Balade du griot : De bonnes perspectives pour les populations rurales à travers la révision du code de la famille.
Depuis une semaine déjà, de bonnes perspectives ont été annoncées à l’insu du griot. Ce dernier n’était même pas imprégné du tout lorsque l’une de ses connaissances est venue lui porter la nouvelle. En fait, ce dernier était venu aux renseignements sachant que le griot est « branché ». Il vous a avoué qu’il suit l’actualité à travers les différentes éditions des journaux parlés et télévisés et qu’il se connecte parfois aux réseaux sociaux pour être dans le temps comme le veut la jeune génération.
Mais curieusement, le griot n’a pas eu vent de cette bonne perspective qui devra valoriser la tradition après la journée des coutumes et de la tradition dont la première édition s’est déroulée le 15 mai dernier. Inutile d’ajouter que son vis-à-vis est tombé des nues, lui qui entendait avoir la confirmation auprès du griot qui est généralement est « branché ». Le griot qui n’en revenait pas était dans ce cas obligé d’aller lui aussi à l’information. Très vite il en a eu la confirmation. Cette bonne perspective vient d’un Ministre d’Etat au Faso. Certaines de ses relations ont bien voulu lui mettre le contenu de cette sortie ministérielle à sa disposition. Elle annonce une révision du code de la famille pour une reconnaissance du mariage traditionnel et coutumier.
Le griot a donc pris connaissance. « Le gouvernement est en train d’envisager voire même a déjà envisagé et est très bien avancé dans la relecture du Code des personnes et de la famille(CPF) de notre pays, pour faire en sorte que dans les années à venir, sans même avoir les grands moyens, on peut devant les parents au village envoyer un représentant de l’Etat, ce qu’on appelle le PPS d’habitude, le formaliser et l’inscrire pour être reconnu officiellement comme un mariage pour tout le monde », a dit ce ministre.
En claire, désormais, si tu as ton époux ou épouse, vous êtes au village, il y a des vieux qui sont prêts à vous marier, ils vont envoyer un représentant de l’Etat avec un registre vous enregistrer et vous donner un certificat de mariage et vous êtes mariés. Depuis le griot se demande comment une telle bonne perspective a bien pu l’échapper ?
Pour le griot c’est bien une bonne perspective, même si cela ne pourrait faire ni chaud et ni froid à certains. Mais en tant que griot, cette nouvelle reste une bonne perspective car, des dizaines d’unions coutumières de couples, le griot en a assisté. Et il met quiconque au défi que ces unions coutumières dépassent de loin celles scellées aux différentes Mairies.
Quoiqu’on dise, la pratique du mariage coutumier a traversé le temps. Cette étape est généralement respectée par les futurs couples puis viennent ensuite les autres étapes. C’est bien d’ailleurs cette seule étape que nos aïeux ont connue et la société ne se portait pas mal. Il y a bien plus de deux décennies, le griot tombait des nues en découvrant que cette union aux yeux de la loi, ne représentait rien. « Je ne peux pas comprendre que je vais mettre des enfants au monde. J’ai la soixantaine voire soixante-dix-ans, j’ai deux femmes, trois femmes, quatre femmes et peut être même parmi les magistrats qui, dans une situation donnée où on veut que je vienne me prononcer à la justice. J’arrive, on appelle mon nom et on dit célibataire. Célibataire et pourtant parmi ceux même qui veulent m’écouter, il y a mes enfants qui sont devenus magistrats », a ensuite déploré le ministre d’Etat.
Comme si c’était hier, le griot se souvient de cette affaire d’infidélité dans un couple. Venu d’un village lointain, un couple avait regagné Banfora pour se « chercher », bâtir un lendemain meilleur. Mais l’homme a eu la désagréable surprise de constater qu’un autre homme courtisait sa femme. Sous des conseils, il se rendit dans une brigade gendarmerie pour ne pas faire un malheur. Le pandore qu’il trouva sur place lui demanda s’il était légalement marié. Il a fallu plusieurs pirouettes au pandore pour faire comprendre au mari la disposition de la loi. Bien entendu, le mari ignorant se rendit compte de la complexité de sa situation car le pandore restera ferme. Sans un acte de mariage entre eux, la brigade ne pouvait pas l’aider. Le griot qui en était peiné, ignore la suite de cette affaire.
Comme la journée des coutumes et de la tradition, le gouvernement de la Transition entend encore franchir un autre palier dans la valorisation des valeurs ancestrales. En attendant que le Code des personnes et de la famille soit révisé pour le grand bonheur de grand nombre de populations dans les villages et campagnes, le griot loue cette bonne perspective.
Du reste, c’est avant tout la logique, si telle est que la justice, comme le souhaite la Transition, doit être calquée sur nos réalités Africaines.
Wangola Médias.