sa localité, c’était vraiment une démonstration d’engagement.
C’est pour dire que les fils et les filles de la commune se sont investis.
L’une des raisons pour lesquelles le festival n’a pas se tenir l’année dernière était la question sécuritaire. Quelles sont les dispositions qui ont été prises afin que tout se passe bien côté sécuritaire ?
Pendant qu’on s’était engagé résolument à la tenue de cette 7e édition, toutes les forces combattantes qui résident dans la commune de Niangoloko, ont été approchées. La police nationale, la gendarmerie, le détachement militaire, la police Municipale, les VDP, eux tous ont été contactés pour prendre les dispositions nécessaires pour que l’édition puisse se tenir. Partout où nous sommes passés, on a eu droit à des hommes vraiment gonflés à bloc pour dire que le gouvernement a fait sa part de boulot, eux aussi, ils essayent de faire la leur. si les citoyens aussi comprennent et que par la culture et le sport ils veulent effectivement renforcer et rassurer d’avantage les populations, elles ne peuvent qu’à accompagner.
Et je crois que pour tous ceux qui ont eu l’opportunité de venir à Niangoloko ces deux jours, ils arrivent et ils disent que coté sécuritaire c’est RAS. Parce que partout vous sentez la présence des hommes de tenues. En tout cas, coté sécuritaire, nous n’avons pas eu de couacs.
Un des objectifs du NEF est de permettre aux festivaliers de faire de bonnes affaires. Cet objectif a-t-il été atteint avec l’édition qui s’achève ?
En matière d’affaires l’on n’est jamais satisfait à 100%. Mais pour être honnête avec vous, je crois que tous ceux qui nous ont fait confiance du côté des affaires ont pu se faire des affaires quand bien même cette édition se chevauchait avec la SNC. Il y a des tenanciers de maquis qui ont quitté Ouagadougou, Bobo, Koudougou, ils sont venus de partout. Quand on fait les affaires et on dit que par la grâce de Dieu ça va, c’est que ça va vraiment.
90% des artistes programmés ont presté à cette édition
Votre mot de fin ?
Juste des remerciements. A ce propos, nous tenons à remercier l’ensemble des partenaires qui nous ont accompagné. Je ne citerai pas de noms au risque de faire de la publicité, mais, c’est vraiment remercier tous les partenaires qui nous ont fait confiance. Nous disons merci à nos FDS pour le travail abattu, aussi à tout le comité d’organisation, les médias qui ont relayé l’information. Parce que c’était ça l’objectif. Que l’information soit relayée afin que tout le monde entier sache que Niangoloko est une destination sûre. Je n’oublie pas toutes ces personnalités qui nous ont fait confiance et je profite pour annoncer que Dieu le voulant, c’est bien parti pour qu’en 2025, puisse se tenir la 8è édition.
Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara et Go Mamadou Traoré.
Wangola Médias.