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« Contrairement à ce qu’on nous dit en France, la destination Burkina Faso est bien fréquentable » Marion Roche, présidente de l’association la Chaine de l’Espoir

Marion Roche, fille de Fernand et Margueritte Lelandais, les fondateurs de l’association Chaine de l’espoir de Tiékouna, un village rattaché à la commune de Banfora au Burkina Faso est en séjour dans le pays des Hommes intègres comme elle en a l’habitude depuis 1995. Accompagnée cette fois par plusieurs membres de l’association vivant en France, elle a mené plusieurs actions durant ce séjour malgré la crise sécuritaire qui fait que beaucoup de pays déconseillent la destination Burkina Faso à leurs citoyens. La destination Burkina Faso est bien fréquentable, reconnaissent ces Françaises d’une même voix qui estiment qu’il suffit de suivre les orientations données par les amis et l’ambassade du Burkina Faso à Paris.

Très rattachée à Tiékouna, Marion Roche ne s’imagine pas une seule année sa faire un séjour dans « son village »

Pour plusieurs représentations diplomatiques au Burkina Faso, la destination du pays des Hommes des intègres est fortement déconseillée depuis l’avènement de la crise sécuritaire il y a un peu plus de 8 ans. Mais pour les citoyens de certains de ces pays, qui pour une raison ou pour une autre ont pris sur eux-mêmes la responsabilité d’effectuer le voyage du Burkina Faso, la situation est toute autre. Sont de ces citoyens, les membres de l’association La Chaine de l’Espoir avec à leur tête Marion Roche qui fréquente le Burkina Faso depuis 1996. Marion Roch que l’équipe de Wangola Médias a retrouvé dans « son village, Tiékouna » ce 19 février 2024 explique que ses parents, Fernand et Marguerite Lelandais ont travaillé au Burkina Faso depuis 1980, dans l’humanitaire et dans différentes localités et c’est en 1989 qu’ils sont arrivés à Tiékouna. C’est par l’entremise de ceux-ci qu’elle a connu le Burkina Faso et Tiékouna qui était déjà devenu pour ses parents leur village. A l’entendre, son père est décédé au village, Tiékouna, en 1995 et depuis lors, elle vient à Tiékouna chaque année à cette période. Pour preuve, son dernier séjour remonte à seulement Février 2023 sauf qu’en 2021, année du Covid-19, elle n’a pas pu effectuer le déplacement.

Nane, enseignante à la retraite, accompagne les malades et les scolaires chaque fois qu’elle séjourne à Tiékouna. Pour elle, l’insécurité et le sentiment anti-français sont injustement attribués aux Burkinabé

« Certaines ambassades ont peint la carte du Burkina Faso en rouge mais à Chaine de l’Espoir, on reste serein »

