Balade du griot : le calvaire d’une vendeuse de PMU’B.

Depuis un certain temps les autorités Burkinabè s’attaquent à l’incivisme au Faso, qui, comme une pieuvre a étendu ses tentacules sur les différents pans de la société. Tant au niveau professionnel, que dans les emprises éducatives et surtout, dans nos rues comme un No man’s land, avec comme leaders iconoclastes et incontestables, la jeunesse.
Depuis, le ver est dans le fruit et les autorités du Faso entendent l’extraire. Solution d’alerte, les travaux d’intérêt général qui ont fait les choux gras des réseaux sociaux avec des recrues qui n’avaient pas le temps pour les feux tricolores, les stops, les sens giratoires et qui roulaient pour certains les portables collés à l’oreille.
Après ces recrutements de « promotions spectaculaires » pour les travaux d’intérêt général, les forces de sécurité semblent avoir levé le pied sur l’accélérateur, faisant craindre à plus d’un, le retour de l’incivisme dans toute sa laideur.
Mais au dernier conseil des ministres tenu ce 19 juin 2025, le gouvernement a annoncé la création d’une brigade spéciale qui devra veiller au grain et promouvoir le civisme au Faso, dénommée « Brigade Laabal », qui veut dire « droiture, honnêteté, irréprochable ». Cette brigade spéciale qui aura nul doute du grain à moudre, vise la restauration de l’autorité de l’Etat et des valeurs civiques et morales.
C’est dire que vaille que vaille, un combat aux lances flammes s’il le faut, les autorités entendent discipliner les Burkinabè. Une annonce qui aura finie d’avertir, comme l’on dirait, « à bon entendeur salut ».
Le griot salut cette volonté du gouvernement à combattre l’incivisme et partant, de discipliner la société. Dans sa balade l’autre jour, il s’est retrouvé parmi des connaissances avec qui l’incivisme s’est invité aux débats. C’est là que l’une de ses connaissances a relaté le calvaire qu’aurait vécu une vendeuse de PMU’B.
Du reste, ce fait a rappelé au griot, le bon vieux temps, où l’éducation n’était pas aussi banalisée qu’elle l’est de nos jours. La rigueur était de mise à tous les niveaux, chacun jouant sa partition si bien que quand tu faisais la sourde oreille sur les conseils de tes proches, ce sont de parfaits inconnus qui te feront la leçon.
C’est ce que cette vendeuse de PMU’B aurait vécu en apprenant à ses dépens. Ce jour, c’est un vieux turfiste qui était venu lui aussi au kiosque pour tenter sa chance. Après avoir tiré le ticket, le vieux turfiste a remis un billet de banque. La vendeuse n’ayant pas la monnaie, le vieux fut obligé d’aller en chercher. Il demanda à la vendeuse de lui garder son ticket pendant qu’il cherche la monnaie.
A la grande surprise du turfiste qui a bataillé dur pour obtenir la monnaie, il est revenu trouver que son ticket n’était pas là. Comme réponse, la vendeuse lui annonça dans un ton irrespectueux qu’un d’autre turfiste avait racheté le ticket.
Sans mot dire le vieux se retira. Mais la suite aura été justement le calvaire pour la vendeuse qui aurait piqué une diarrhée subite à peine 30 minutes après ses propos discourtois envers le vieux. La cadence de la diarrhée fera que qu’elle a été obligée de fermer son kiosque pour aller à la maison. Malgré les prises de produits, la situation était restée la même.
C’est sous des conseils que, comme le lieutenant Colombo, une délégation après enquête à atterri chez le vieux pour demander des excuses. Au début, le vieux nia toute implication dans le calvaire de la jeune dame qui continuait à courir aux toilettes du vieux. Pendant ce temps, un premier billet violet est remis au vieux, puis un second et un troisième.
C’est devant l’insistance des proches de la vendeuse que le vieux après avoir encaissé la somme de 30 000f daigna délivrer la vendeuse. Un produit traditionnel lui a été administré et séance tenante la diarrhée chronique se serrait comme volatilisée. Ouf, quelle belle leçon de courtoisie et de respect ?
Comme cette vendeuse, elles sont nombreuses, les personnes arrogantes qui l’ont appris à leur dépend. Quelle belle époque où le respect était comme une norme ? S’est bien souvenu le griot qui est depuis nostalgique des temps anciens.
Sous la pression d’une certaine jeunesse, qui par ignorance ou par fobie de la rigueur et à force de rabâcher les oreilles des parents et autres tontons ou interlocuteurs par cette phrase devenue leur défense en ligne, « c’était votre temps, aujourd’hui c’est notre temps », ont fini par remporter la partie devant une classe de parents et d’ainés qui ont baissé les bras.
Conséquences, l’on assiste à la dépravation des mœurs sous la garantie d’un laisser-aller de facto. « C’est leur époque », se dédouanent certains. Mais avant il fallait être surtout poli et respectueux en société pour espérer éviter le calvaire de l’apprentissages par des leçons. Aujourd’hui, c’est bien l’irrespect des valeurs sociétales qui fait la mode. Comment s’étonner par exemple de ces multiples tentatives de fraudes aux examens ?
Mais tous doivent se rendre à l’évidence que depuis des lustres le soleil continue de se lever à l’Est. D’où cette ultime nécessité de retour aux sources. Bon vent à la Brigade Laabal, pourvu que chaque géniteur prenne conscience en optant pour une éducation de rigueur. Autrement, les éléments de la Brigade Laabal feront leur mission pour la restauration de l’autorité de l’Etat et des valeurs civiques et morales.
Wangola Médias.