Balade du griot : quelle solidarité agissante des Banforalais durant la période de la pénurie d’eau !
Qui l’eut cru ? Que la ville de Banfora vivrait un tel calvaire en desserte en eau potable à travers une paralysie totale où les pronostics de l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA) sont tombés à l’eau plusieurs reprises ?
C’est pourtant ce que le griot et ses compatriotes ont vécu à Banfora durant une semaine où la gestion quotidienne de l’eau était devenue une question technique dans les ménages gérée au plus haut niveau. Il fallait éviter tout gaspillage de l’eau glanée au cours de cette semaine. Une semaine de vraies difficultés de manque d’eau marquées par une errance effrénée des familles dans la recherche de la denrée rare. N’est-ce pas que l’eau c’est la vie ?
Mais, en dépit de cette réalité vitale, c’est une longue semaine qu’ont vécu les Banforais depuis le 29 juillet 2024 suite à une pluie diluvienne qui était pourtant saluée par tous. Car, la cité du paysan noir qui en attendait impatiemment, a eu droit à des averses mémorables qui, du reste, ont arrosé presque tout le Faso. Les conséquences dans la cité du paysan noir ont créé un coup sur les installations de l’ONEA, privant les Banforais d’eau potable. Une pluie à Banfora dont on peut désormais épiloguer sur les bienfaits.
En effet, comme une malédiction, après une installation tardive de la pluie, la semaine du 30 juillet au 4 Août 2024 aura été des plus dures, de mémoire de Banforais suite à la pluie tombée les 29 et 30 juillet derniers. Tous pris de cours à leur réveil, obligés qu’ils étaient, bidons d’eau vides sur des montures ou à pied, des seaux ou des bassines sur les têtes à la recherche de la denrée vitale, les scènes étaient à la fois des plus tristes et spectaculaires.
Dans les familles, en plus des femmes, les enfants étaient associés et parfois les chefs de famille. Au quotidien et durant une semaine chrono, l’errance dans les rues de Banfora restera inoubliable.
Ce calvaire, le griot l’a vécu et c’est avec satisfaction à son réveil ce 5 Août 2024 qu’il a pu prendre une bonne douche, l’or bleu, après de véritables sacrifices des techniciens de l’ONEA, a commencé à couler dans les robinets. Progressivement, plusieurs secteurs ont pu voir la desserte en eau potable se rétablir dans leurs robinets.
Que retenir d’un pareil calvaire ? D’abord la souffrance des ménages qui a provoqué le courroux dans certains milieux à Banfora face à la situation. Ensuite c’est surtout la solidarité agissante qui a marqué cette pénurie d’eau dans la ville. Souhaitant que pareille situation ne survienne encore, le griot voudrait à travers sa rubrique « La balade du griot », saluer la solidarité agissante qui a été constatée courant la semaine de pénurie. Que c’était à la fois inimaginable et encourageant en ces moments difficiles où l’individualisme a pris le pas sur la solidarité, où le profit personnel dame le pion à tout le reste, le griot a été séduit par cet élan de solidarité de certains fils bien nantis de la ville. Cette solidarité agissante a permis de réduire le choc de la pénurie d’eau dans les ménages dans la ville.
Comment cette solidarité agissante s’est-elle manifestée ?
Ces fils nantis dans plusieurs secteurs ont ouvert leurs forages aux voisins et même à tous ceux qui venaient de loin. Leurs domiciles que le griot se garde d’énumérer ne se sont jamais désemplis du lever jusqu’au coucher du soleil. Sous la pression certains forages dit-on commençaient à s’épuiser.
Leur apport dans cette crise d’eau restera véritablement à saluer et à magnifier par tous, à commencer par l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement. Elle qui a passé plusieurs jours avant de mettre des citernes d’eau dans plusieurs sites de la ville à la disposition des populations.
Le griot a été séduit par cet élan de solidarité. Son souhait est que, cette solidarité qui a permis aux plus pauvres de boire, de préparer et même de se laver aura été une source d’espoir pour ces familles démunies, puisse être poursuivi dans bien d’autres domaines sociaux après cette situation critique d’eau qui du reste. C’est une garantie de la vie terrestre.
La tragédie des peuples révélant les grands hommes, certains se sont bien illustrés dans la ville de Banfora en faveur des familles privées d’eau. Malheureusement, comme certains savent cyniquement exploiter de telles occasions désespérées, des pousseurs de barriques ont livré le contenu à 500f a appris le griot. Les bidons d’eau se vendaient à 100f, accentuant le calvaire des ménages face à ce manque du liquide vital.
Wangola Médias.