C’est donc dire que les recommandations tendant à fortement déconseiller la destination Burkina Faso à leurs ressortissants à cause de la crise sécuritaire n’ont pas eu raison de la détermination de Marion Roch et des autres membres de l’association Chaine de l’espoir de venir en aide aux habitants de leur village, Tiékouna. « Nous avons des amis un peu partout au Burkina Faso, à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora et ici à Tiékouna. Nous prenons conseil auprès de ce beau monde et surtout auprès de l’ambassade du Burkina à Paris. Il n’y avait aucune restriction à notre venue. Et depuis que nous venons au Burkina Faso, on s’aperçoit qu’il n’y a aucun problème vrai. Certes nous prenons des précautions en évitant de nous rendre dans les endroits déconseillés. Sinon ici on n’a ressenti aucun problème, aucun malaise » a confié Marion pour qui la destination Burkina est complètement fréquentable. « En tout cas à mon niveau, il n’y a aucun souci. Nous sommes les bienvenues chaque fois et quand on arrive au Burkina Faso, à Ouagadougou nous sommes les bienvenues et ici à Tiékouna nous sommes chez nous. Lorsque nous nous rendons au marché, les gens sont contents de nous voir et ils le font savoir par des gestes d’amitiés. Vraiment, c’est sympathique » a-t-elle ajouté. Même son de cloche chez Nane, une amie de longue date de Marion et également membre de la Chaine de l’espoir. C’est depuis 2017 que Nane vient à Tiékouna sans discontinuer sauf l’année de la Covid-19 comme ce fut le cas avec Marion.    « J’ai pris ma retraite en 2016. Mais il y avait déjà longtemps que j’avais envie d’accompagner Marion à Tiékouna. Comme j’étais enseignante, il m’était difficile de me libérer à la période de l’année où elle a l’habitude de venir. Mais dès que je suis allée à la retraite, je suis venue pour la première fois en 2017 et depuis lors, tous les ans, sauf l’année de la Covid19, je séjourne ici. Sinon ici à Tiékouna, nous n’avons pas le sentiment du problème d’insécurité qu’on nous fait miroiter quand nous sommes en France. En France, on nous parle beaucoup aussi de la haine anti-français au Burkina Faso hors nous ne ressentons pas ça du tout quand nous sommes ici. Jamais jamais, on ne ressent pas cela. Au contraire, je confirme ce que disait Marion, quand nous arrivons, nous sommes accueillis chaleureusement et mieux, les gens nous attendent notre arrivée avec impatience » raconte Nane, l’air visiblement heureuse de son séjour Tiékounalais. Julie, infirmière de profession et également membre de l’association la Chaine de l’Espoir est quant à elle à son tout premier séjour au Burkina Faso et à Tiékouna. Elle explique que c’est grâce à Marion, qui est de sa famille éloignée, qu’elle a fait ce premier voyage du Burkina Faso. « Marion m’a complètement rassurée. Je suis donc venue avec plaisir et je me sens complètement en sécurité ici, malgré les conseils français qu’on nous donnait. En tout cas je suis en toute confiance car je connais bien Marion. Elle vient ici depuis longtemps. Donc je suis en sécurité ».

Julie n’a pas pu cacher ses émotions à la fin de son séjour à Tiékouna, elle qui s’est sentie très proche des habitants du village

A présent que Fernand et Margueritte ont rejoint le royaume céleste, (Wangola Médias unie ses intentions à celles des membres de l’association Chaine de l’Espoir pour élever des prières au ciel pour le repos de leurs âmes), Marion et ses amis ont pris le relais de l’assistance humanitaire à Tiékouna. Selon elle, lorsque ses parents se sont installés à Tiékouna en 1989, ils ont commencé par réaliser un forage pour avoir de l’eau potable. Puis ils ont construit la première classe de l’école primaire, puis une deuxième et ensuite une troisième. Ils ont par la suite réalisé un centre nutritionnel et de soins.

L’association Chaine de l’Espoir : plusieurs réalisations au bonheur des habitants de Tiékouna

En 1995, Papa Fernand est décédé et inhumé à Banfora. « Suite à son décès, je suis venue retrouver maman ici. J’aidais déjà l’association bénévolement en France à Corseul où nous habitons. Lorsque je suis arrivée, j’ai vu qu’il fallait continuer l’œuvre de mes parents. Aujourd’hui, nous avons normalisé l’école primaire qui compte 6 classes maintenant. Nous avons construit un collège. Le collège tout comme l’école primaire disposent d’équipements tels des photocopieuses et nous sommes à notre 5e forage réalisé dans le village ». Ces actions communautaires ne sont pas les seules à l’actif de l’association Chaine de l’espoir.

A Tiékouna, Marion est dans son village à elle. En arrière-plan, une vue du collège construit après la normalisation de l’école primaire par l’association la Chaine de l’Espoir

En effet, en plus de cela, Marion et ses camarades aident les villageois dans leur quotidien. « Dans le village le jardinage est assez répandu. Pour les y aider, on les a équipés avec des motopompes et des tuyaux pour l’irrigation. Les jeunes qui certaines raisons n’ont pas poursuivi leurs études et qui sont devenus apprentis mécaniciens, maçons, électriciens, soudeurs et autres menuisiers bénéficient également de l’accompagnement de Chaine de l’Espoir à la fin de leur formation. Dans les différentes universités du pays, nous avons des jeunes de Tiékouna que nous accompagnons également » a confié Marion qui est très satisfaite de la bonne appréciation que les habitants de Tiékouna ont de leurs interventions et qui se constate à travers la prise de conscience qui se dégage dans le village sur lesdites interventions. « Ils en sont très très conscients. C’est vrai qu’on a eu une période où c’était compliqué. En son temps, moi-même, je n’avais pas la compréhension des gens d’ici.

