Du 28 avril 2024 au 7 mai 2024, se tient à Banfora la troisième édition du Festival Panafricain du Cinéma (FESPAC) de Banfora. La cérémonie officielle d’ouverture a été effectuée ce 2 mai 2024 à la place de la Nation de Banfora qui a servi de cadre au lancement. C’était en présence du Secrétaire général de région, Toussaint Méda, représentant le gouverneur des Cascades patron de la cérémonie, des parrains dont Hamidou Massa, ancien Haut-commissaire de la Comoé, des PDS de Banfora et de Niangoloko, ainsi que de nombreux invités.
Initié par l’Association Kotto Yirwa dont la présidente est Fatouma Coulibaly, le FESPAC Banfora se tient sous le thème « Médias et parenté à plaisanterie ». Rue marchande, formations, projections cinématographiques, prestations d’artistes, constituent le menu de cette édition qui a met les lumières sur les productions des cinéastes de la région des Cascades. Il s’agit des films des réalisateurs Missa Hébié, San Clément Coulibaly, Soura Faïssal, les films des incubées, c’est-à-dire les jeunes réalisateurs formés grâce à l’association Kotto Yirwa et qui ont commencé à produire des films comme le « repas familial » projeté lors de l’ouverture officielle et la « Destinée ». Il s’agit pour Fatouma Coulibaly, de mettre en lumière les cinéastes et les acteurs de la région des Cascades. L’ambitionne étant de faire de Banfora, une zone touristique et cinématographique, « pour qu’un jour au FESPACO, on ait un prix », souhaite la promotrice.
Fatouma Coulibaly, promotrice de FESPAC « Nous sommes en train de faire en sorte que nos autorités, nos opérateurs économiques qui sont là et qui peuvent nous soutenir à réhabiliter la salle de cinéma Paysan noir »
Du reste, avoir un prix au FESPACO n’est pas la seule ambition du FESPAC. « Nous sommes en train de faire en sorte que nos autorités, nos opérateurs économiques qui sont là et qui peuvent nous soutenir à réhabiliter la salle de cinéma Paysan noir. C’est l’objectif premier, donner une salle qui va associer tout le monde », a précisé la présidente de l’association Kotto Yirwa.
Le FESPAC Banfora a donc pour objectif de dynamiser et de promouvoir le cinéma local à Banfora, tout en mettant en lumière la richesse culturelle de la région. Pour la présente édition, le curseur est mis sur la contribution des médias à la promotion de la parenté à plaisanterie, une valeur culturelle qui renforce les liens, apaise les tensions, cicatrise les plaies sociales, chasse la tristesse et consolide le tissu communautaire, a expliqué le représentant du gouverneur Toussain Méda, pour qui, le FESPAC Banfora se présente comme une vitrine de promotion au niveau local du cinéma et comme un outil de mise en lumière des valeurs endogènes de cohésion et de paix sociales.
Le SG de région, Toussaint Méda a présidé la cérémonie au nom du gouverneur
Au nom des parrains de l’édition 2024, Hamidou Massa, dira qu’à l’évidence, l’engagement résolu de notre vaillant peuple à poursuivre les glorieuses chevauchées de Yennega à Banfora par les professionnels du cinéma, traduit la ferme détermination des fils et filles de la région. En occurrence, Fatouma Coulibaly à travers son association Kotto, afin d’honorer et de perpétuer la mémoire de nos illustres devanciers qui ont pensé, créé et organiser le cinéma africain et de la diaspora.
Il s’agit donc selon Hamidou Massa, du cinéma-histoire, témoin de la grandeur de notre passé commun ; du cinéma-mémoire, trait d’union de nos peuples et nations pour l’émergence d’une civilisation néo-africaine et enfin, du cinéma-gloire, ferment de l’esprit de reconquête du monde pour le rendez-vous du donner et du recevoir dans l’universalité.
Notons qu’au début, le FESPAC Banfora s’appelait FESPACO Banfora. Il se déroulait juste après le FESPACO en vue de permettre à ceux qui n’ont pas pu suivre le FESPACO, d’avoir ses films à Banfora. Entre temps les objectifs ont changé, selon la promotrice au regard de l’intérêt de la jeunesse de Banfora. C’est pourquoi, une formation a été initiée lors de la deuxième édition pour incuber des jeunes au cinéma grâce à l’association. Ces incubés ont eu à faire des films grâce à l’accompagnement de l’association Kotto.
Les films le « Repas familiale » et la « Destiné » sont issus des réalisations de ces jeunes Cascadais et selon Fatouma Coulibaly, trois autres films sont en projet. « Donc, comme on évolue, nous avons essayé de se retirer du FESPACO pour ne pas avoir à faire que des projections cinématographiques », a expliqué la promotrice. Pour ce faire, il s’agit de pouvoir faire des formations et pour ce faire, l’association a besoin de soutiens. D’où le cri de cœur de Fatouma Coulibaly devant les officiels et partant les opérateurs économiques à soutenir l’industrie du cinéma dans la région.
Plusieurs personnalités de la région étaient présentes au lancement de cette édition
C’est dans cette ambition que le Festival des rencontres interculturelles du cinéma et de l’audio visuelle (FRICA) a été créé. En claire, a souligné la promotrice, il s’agit de deux festivals, le FESPAC Banfora pour la promotion du cinéma et le Festival Kotto qui faisait déjà la promotion du patrimoine culturel.
A ce FESPAC 2024, la communauté peulh a été mis en exergue à travers des prestations de chants et de danses. Les peulhs, au regard du thème étant des parents à plaisanterie de plusieurs communautés au Faso, malheureusement, dira la promotrice, dans ce contexte d’insécurité, ils sont les plus indexés. « Mais ce n’est pas tous les peulhs qui sont à blâmer car on dit que c’est un seul bouc qui a mangé la farine et ça tacher la bouche de tous les boucs », a justifié Fatouma Coulibaly, pour qui, il ne faut pas rejeter ces peulhs car ils sont des humains comme toutes les autres communautés.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.