Balade du griot : protocoles et journalistes, les corporations à parents pauvres de la fête nationale dans les Cascades
Le 11 décembre 2024 dernier, le griot se trouvait à la place de la nation de Banfora à la première heure de la matinée comme l’ont fait des milliers d’habitants de cette belle cité pour être témoin des activités entrant dans la commémoration du 64e anniversaire de l’accession de notre cher pays à la souveraineté nationale et internationale. Cette commémoration est toujours l’occasion où la nation reconnaît le mérite des fils et filles qui se sont distingués par leur ardeur au travail.
Ayant reconnu ses homologues des temps modernes, à savoir les journalistes, le griot pour qui aucune place n’est généralement prévue s’est dirigé allègrement vers eux. Là, au moins, sa présence est tolérée pourvu qu’il ne soit pas trop bruyant au point de les déranger dans leur prise de notes. Pendant qu’il suivait attentivement le déroulement de la cérémonie, ses oreilles indiscrètes (du griot) ont pigé la conversation entre certaines personnes. Elles évoquaient justement la question des décorations. Certains protocoles n’arrivent pas à comprendre pourquoi aucun d’eux ne figure parmi les récipiendaires cette année encore comme c’est le cas depuis de longues années. A entendre leur causerie, la dernière décoration d’un protocole à Banfora remonte à avant l’année 2017 au moins avec Vincent Yaméogo, paix à son âme, qui était protocole du Haut-Commissariat. Selon toujours ce qui parvenait aux oreilles indiscrètes du griot, beaucoup fondaient l’espoir de voir l’actuel protocole de la mairie, Lassina Héma pour ne pas le citer parmi les récipiendaires de cette année 2024. En effet ce dernier, semble-t-il, sera admis à faire valoir ses droits à la retraite à la fin de cette année 2025 et ce après 18 ans passés à ce poste à aider dans l’organisation de toutes les grandes cérémonies que la région a abritées. L’occasion était toute belle pour lui décerner enfin une médaille.
Du côté des journalistes, la situation ne semble pas moins sombre. Eux aussi se posent la question de savoir si leurs efforts qui consistent à assurer l’information au quotidien des habitants de la région et même du pays tout entier seront reconnus un jour. A les entendre, la dernière décoration d’un des leurs remonte à 2020 lors de la célébration au plan national du 11 décembre que Banfora, a abrité en tant que chef-lieu de la région des Cascades. A entendre les griots des temps modernes, ils accomplissent le plus souvent leur missions sans rien attendre en retour. La situation d’austérité dans laquelle se trouve le Burkina Faso ne leur permet plus depuis des lustres de penser à une quelconque prise en charge depuis. Malgré tout, leur travail continue d’être fait selon les règles de l’art.
Certes, la distinction se mérite. Ça ne se donne pas comme des cacahuètes. Mais il faut aussi dire que si ces protocoles et hommes de médias de la région ne méritent pas la reconnaissance de la nation, en tout cas ce sont les mêmes qui depuis plusieurs quinquennats accompagnent les autorités localement qui se sont succédées à la tête de la région, des provinces et des communes et les mêmes journalistes qui couvrent quasi gracieusement les activités organisées dans la région lorsque les moyens ne permettent pas de faire recours à une certaine catégorie de canal. En tout cas loin du griot toute volonté de réclamer des médailles pour ses collègues des temps modernes ou pour les protocoles. Il espère seulement que des lendemains meilleurs se présenteront à ces hommes qui plus le temps passe estiment qu’ils sont les acteurs aux parents pauvres de la région.
Wangola Médias