Les membres de l’association abattent un travail formidable au CSPS de Tiékouna et ils demandent au gouvernement burkinabé de songé à cette structure sanitaire

Mais maintenant on se comprend bien et ils apprécient beaucoup ce que nous faisons » confie une fois de plus Marion pour qui il y a plusieurs raisons, en plus de Tiékouna, qui vont pousser les membres de l’association Chaine de l’espoir à toujours visiter le Burkina Faso. « Le Burkina Faso en lui-même est un très beau pays, et la région des Cascades surtout. Certes par ces temps qui courent, on est un peu limité pour faire le tourisme. Sinon j’aurais bien aimé visiter certaines localités du Burkina. En attendant, la raison majeure pour laquelle je n’arrêterai jamais de venir, ce sont les gens d’ici, Tiékouna. Il y a des amitiés qui se sont créés et on a envie de retrouver les gens d’ici même si pour nous les conditions sont un peu difficiles à cause de la chaleur à laquelle nous ne sommes pas habitués ». Pour Nane aussi, l’amitié qu’elle a tissée avec les gens de Tiékouna l’amènera à toujours visiter ce beau village rattaché à la commune de Banfora. « Depuis 2017, j’ai beaucoup fait dans l’accompagnement scolaire pour les enfants tout comme dans l’accompagnement des malades. Pour toutes ces raisons, je reviendrai ». Julie également compte revenir bien de fois qu’elle le pourra au Burkina Faso car, dira-t-elle, elle a appris beaucoup de chose lors de ce premier séjour.

« Tiékouna, c’est maintenant mon village »

Très touchée par ce qui lui a été donné de vivre à Tiékouna durant ce mois de février 2024, elle a eu du mal à cacher ses émotions à l’idée que son séjour est déjà arrivé à son terme.

Pour ce premier séjour, Amélia Martin est heureuse d’apprendre beaucoup de choses et de donner le sourire aux habitants de Tiékouna

Pour Marion, l’objectif est de continuer à apporter son aide au village de Tiékouna surtout dans le domaine de l’éducation. Elle pense à la transformation du collège en un lycée, toute chose qui permettra aux enfants de poursuivre leurs études du second cycle sur place. Tiékouna, c’est le village de mes parents, c’est mon village maintenant et je compte continuer à soutenir les gens dans leur quotidien, dira-t-elle tout en affichant une fierté d’appartenir à cette communauté. Se sentant interpellée par l’état dans lequel se trouve le Centre de santé et promotion social (CSPS) de la localité, Marion Roche lance un appel au gouvernement qu’elle invite à aider ce centre de santé qui accueille tous les jours des dizaines de malades et de femmes enceinte. Pour elle, le CSPS a simplement besoin d’être réfectionnée et équipée pour mieux offrir aux habitants des soins de qualité. L’association la Chaine de l’Espoir pourrait y faire quelque chose. Seulement, se désole Marion, elle (Chaine de l’espoir) n’a aucune subvention de la part de la France. Elle ne dispose en tout et pour tout que d’une boutique associative à Corseul où elle vend des objets que les gens leur donnent parce qu’ils ne veulent plus s’en servir. C’est le cas par exemple des vêtements, des chaussures, des sacs qu’elle revend dans cette boutique à bas prix. Ce sont les fruits de cette vente soutiennent nos actions ici à Tiékouna, a tenu à préciser Marion Roche.

Selon Candys, le séjour à Tiékouna a tenu toutes ses promesses

Cette année ce sont sept membres de l’association la Chaine de l’espoir qui ont effectué le voyage du Burkina Faso. Tous ont payé par eux-mêmes les frais liés au voyage, indique Marion. Parmi ces jeunes membres qui sont de la partie cette année, qui sont donc à leur premier séjour au Burkina Faso, il y a Amélia Martin qui fait noter que son séjour à Tiékouna est plaisant et riche en émotions. « On est content de pouvoir aider Tiékouna à notre manière et de donner le sourire à ses habitants » a-t-elle dit tout en précisant que ce serait avec plaisir qu’elle reviendra l’année prochaine au Burkina Faso. Candys pour sa part est à son deuxième séjour. Agée de 21 ans, elle s’est dite contente d’avoir passé plus de temps qu’à son premier séjour. Pour elle le séjour est déjà fini mais c’est promis, elle reviendra car elle apprend de choses à Tiékouna. 

Go Mamadou TRAORE

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