Santé

Elimination des décès maternels et périnatals évitables : la contribution des journalistes attendue

Il s’est tenu du 8 au 10 décembre 2025 à Ziniaré, chef-lieu de la région de Oubri, une session de debriefing et d’information à l’intention des hommes et femmes de médias sur le Système de gestion des incidents pour l’élimination des décès maternels et périnatals évitables (en abrégé SGI-eDMP). A travers cet atelier, le ministère de la santé entendait demander la contribution des acteurs médias pour atteindre ses objectifs dans cette lutte.

La santé de la mère et du nouveau-né demeure une préoccupation majeure pour les autorités du ministère de la santé malgré les progrès notables enregistrés ces dernières années par le Burkina Faso. Le ratio de mortalité maternelle était de 198 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2021 et le taux de mortalité néonatale de 18 décès pour 1 000 nouveau-nés au cours de la même année. En 2023, selon les données d’Endos-BF, il a été notifié 905 décès maternels, 6837 décès néonatals dont 5 732 précoces (1 à 6 jours) et 15 341 mort-nés dont 5 938 mort-nés frais. En vue d’inverser la tendance, le pays a procédé, en septembre 2024, à la mise en place du Système de gestion des incidents pour l’élimination des décès maternels et périnatals évitables, en abrégé SGI-eDMP dont le rôle est crucial dans la coordination et la réponse aux situations d’urgence liées à la santé, notamment en ce qui concerne les décès maternels et périnatals.

Professeur Ouattara Adama, Gestionnaire d’incidents maternels et périnatals

Pour le ministère de la santé, ces décès, souvent évitables, sont généralement de causes multifactorielles, allant des lacunes dans les soins prénatals à des réponses d’urgence inappropriées, sans oublier les insuffisances organisationnelles dans l’offre de soins maternels et néonatals. Dans un tel contexte, les acteurs des médias ont un rôle essentiel à jouer pour sensibiliser le public, informer sur les lacunes existantes et promouvoir les bonnes pratiques. C’est dans ce cadre que le SGI-eDMP avec l’appui technique et financier de la représentation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Burkina Faso a organisé une deuxième rencontre de debriefing et d’information des acteurs de médias sur les activités du SGI eDMP dont l’objectif est de renforcer l’utilisation des médias pour la lutte contre les décès maternels et périnatals évitables et la riposte.

Pour le Professeur Ouattara Adama, Gestionnaire d’incidents maternels et périnatals, les journalistes Burkinabé sont invités à jouer leur partition. « Le Burkina Faso a décidé de rehausser le niveau d’attention par rapport à la question du décès des mères et des nouveau-nés. L’atelier de ce matin vise d’abord à informer les journalistes par rapport à la nouvelle vision du Burkina Faso, à vous demander de vous impliquer davantage dans la sensibilisation de la population également et d’avoir un regard sur le fonctionnement et l’organisation de nos structures de santé » a-t-il dit. En organisant cet atelier, a-t-il poursuivi, nous voulons orienter les journalistes du Burkina Faso par rapport à la nouvelle vision du ministre de la santé qui est de considérer tout décès maternel et périnatal, c’est-à-dire un mort-né ou un nouveau-né qui décède est une urgence de santé publique qui nécessite des actions immédiates et coordonnées. A chaque fois que nous avons un décès maternel ou bien un nouveau-né qui décède dans nos structures de santé, nous devons nous asseoir pour voir là où nous n’avons pas bien fait et qu’est-ce qu’on peut faire pour qu’une telle situation n’arrive plus dans l’avenir. A l’entendre, c’est cette démarche qui est impulsée actuellement dans les structures de santé et qui est l’audit de décès maternel et périnatal.

Pour sa part, le gouvernement mène beaucoup d’actions déjà dans le sens de l’élimination de ces décès. A titre d’exemple, a dit Pr Ouattara, sur les équipements médicaux techniques, il y a eu tout récemment la formation de médecins pour les soins spécialisés, la formation des médecins en chirurgie essentielle, et la mise à disposition des équipements et des médicaments. Toute chose qui a fait que les chiffres de 2025 sont largement en dessous de ceux de 2024.

Une vue des journalistes participants à l’atelier

A l’issue de cet atelier, les organisateurs souhaitent que les organes de presse puissent de façon hebdomadaire, produire une émission sur la question du décès des mères et des nouveau-nés. « C’est douloureux, le décès d’une mère à l’accouchement, le décès d’un enfant à la maternité après 9 mois de souffrance c’est est douloureux. Nous voudrions que les journalistes essayent de nous accompagner à sensibiliser la population » a dit Pr Ouattara pour qui, la plupart du temps, ces décès ont lieu parce que la famille a traîné avant de prendre la décision d’aller à l’hôpital ou parce que souvent dans nos structures de santé il y a des problèmes d’organisation entre le personnel. « Et le fait que les journalistes vont avoir un regard sur notre système de santé, sur nos hôpitaux, ça va nous amener à nous améliorer nécessairement. On ne peut pas gagner le combat contre la mort des mères et la mort des nouveaux nés sans la presse. Vous êtes un pouvoir et ce pouvoir doit se faire sentir à l’hôpital et dans les systèmes de santé notamment pour protéger ses couches vulnérables que sont les mères enceintes parce qu’elles sont doublement vulnérables. De plus, les nouveau-nés qui ne peuvent pas parler vont décéder avec beaucoup de choses dans leur cœur » a martelé Professeur Ouattara.

Laeticia TENKODOGO de retour de Ziniaré

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