Balade du griot : ces disparitions d’enfants devenues un phénomène de société.
NB : Photo prise sur le net
Pour ceux qui ne le savent pas encore, le griot suit l’évolution du temps. Il est un griot qui a su évoluer et s’adapter à la marche inlassable du temps, ou, si vous voulez, à l’évolution de la société. Si bien que comme bon nombre de personnes, il est présent dans les réseaux sociaux, même s’il n’a pas encore été véritablement piqué par le virus comme la nouvelle génération qui est accro à ces réseaux sociaux. Le triste constat, ils sont assis en groupe, les têtes sont baissées, chacun sur son « petit écran ». Les têtes baissées, ce qui leur coupe une certaine vigilance, voire même le sens de l’observation autour de soi.
Le griot a d’ailleurs vécu l’amer expérience une fois hors de sa ville pendant qu’il cherchait un renseignement aux environs de 22h pour une destination. Voyant un groupe de jeunes, il a roulé jusqu’à se garer auprès d’eux. Ils avaient les yeux rivés sur leurs « jouets » ; personne ne voulant se laisser distraire. Et c’est à force d’insister que certains ont fini par lever la tête. Une insouciance doublée d’une imprudence tout de même incroyable en cette période d’insécurité au Faso.
Cette parenthèse fermée, revenons à ce nouveau phénomène de société. Il ne se passe plus une semaine sans que dans les réseaux sociaux, il ne soit signalé une disparition d’enfant. Le griot suit toujours ces publications le cœurs séré et meurtri, imaginant la terrible angoisse des parents, amis et connaissances de l’enfant disparu. De quoi perdre le sommeil pour ces proches.
Le scénario est presque le même. Ces enfants, dans la majorité des cas, disparaissent sur le chemin de l’école. Pensant que leur rejeton est à l’école, ces pauvres parents attendent jusqu’à s’impatienter, avant d’alerter le voisinage. Puis, à force d’attentes, les réseaux sociaux sont mis à contribution pour non seulement partager la triste nouvelle, mais surtout épauler la famille dans les recherches de l’enfant. Les heures ou les jours qui suivent, très souvent, c’est la bonne nouvelle déstressant qui s’affiche « Enfant retrouvé, merci pour votre collaboration ou votre contribution ». Contrairement au cas récent de l’enfant de trois ans à Ouagadougou dont le corps a été retrouvé dans un sac, c’est très souvent la bonne nouvelle, ce qui réjouit très souvent d’ailleurs le griot qui reste souvent sur sa soif.
En effet, hormis cette phrase quelque peu lapidaire, aucun détail n’est souvent fourni sur comment l’enfant a disparu ou comment il a été retrouvé. Pourtant, ces réponses seraient un grand service rendu à la société et pourrait contribuer à prévenir d’autres cas. Pour le griot, les cas de disparitions d’enfants sont devenus plus qu’un phénomène de société et si rien n’est véritablement entrepris, cela risquerait de tomber sous le sceau de la banalisation. « Dans tous les cas, elle (la victime) sait où elle est partie, elle sera retrouvée », pourrait désormais se convaincre beaucoup de personnes, finalement habituées à la situation. Dans le pire des cas, cela n’ameutera plus personne jusqu’à ce que le phénomène prenne une tournure plus grave (nous touchons du bois).
Il est vrai que les FDS sont en ce moment très sollicitées avec la crise sécuritaire mais le griot s’interroge. Quel est jusque-là leur rôle dans les recherches et les retrouvailles d’enfants disparus ? Sont-elles souvent saisies par rapport à ces cas ? Si oui, pourquoi elles ne font pas des sorties de sensibilisations comme c’est souvent le cas face à d’autres dangers de la société ? Si ces FDS ne sont pas saisies, comment les parents font-ils pour retrouver leurs rejetons disparus ?
L’esprit du griot est traversé par autant de questionnements devant des cas qui sont des calvaires pour les familles en entendant d’éventuelles bonnes nouvelles. En attendant donc des sorties officielles sur ces disparitions d’enfants retrouvés ou non, le griot pense que la société elle-même est responsable du fait d’un certain manque de vigilance dans nos rues car c’est en pleine journées que sont enregistrés ces cas disparitions.
Le griot a une solution. Celle qui consiste à imposer que dans les voisinages, les enfants aillent au moins en groupe à l’école et reviennent ensemble à la sortie des classes. Lui qui n’est pas né avec une cuillère en or à la bouche, et donc ne se faisait pas déposer à l’école à moto ou en véhicule, y allait à pied. Il se souvint que les parents exigeaient d’eux qu’ils aillent en groupe. L’élève qui revenait sans les autres était assaillit de questions. Ce dernier rassurait toujours les parents sur les motifs. Par exemple, une punition sur une leçon et le camarade était privé de rentrer à midi à la maison.
Wangola médias.