Coup d’Etat en Guinée-Bissau : que peut encore la CEDEAO ?

Les auteurs du coup de force du 26 novembre 2025 en Guinée-Bissau ne sont pas allés du dos de la cuillère dans leur stratégie de prise de pouvoir à travers la suspension du processus électoral. C’est le moins que l’on puisse dire car, visiblement, les Bissau-guinéens, dans l’histoire de leur pays, ne sauront jamais les véritables données des dernières élections.
Car, ont indiqué les membres de la commission électorale nationale (CNE), pendant que les armes crépitaient à la présidence à la capitale Bissau, des assaillants ont joué leur part de mission. « Les assaillants ont confisqué les effets personnels, les téléphones portables, les ordinateurs, les portefeuilles des agents. Ils ont totalement détruit les installations de la commission nationale des élections, des documents, des ordinateurs, des équipements annexes ainsi que les procès verbaux des dépouillements, les originaux qui s’y trouvaient ont tous été emportés », a révélé la commission en charge de l’organisation des élections du 23 novembre dernier.
En tout cas c’est cette triste vérité sur le passage des hommes du nouvel homme fort du pays, le Général Horta N’Tam, qui a été servi aux émissaires de la CEDEAO ce 1er décembre 2025 présents à la capitale Bissau pour exiger la remise sur les railles du processus électoral. La commission nationale électorale n’est pas passée par quatre chemins pour affirmer aux émissaires, son incapacité totale à finaliser le processus électoral du 23 novembre dernier et à proclamer les résultats. Elle ne détient plus aucun procès verbal régional à sa disposition. Que pouvait d’ailleurs faire cette commission électorale composée de civils face à des hommes en treillis armés jusqu’aux dents, venus exécuter les ordres du patron du moment ? Comment donc exiger une poursuite du processus sans base, notamment les documents électoraux issus des urnes ?
On peut dire que la CEDEAO, en envoyant cette délégation à Bissau, voulait se donner bonne conscience et couper court aux mauvaises langues qu’elle a fait ce qu’elle pouvait. Mais au font, l’histoire retiendra que cette délégation est allée prêcher dans le désert, car sachant les putschistes avaient atteint un point de non retour. Les choses étaient allées à une vitesse de croisière au niveau du nouvel homme fort avec une transition planchée sur un an, une prestation de serment dès le lendemain du tombeur de Embalo, un Premier ministre nommé, la formation d’un gouvernement, le tout couronné par un exil d’orée du candidat sortant, Umaro Cissoco Embalo.
Que peut encore le syndicat des Chefs d’Etat de la CEDEAO, si ce n’est de rester dans leurs palais feutrés et regarder se dérouler allègrement la Transition Bissau-guinéenne ? Une impuissance avérée sous le sacré espoir d’un peuple que les hommes en armes venus avec fracas interrompant le processus électoral, auront la sagesse divine de conduire le pays à bon port.
Wangola Médias.



