Balade du griot : Ces enfants mendiants qui pullulent nos rues.
L’autre jour après de multiples sollicitations sociales, le griot a voulu s’offrir une tranquillité, bonne après tout à la santé mentale. Comme quoi, une bonne détente fait toujours du bien, même au griot qui a reçu une certaine éducation émanant d’une certaine époque. Avec quelques amis donc, il s’est retiré dans un débit de boissons de la place, un coin qu’il a jugé calme afin de se procurer cette nécessaire tranquillité. Tranquillité dis-je ? Ce ne fût véritablement pas le cas. En réalité.
Le griot s’est rapidement rendu compte que ces coins supposés propices car loin des dérangements familiaux ont aussi leurs réalités et au finish, il en a été triste. Pas à cause de ces braves marchands ambulants qui sillonnent ces coins et qui à la recherche de leur pitance quotidienne perturbent les clients, mais triste pour une catégorie de tout-petits. Ce sont ces enfants quelque peu l’âge innocent, devenus mendiants par la faute de parents démissionnaires. Ces petits mendiants qui pullulent la rue viennent à la queue-leu-leu perturber la concentration recherchée.
L’attention du griot a été attirée par la présence de petites mendiantes en très bas âge. Deux petites filles qui se suivaient d’où sa tristesse. Curieux, le griot engagea un échange. Votre papa est-il là ? Demanda-t-il. Oui, a répondu l’une d’elle. Et votre maman ? La même réponse est donnée au griot le laissant perplexe.
En effet, le baladeur a été touché de savoir que les deux parents de ces gamines sont bien là mais ces innocentes qui n’ont même pas l’âge d’aller à l’école, sont envoyées devant la dure réalité de la vie pour côtoyer tous les travers de leur société. Le griot avait à peine fini de cogiter sur la situation que, sans une retenue, ces mendiantes lâchèrent : « il n’y a pas à manger chez nous à la maison ». Elles refuseront de donner leur secteur d’origine, comme si des instructions fermes leurs ont été données de ne pas répondre à certaines questions de grandes personnes.
Des enfants de personnes déplacées internes qui, face aux dures réalités, livrent ainsi leurs progénitures ? Comment des enfants peuvent-ils être sans pudeur en exposant leur situation familiale de la sorte ? Serait-ce sur recommandation de leurs géniteurs pour mieux susciter la compassion de la société ? La vérité est crument dévoilée, il faut fouiller les poches pour compatir un tant soit peu.
Il est clair que le Burkina Faso revient de très loin avec le phénomène des personnes déplacées internes qui souffrent parfois en silence dans leurs quartiers d’accueil. Cette misère reste perceptible avec le nombre des enfants mendiants de plus en plus élevé et qui écument les rues de la citée du paysan noir au quotidien. Une horde d’enfants reconnaissable par leurs boites et dont certains sont même sans chaussures en plein mois d’Avril, donc sous la canicule.
En effet, l’augmentation du nombre de garibous dans la cité du paysan noir reste bien réelle. Sont-ils tous issus des lourdes conséquences de familles déplacées dont des parents ne sont plus de ce monde ? Il en existe certainement. Mais ces centaines de mendiants sont-ils tous à ranger dans ce tableau noir de l’insécurité ? Ou, y aurait-il des instigateurs tapis dans l’ombre et qui se sucrent des fruits de cette mendicité agaçante ?
Dans tous les cas, le griot reste inquiet pour l’avenir. Inquiet et non pessimiste car des solutions idoines sont encore possibles pour éviter qu’une délinquance juvénile malheureusement bien vécue dans toute sa rigueur, ne face place après aux éventuels candidats pour alimenter les rangs des terroristes dont les exactions occasionnent des conséquences néfastes et éprouvantes pour la société.
Wangola Medias.
