Banfora : une délégation nigérienne venue s’abreuver à la source de la Plateforme d’Innovation Lait des Cascades.

Du 11 au 14 juin 2024, une délégation de l’Association pour la Promotion de l’Élevage au Sahel et en Savane (APESS) Niger, forte de 10 membres a séjourné dans la cité du paysan noir, Banfora. Composée de membres du Bureau National de Coordination APESS/Niger, d’autorités et de 5 membres de la plateforme lait de Téra, chef-lieu de département situé dans la région de Tillabéry où l’élevage est beaucoup pratiqué, l’objectif à travers ce voyage d’étude a été d’échanger avec les membres de l’APESS des Cascades sur la filière lait.  Cette délégation s’est dite satisfaite aux termes de son séjour.

Omar Adama, secrétaire à l’organisation de APESS Niger

Il s’est agi à travers ce déplacement, de permettre à la plateforme d’innovation lait de Téra de venir s’entretenir avec les acteurs de la plateforme lait de Banfora que sont les producteurs, les unités de transformation, les responsables de fermes mais aussi, les partenaires d’APESS/Cascades, et les autorités de la région. Cela, afin de s’imprégner de ce qui est en train d’être fait réellement dans le cadre de la filière lait, a indiqué Omar Adamou, secrétaire chargé à l’organisation du bureau national de coordination d’APESS/Niger. « Ce qui nous intéresse c’est la filière lait. Nous travaillons à Téra sur la filière lait et à Banfora, ce que nous avons comme informations, ils sont tellement avancés et il y a beaucoup de choses qui sont en train d’être faites », a fait savoir Omar Adamou.

Mamane Mahamadou Dicko de l’ONG GAJEL-SUDUBABA

L’organisation, la structuration, la force de l’APESS des Cascades et leurs partenaires, sa stratégie dans la production de lait ont constitué le menu de ce voyage d’étude des Nigériens. Il s’est agi également pour la délégation de savoir la stratégie de l’APESS/Cascades par rapport à l’alimentation de leur bétail et la stratégie développée par rapport à la santé de leur noyau laitier. « Sincèrement le constat, c’est vraiment formidable », dira Omar Adamou.

La délégation a par ailleurs pu rendre une visite de courtoisie au gouverneur des Cascades, à la délégation spéciale régionale, à la direction régionale des ressources animales et halieutiques des Cascades. « Nous avons trouvé des autorités disponibles qui nous ont rassuré de leur engagement à soutenir cette dynamique dans laquelle nous sommes inscrits », a dit Omar Adamou, pour qui, il y a de l’espoir au regard de cette disponibilité des autorités pour la filière.

« Dans l’ensemble, nous avons trouvé des hommes et des femmes totalement engagés avec de solides expériences de plus de 20 ans pour certains », a ensuite avoué Omar Adamou, pour qui, ils ont appris beaucoup de choses sur le terrain.

Une vue de la délégation nigérienne

Pour Mamane Mahamadou Dicko, membre de l’ONG GAJEL-SUDUBABA (Groupement d’action culturelle pour la promotion et le développement des jeunes éleveurs), ils ont appris beaucoup de choses lors de ce séjour sur la transformation du lait, la production de savon et de pommade. « Nous encourageons les mini-laiteries qui sont là qui travaillent nuit et jour pour fournir à la population du lait de qualité », dira Mahamadou Dicko. A l’entendre des partenariats seront tissés pour permettre de meilleurs échanges commerciaux entre ces différentes structures des deux pays de l’AES.

Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias.

Réactions :

Madame Aïssa Beidari, trésorière de la plateforme d’innovation lait (PIL) de Téra : « Nous sommes venus dans le cadre d’un voyage d’étude à Banfora pour voir comment les gens travaillent le lait et comment ils nourrissent les vaches. Ce que nous avons constaté à Banfora et chez nous ce n’est pas la même chose. Parce que à Banfora il y a l’herbe, il y a l’eau, il y a tout. Mais chez nous c’est différent d’ici. Nous avons vu des vaches, des laitières, là où travaillent des femmes et ça nous a vraiment intéressé. Nous sommes très contents de ce que nous avons vu à Banfora. Nous avons eu une bonne expérience, nous avons appris et nous allons faire comme eux ».

Diallo Hamadou Hama, secrétaire général de la préfecture de Téra en charge également de la gestion de la commune urbaine de Téra : Je suis l’autorité représentant la commune de Téra. Une fois retournés au Niger, nous allons dire à nos producteurs de lait local voilà comment cette PIL de Banfora est partie, voila la bonne pratique qu’il faut faire pour que les producteurs locaux qu’ils sont puissent bénéficier des revenus du lait. Nous avons vraiment voulu nous inspirer de leurs bonnes pratiques et il a été clairement identifié que la plateforme innovation lait des Cascades et l’APESS des Cascades sont des structures qui ont acquis une large expérience dans la pratique. C’est pourquoi nous avons choisi l’APESS et la PIL de Banfora pour échanger avec ses acteurs. Je suis édifié aujourd’hui que le lait peut nourrir son producteur, que le lait peut être un aliment de base à l’ensemble des acteurs du Sahel, de nos trois pays. Parce que nous avons des producteurs qui se sont organisés pour produire le lait et nous avons vu ici qu’ils ont créé des coopératives de production de lait, de collecte de lait qui est amené aux transformatrices et aux transformateurs pour que ce lait soit un produit fini localement et fourni à la population locale. Nous n’aurons plus besoin d’importer du lait si nous partons dans cette dynamique, dans cette logique. Je crois que produire notre lait que nous consommons localement, c’est ce qui est recommandé aujourd’hui dans l’espace Sahel, dans l’espace AES ».

Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Média.