Descente de l’USCO en deuxième division : après le choc collectif, le débat.

« C’est décevant et dommage » ; « Nous avons continué à travailler comme des amateurs » ; « Ce qui reste à faire maintenant, c’est aux dirigeants de l’équipe » ; « Il faut prendre les points plus tôt puisse nous avons failli à la première phase du championnat » ; « cette défaite est unanimement reçue comme un choc » ; « nous devrions, tous les supporters et soutiens de notre équipe; nous retrouver pour tabler sur les schémas » ; « Ce n’est ni la matière, ni les ressources, ni la volonté qui manquent » ; « Il faut une nouvelle équipe à la tête de ‘USCO qui a la compétence ». C’est dire qu’après le choc de la dernière journée du championnat de première où l’Union Sportive de la Comoé (USCO) doit regagner la deuxième division, les avis ne manquent pas. Wangola Médias a tendu son micro. Ses tentatives pour rencontrer le président de la ligue régionale de football et le président de l’équipe sont restées vaines.

Moumouni Traoré dit Basile, coach de l’USCO : pour le dernier match, nous étions très concentrés pour pouvoir aborder le match avec toute la détermination, plus de sérénité, parce que la survie de l’équipe en dépendait. Donc nous avons mis les moyens, nous sommes rentrés au vert pour revenir mais au cours du match, on a commencé très bien mais à un certain moment, l’équipe a baissé le tempo. Et pourtant, on devait encore mieux jouer que ce qu’on n’a présenté et à la fin on a été cueilli par un but. On a couru derrière le score en vain, on n’a pas pu en tout cas égaliser. Nous revenons en deuxième division et c’est vraiment un sentiment de tristesse, de découragement qui nous anime en ce moment. Mais, en tant qu’un sportif, il faut se relever et puis regarder devant. Maintenant, ce qui reste à faire maintenant, c’est aux dirigeants de l’équipe. S’ils veulent maintenir l’équipe il faut très rapidement faire le bilan et puis voir qu’est ce qu’il faut faire pour aborder la deuxième division avec plus de sérénité pour accéder encore en D2. En tout cas le match nous a permis de tirer beaucoup de leçons, d’apprendre beaucoup de choses. Il faut dire que le championnat de première division, il faut commencer très bien. Il faut prendre les points plus tôt puisse nous avons failli à la première phase. En seconde phase, quand vous prenez les résultats nous sommes parmi les meilleurs équipes mais les gens étaient déjà très loin. Puisque nous avons fait 4 défaites seulement avec 6 victoires et des matchs nuls. Donc c’est pour dire qu’il faut s’organiser et commencer dès le début et prendre beaucoup de points très tôt.

Issouf Sirima, ex-ministre en charge des sports : Cette descente de l’une de nos équipes régionales en D2, pour une région et une ville comme la nôtre qui a un des viviers du sport et du football national surtout, cette défaite est unanimement reçue comme un choc. Cependant, il faut aussi y voir une interpellation, une leçon dont nous devrions tirer toutes les conséquences. Cela appelle une réflexion collective de nous tous. Nous devrions alors voir tous les enjeux du football d’aujourd’hui et avoir une ou des postures qui tiennent la route pour la cause. Aujourd’hui le football a quitté le cadre récréatif pour devenir du business. À mon sens, c’est vers ce schéma que nous devrions évoluer désormais. Il faut aller vers le football et le voir comme une industrie, un business, comme un domaine d’investissement. Un métier qui doit non seulement permettre à ses acteurs directs (joueurs, arbitres, entraîneurs…) de s’épanouir sur le double plan social et économique, mais aussi et surtout, le football doit permettre à ceux qui le soutiennent, de s’épanouir sur ces mêmes plans tout en gardant ses aspects festif et récréatif. Joindre l’utile à l’agréable, c’est cela le chemin à mon avis. Au besoin nous devrions, tous les supporters et soutiens de notre équipe, nous retrouver pour tabler sur les schémas brossés plus haut : ce n’est ni la matière, ni les ressources, ni la volonté qui manquent. Il nous faut juste oser, et nous allons essayer Dieu voulant.

Ouattara Brahima, membre du bureau de l’USCO : C’est décevant et dommage, parce que peut être qu’on n’a pas su gérer les choses comme il le fallait. Ce que je reproche en tant que membre du bureau, c’est que nous avons continué à travailler comme des amateurs au lieu d’avoir une équipe professionnelle, un bureau qui travail et qui se donne les moyens pour atteindre les objectifs. Mais on a continué à travailler comme si nous étions en D2 et pourtant j’avais dit par exemple d’arrêter de travailler comme des amateurs et de tout faire pour avoir les moyens qu’il faut afin d’avoir une bonne sélection. Parce qu’il faut dire que les joueurs n’étaient pas à la hauteur. Pour quelqu’un qui a suivi le dernier match, une équipe qui veut gagner ne joue pas comme ça. On peut dire que c’est la faute de l’entraineur aussi car, quand ça ne marche pas c’est l’entraineur qui récolte les peaux cassées. Mais les joueurs ont joué comme s’il n’y avait pas d’enjeu. Donc je dis que les joueurs n’étaient pas à la hauteur, non seulement ils n’ont pas le talent, mais aussi, ils n’avaient pas l’engagement qu’il faut. C’est le problème de moyens qui fait qu’on a des joueurs qui sont moyens. Si on avait de grands joueurs qu’on peut payer on n’en serait pas là. Au moment où il y a des joueurs qu’on peut payer à 200 000f, s’il faut payer un joueur à 60 000, 75 000f, est ce qu’il va donner le meilleur de lui-même ?
J’ai dit que dans la région il y a l’argent. Mais pour l’avoir il y a l’approche qui compte. Quand tu vas voir quelqu’un pour qu’il t’accompagne, d’abord il faut que la personne sache que réellement que son argent tu le prends pour faire ce que tu as dit. Qu’est-ce que lui il gagne ? Les entreprises qui peuvent financer une équipe, il faut qu’elles aient de la visibilité aussi. S’il n’y a pas tout ça, elles ne vont pas s’engager et pour un petit problème, tu vas continuer à te débrouiller, passer de portes en portes pour avoir de l’argent. Alors que si tu avais tissé des partenariats sûrs qui te disent que tu as besoin de tant de millions, moi je paie tant de millions et l’autre va payer tant de millions. Si tu as 5 partenaires qui te permettent de couvrir tes frais pour toute la campagne, tu es rassuré, les joueurs sont aussi rassurés et ils vont jouer. Mais si les joueurs doivent jouer et il y a des arriérées de primes et autres, ils n’auront pas le moral. Et puis ce n’est pas au moment que les coqs se battent qu’il faut nourrir son coq. Ce sont des préparatifs de longue haleine qui donnent des résultats à la fin. Je pense qu’il faut une nouvelle équipe à la tête de l‘USCO qui a la compétence. Car il ne s’agit pas d’aimer le football, il faut avoir les moyens.
Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.