Bérégadougou dans la Comoé : un vieillard de 85 ans jugé pour attentat à la pudeur

A 85 ans, DH, un boucher né à Bérégadougou où il est établi depuis, a comparu devant la barre du TGI de Banfora le 26 mai 2025 pour répondre des faits d’attentat à la pudeur sur une fillette âgée de 10 ans à l’époque de faits en 2024.

Les faits remontent au 12 avril 2024. Ce jour, alors qu’il venait d’être 19 heures par-là, le vieux DH rencontre la petite fille dans le marché de Bérégadougou. Les deux se retrouvent dans un hangar puis sont surpris par des passants et occupants des abords du marché.

Interrogé à la barre s’il reconnaissait les faits d’attentat à la pudeur pour lesquels il est poursuivi, DH dans un premier temps répond par la négative. Avec l’insistance du juge qui a dû reformuler la question à quelques reprises, DH finit par reconnaitre avoir vu la petite ce jour dans ledit marché. Il dira aussi avoir tenté d’avoir des rapports sexuels avec elle mais ils ont été interrompus au moment où il venait d’ôter le caleçon de la fillette par des gens. Visiblement couvert de honte, DH n’arrivait pas à lever la tête dans la salle d’audience. A l’entendre, c’est la fillette qui l’a invité au motif qu’elle souhaitait découvrir ce que c’est que l’acte sexuel. Il sera même contredit par la fillette qui, lors de son interrogation, dira que le vieux l’a même pénétrée même si cela n’a pas durer dans le temps.

A entendre la petite, elle regagnait son domicile à vélo lorsque que DH a surgis en travers de son chemin pour l’arrêter dans le marché de Bérégadougou et la trimballer de force dans un hangar sous la menace d’un couteau. A laquelle des versions fallait-il croire puisque même celle de la tutrice et des deux témoins cités dans l’affaire n’apporteront pas plus d’éclaircissement.

Dans ses propos, la tutrice de la fillette a fait savoir que le vieux DH a l’habitude de venir à son lieu de vente. Il est donc bien connu de tous ceux qui fréquentent son commerce à elle. Elle ajoute que le jour des faits, elle a libéré la petite, qui l’aide à vendre, un peu plus tôt que d’habitude. Seulement, lorsque elle-même est arrivée à son tour à la maison, elle n’a pas vu la fillette. Il lui fallait donc aller à sa recherche. Sur le trajet qu’elle emprunte d’habitude, elle croise la petite qui poussait son vélo et pour toute raison, elle dira que le vélo a eu une panne. A la maison, après avoir insisté, elle finira par lui raconter sa mésaventure. Ne pouvant tolérer cela, la tutrice dit qu’elle s’est rendue à la gendarmerie où elle a porté plainte.

De leurs côtés, les témoins ont servi à la barre du TGI une version différente de celle qu’ils ont tenues à la gendarmerie de Bérégadougou en enquête préliminaire et dont le contenu à été lu par le parquetier. Aucun d’eux ne soutenait encore que lorsqu’ils se sont rendus sur les lieux, alertés par les gémissements de la fille, ils ont vu le vieux avec son pantalon en main comme ils l’ont déclaré à la gendarmerie.

N’ayant donc pas pu obtenir des éléments montrant que l’acte sexuel a été consommé entre le vieux et la fillette, le procureur du Faso près le TGI de Banfora dans ses réquisitions a demandé que les faits soient requalifiés en tentatives d’attentat à la pudeur. Il a demandé que le vieux DH soit reconnu coupable de cela. Et en répression, il a demandé qu’il soit condamné à 24 mois de prison et à une amende de 500 000 F CFA le tout assorti de sursis. Cela au regard de l’âge du prévenu, du fait qu’il est resté depuis lors à la disposition de la justice et de son âge. Le juge a suivi le procureur dans sa réquisition. Quant à la fillette, représentée par sa tutrice, elle ne s’est pas constituée partie civile.

Dimigué Marie Stella Laetitia TENKODOGO

Wangola Médias