Culture

Duo artistique Franc-Qui ? et Man To Man à propos de leur titre phare et populaire « AES » : Le son AES ne nous rapporte absolument rien jusqu’à présent

Ousmane Diao à l’état civil, qui a pour nom d’artiste Franc-Qui ? évolue en duo avec Mamadou Sory dit Man To Man. Ensemble ils ont créé un titre qui fait bouger le monde lorsqu’il est joué. Il s’agit du son AES, très connu et apprécié par les Banforalais qui ont eu l’occasion de l’écouter à plusieurs reprises. Malheureusement, le duo avoue n’avoir rien récolter jusqu’à présent avec morceau bien rythmé et arrangé d’une main de maître. Même les multiples demandes de soutiens faites publiquement pour la réalisation de leur clip sont jusque-là restées sans réactions. Eux qui rêvent pourtant de pouvoir prester un jour hors de Banfora et même du Burkina avec ce son qui rend hommage aux trois dirigeants de l’AES. Ils se sont confiés à Wangola Médias à travers cette interview qu’ils ont bien voulu nous accordées.

Wangola Médias : Présentez votre groupe à nos lecteurs ?

Franc-Qui ? : Je suis Diao Ousmane à l’état civil et mon artiste est Franc-Qui ? Je suis accompagné de mon jeune frère Sory Mamadou qui a pour nom d’artiste Man To Man qui vit à Sakora, ce village de la Comoé situé à une trentaine de kilomètres de Banfora. Il fait de la musique il y a très longtemps. Il a un album que j’ai arrangé puisqu’en plus d’être musicien, je suis arrangeur.

Ousmane Diao, Franc-Qui? Très à l’aise sur scène et sans pareil en studio d’arrangement

Comment l’idée de faire un duo vous est-elle venue ?

Comme je le disais tantôt, je suis arrangeur. Lorsque Man To Man est venu à mon studio pour ses sons, j’ai tout de suite découvert que nous pouvons faire quelque chose de formidable ensemble. Et à l’avènement de l’AES, nous nous sommes concertés et nous avons décidé de créer une chanson pour accompagner cette vision de nos trois chefs d’Etat.

Dites-nous justement pourquoi avez-vous pensé qu’il fallait créer un son pour accompagner l’AES ?

Vous voyez, on dit dans un jargon africain que lorsque l’aveugle retrouve la vue, son premier ennemi c’est le bâton dont il s’est servi pour marcher au moment où il ne voyait pas. Nous avons suivi le travail qu’abattait chacun de ces chefs d’Etat à la tête de son pays. D’aucuns diront qu’ils sont venus de nulle part mais une chose est sûre, ils ont apporté un changement radical à la façon de gérer nos pays. Ils ont tout de suite compris qu’il nous fallait notre liberté et notre indépendance véritable. Et comme vous le savez, la liberté ça ne se donne pas, ça s’arrache de haute lutte. Ils ont sacrifié leur vie et leur jeunesse pour cela, pour la souveraineté de nos pays. Pour nous, cela vaut le coup d’une reconnaissance et le meilleur moyen dont nous autres artistes disposons pour le faire, c’est de chanter pour eux. Nous sommes fiers d’arborer leur effigie et de dire « La Patrie ou la Mort, Nous Vaincrons ».

L’artiste Man To Man, à l’état civil Sory Mamadou. L’homme qui chante à l’aise en langue nationale Kar ou en Karaboro

Man To Man, parlez-nous de vos débuts en musique ?

Je suis assez nouveau dans la musique contrairement à mon grand frère Franc Qui ? Cela fait un peu plus de deux ans que je fais la musique et c’est à ce même moment que j’ai vu à quoi ressemble l’intérieur d’un studio. Sinon avant je m’essayais à l’air libre.

Deux ans de carrière musicale et déjà vous avez un son qui fait bouger le public à chaque fois qu’il est joué lors des grands événements !

En tout cas cela nous fait énormément plaisir de voir le public bouger avec nous, chanter avec nous lors de nos prestations. Cela montre que ce que nous faisons leur plaît. Cela nous encourage à travailler davantage pour faire plaisir à nos fans.

Le duo en prestation lors de l’inauguration du site de veille citoyenne du grand marché de Banfora

Parlez-nous du son phare votre duo ?

Merci pour cette occasion que vous nous donnée de parler de cette musique. C’est un son que nous titré AES c’est-à-dire l’Alliance des Etats du Sahel. A la sortie du son, nous avons approché les Wayiyans de Banfora avec qui nous avons effectué beaucoup de tournées aussi bien en ville qu’en campagne. Nous étions avec eux un peu partout que ce soit à Tiéfora, Banfora et autres. Lorsque nous avons vu que ces gars qui veillent pour la sécurité de nos villes et campagnes ont aimé le son, j’avoue que cela nous a fait énormément plaisir et nous a tout de suite rassurés que le son sera très bien apprécié du grand public.

Comment se porte l’album et surtout le son que vous avez dédié l’AES de nos jours. Avez-vous des retombées financières ?

