Politique

Colonies françaises d’Afrique : au-delà de la dénonciation des accords de défense.

Comme il a seul actuellement le secret de mettre en haleine l’opinion nationale et internationale sur ses sorties médiatiques, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a encore fait fort ce 13 janvier 2025 à l’occasion de la traditionnelle montée des couleurs à la Présidence du Faso. Morceau choisi : « Mais tout ce que nous savons, c’est que si vous voulez une rupture avec les forces impérialistes c’est simple. Il faut dénoncer les accords de défense. Tout commence par-là », a tranché, tout net, le président du Faso, Ibrahim Traoré, rappelant aux Burkinabè et partant, aux Africains, que la lutte contre l’impérialisme doit être intégrée dans leurs gènes.

Comme en éclaireur formel et bien averti donc, pour tous ces chefs d’Etats qui ne veulent pas divertir leurs peuples, il faut rompre les accords de défense. Cette sortie du Président du Faso aura le mérite de ramener dans l’immédiat sur la bonne voie s’ils veulent bien, ses homologues Ivoiriens et Sénégalais qui, au lieu de rompre leurs accords de défense, ont simplement invité au départ des troupes coloniales. Ensuite, cette sortie du Capitaine montre à souhait la précaution que devront prendre les autres chefs d’Etats africains désireux d’affirmer leur souveraineté totale.  En d’autres termes, pour le numéro 1 burkinabè, les détours ou autres contours ne constitueront qu’une perte de temps face à l’urgence. Il faut rompre les accords de défenses.

Depuis, les propos d’Ibrahim Traoré sonnent fort dans bien de palais présidentiels et continuent de secouer les puissances coloniales. Et les regards sont tournés vers Alassane Dramane Ouattara et le duo Sénégalais, Diomaye Faye et Ousmane Sanko. A coup sûr, les peuples africains au-delà des frontières ivoiriennes et sénégalaises, sauront contraindre tôt ou tard leurs dirigeants à emprunter la voie conseillée par le capitaine Traoré.

Du reste, un adage dioula conseille que les selles que l’on doit ramasser, il ne faut pas attendre que la poule l’éparpille d’abord. D’autant plus que, hors-mis des palais présidentiels feutrés, tous les peuples africains, comme le printemps arabe, aspirent désormais à une souveraineté véritable. La sourde oreille de l’ancienne puissance coloniale à bien exacerbé cette envie de souveraineté véritable après des décennies d’une indépendance sous coupe réglée.

Ainsi, au-delà de la dénonciation des accords de défense suggérée par le Capitaine Ibrahim Traoré, il y a bien d’autres accords à dénoncer. Selon les leaders panafricanistes, au total, à la veille des indépendances, 11 accords secrets ont été signés entre la France et ses territoires coloniaux d’Afrique noir et qui sont peu connus du grand public.

Ainsi, des révélations font état de la dette coloniale pour remboursement des bénéfices de la colonisation où les états nouvellement indépendants doivent rembourser le coût des infrastructures construites par la France. Il y a ensuite la confiscation automatique des réserves financières nationales ; le droit de premier refus sur toute ressource brute ou naturelle découverte dans le pays ; la priorité aux intérêts et aux entreprises françaises dans les marchés publics et appels d’offres publics ; le droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former les officiers militaires des colonies ; le droit pour la France de déployer des troupes et d’intervenir militairement dans le pays pour défendre ses intérêts ; aux colonies de renoncer à toute alliance militaire avec d’autres pays, sauf autorisation de la France et l’obligation faite aux colonies de s’allier avec la France en cas de guerre ou de crise mondiale, des accords dont parle le Capitaine Ibrahim Traoré, montrant ainsi la voie à ces devanciers.

Dans ces accords secrets révélés et imposés tour à tour aux dirigeants Africains, il y a l’obligation de faire du français la langue pour l’éducation ; l’obligation d’utiliser le franc CFA (franc des colonies françaises d’Afrique) ; l’obligation d’envoyer en France un bilan annuel et un rapport d’Etat des réserves.

Comme une tradition, le respect tacite de ces accords était bien une réalité et c’est bien le non-respect par certains Etats comme ceux de l’AES qui font rougir Emmanuel Macron, qui traite ces anciennes colonies d’ingrates. Mais pour une souveraineté véritable, il faut bien une dose d’ingratitude et c’est selon.

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