Balade du griot : L’amertume du griot.
Profitant du week-end, le griot s’est fait le devoir de rendre quelques visites de courtoisie à quelques convives de la cité du paysan noir. Sur sa monture, il a arpenté plusieurs rues et parcouru des secteurs pour sacrifier à ce devoir traditionnel africain, qui veut qu’après avoir passé « deux jours » sans voir un proche, il faille aller aux nouvelles de celui-ci. Oui, avant l’avènement de ces outils sorciers appelés téléphones portables, c’est ainsi que la chaîne sociale était entretenue de générations en générations.
Mais c’était sans compter avec les programmes de week-end, surtout chez certains commis de l’administration, qui pour changer d’air après une semaine stressante, qui pour résoudre des affaires d’ordre social, voyagent. Si fait que le griot s’est buté à quelques absences. Fatigué mais fier d’avoir accompli un acte social d’une grande importance traditionnelle, le griot a fait escale chez une connaissance dans une zone commerciale de la ville. Alors qu’il devisait avec cette dernière, leur attention a été attirée par une scène impensable relevant purement de cette nouvelle époque dite de la nouvelle génération. En effet, un enfant, âgé d’à peine 5 ans, venait de piquer une colère noire. Il criait et coulait de grosses larmes. Pas même les flatteries de sa génitrice, encore moins les ultimes interventions du vendeur chez qui la famille avait fait escale n’arrivaient pas à calmer le bambin. Pire dans sa crise de colère, fortement exprimée, cet enfant est allé jusqu’à s’en prendre physiquement à sa mère en lui assénant des coups. Et pour cause, ce petit était tombé sur un jouet qu’il a beaucoup apprécié et qu’il tenait tant à emporter à domicile. Mais il ignorait que la bourse de sa mère ne permettait pas de le satisfaire.
Ce qui a laissé le griot songeur, c’est que quelques personnes âgées, après les vaines flatteries de la maman ont procédé par des menaces d’intimidations qui sont restée vaines. C’est donc précipitamment que la mère de l’enfant, visiblement indisposée, a quitté les lieux sans pouvoir emporté l’objet désiré par son garçonnet. On imagine ce qui pourrait se passer une fois de retour chez-eux.
Le griot qui a suivi impuissant ladite scène est tombé des nues. Inimaginable pour lui, une telle scène à une certaine époque où le simple regard du parent faisait comprendre tout de suite à l’enfant ses attentes. Finie cette époque où l’éducation était d’une rigueur sociétale et où même dans la rue, la bonne correction était administrée par l’adulte même inconnu qui a assisté à un écart de comportement de la part d’un enfant. Cet adulte se faisait même le devoir d’aller retrouver les parents afin qu’ils prennent d’avantage leurs responsabilités face à ce tout-petit qui est entrain de les honnir dans la rue. Mais avec la nouvelle génération de parents copier-coller intégral à l’occidental, qui pense qu’il faut laisser l’enfant s’épanouir, qu’il ne doit manquer de rien, ou qui vous dit que j’ai souffert et je ne veux pas que mon enfant souffre comme moi, comme si le parent remplaçait Dieu himself pour connaître de quoi l’avenir de l’enfant sera fait. C’est n’est qu’un enfant, lancent mécaniquement certains comme pour se dédouaner. Et pourtant, ces derniers ignorent que c’est dans la rigueur qu’ils sont arrivés leur rang social d’aujourd’hui. L’incivisme rampant dans notre société n’a-t-il pas tiré ses sources à la démission de certains parents ? A cette question, le griot après avoir vécu cette scène n’hésite pas à répondre par l’affirmative.
Wangola Médias.