Justement, non. Le son AES ne nous apporte absolument rien jusqu’à présent. Au départ, comme je l’ai dit, nous avons fait du bénévolat. On a joué dans des conditions difficiles avec souvent de mini-radios mais le public a toujours été content de nous voir prester. Seulement nous regrettons que lorsqu’il y a des prestations où les cachets sont prévus et sont bien juteux, nous nous sentons écartés au détriment d’autres artistes qui viennent d’ailleurs. Pourtant cette façon de faire ne devrait plus avoir droit de citer. Pour nous c’est de l’impérialisme et il faut le combattre.

A quand remonte votre prestation ?

Notre dernière prestation a eu lieu au grand marché de Banfora lors de l’inauguration d’un site de la veille citoyenne. Je me rappelle que c’est le jour même de l’événement que nous avons été invités à venir prester. Je ne sais pas quand est-ce que les artistes ont été saisis mais pour notre part, c’était le même jour. Toujours est-il que nous avons été les premiers artistes sur les lieux et nous avons calé le son. Cela nous a permis de jouer en première position. Et c’est cela aussi un artiste engagé pour les bonnes causes. Il doit pouvoir réagir à temps.

Donc il est arrivé des fois que vous subissez des déceptions ?

Malheureusement ça arrive. La dernière en date remonte seulement à la grande conférence régionale sur le patriotisme. Cette conférence a coïncidé avec le premier anniversaire de l’AES. Je crois que notre morceau AES cadrait avec pareille organisation. Malheureusement, nous n’avons pas été contactés. Bien que n’ayant pas été touché par les organisateurs, nous y sommes allés de nous-mêmes. Et nous avons pris attache avec les organisateurs qui nous ont fait savoir qu’aucune prestation d’artiste n’était prévue. De plus, ils ont précisé qu’aucun cachet n’est prévu à cet effet. Néanmoins nous y avons été et on a vu deux artistes qui ont joué. C’est frustrant, il faut le dire.

Qu’est-ce que cela vous fait si je vous confie que plusieurs mélomanes sont unanimes à reconnaître que vous avez le meilleur son qui rend hommage à l’AES sur les trois pays ?

Ah bon ! C’est vrai ça ? J’avoue que ça nous touche profondément. C’est dire que les gens apprécient effectivement ce que nous faisons. Je crois que cela nous interpelle. Mais je le dis, l’artiste n’est artiste que lorsque qu’il a des plateaux pour s’exprimer parce que nous n’arrivons pas à comprendre qu’en même temps que des gens disent qu’ils aiment le son, il y en a parmi nos confidents et ceux pour qui on se bat matin et soir qui le boycottent.

Quel est le rêve que vous murissez avec le son AES?

Vous savez dans toutes les grandes villes du Burkina Faso, il y a un noyau. Chacun mène la lutte de son côté. Quand vous prenez une conférence qui dure une heure et demie, un artiste à travers une prestation de quelques trois minutes peut résumer l’essentiel du message de la conférence à l’intention du public qui est souvent composé de personnes qui ne comprennent pas la langue de Molière. Pour répondre à votre question, je dis que notre rêve est de pouvoir prester un jour hors de Banfora et pourquoi pas jouer dans les pays de l’AES. Mais pour cela, il faut que nos autorités dans la région des Tannounyan reconnaissent le sacrifice que nous avons fait pour eux. Nous leur demandons de nous faire connaître au plan national.

Comme ici lors d’une kermesse à la DPEPPNF de la Comoé, chaque prestation du duo fait bouger le public

Lors d’une grande cérémonie organisée à la salle des fêtes de la mairie de Banfora, vous avez publiquement demandé de l’aide pour la réalisation du clip du morceau AES. Avez-vous eu des retours ?

Ce n’est pas une seule fois que nous avons fait cette demande. C’est peut-être une dizaine de fois. A Banfora ils sont nombreux les gens qui sont capables de nous aider à réaliser ce clip. Jusque-là nous les attendons et nous croyons qu’ils vont se manifester. Sinon pour ce qui est du clip nous sommes en réalisation grâce à nos petits fonds. Nous avons pu faire le tournage d’une partie mais il y a une autre partie où nous voulons jouer avec les FDS et les VDP que nous n’avons pas encore pu faire. Il y a une démarche administrative en la matière.

Comment peut-on conclure cet entretien ?

J’aimerais dire un grand merci au public de Banfora qui nous a aimé. Nous sommes leurs enfants et nous entendons apporter notre pierre de contribution au développement culturel de cette ville. Nous demandons une fois de plus aux autorités d’avoir un regard sur les artistes de la localité qui ont besoin de leur soutien pour avoir une grande visibilité au double plan national et international.

Man To Man, quel est votre mot de la fin ?

Je voudrais joindre ma voix à celle de mon grand frère et ami Franc Qui ? pour dire à nos fans que ce sont eux qui peuvent nous porter au plus haut de notre art. Ce sont eux qui peuvent nous permettre de jouer au Mali, Niger et à Ouagadougou comme nous rêvons de le faire. Je dois le dire, notre plus grand rêve est de jouer devant le président du Faso son excellence Ibrahim Traoré, devant le général Assami Goïta président du Mali et devant le général Tchiani président de la République du Niger. Et pour ça, nous comptons sur les hommes qui connaissent déjà ce que nous faisons.

Go Mamadou TRAORE

Wangola Médias

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