Balade du griot : à la jeunesse un imam prêche le respect des parents.
Dans ce lieu de culte de Banfora où il s’était rendu pour assister à un mariage religieux, le griot est reparti avec un grand soulagement. Car il a été ravi par le sermon de l’imam du jour qui n’avait pas fait dans la dentelle en s’adressant à son auditoire et particulièrement, à la jeunesse présente.
Le prêcheur du jour a été en effet très direct à l’endroit des jeunes en abordant un thème d’actualité, notamment la question du chômage des jeunes. Cet imam qui interpellait les jeunes, a conseillé à ceux-ci de mieux se débrouiller pour subvenir à leurs besoins au lieu de se cacher sous le prétexte du manque d’emplois pour se retrouver autour des « grains de thé » à longueur de journée.
Le prêcheur tranchera tout net, ce n’est pas normal, et c’est même une honte qu’à 25 ans révolue, un jeune soit toujours là à attendre tout de ses parents. « Vous êtes 4 où 5 enfants du même père, comment voulez-vous que ce dernier puisse continuer à vous prendre tous en charge ? », s’est interrogé l’imam qui a ensuite enfoncé le clou sur le comportement peu exemplaire de certains jeunes.
En mettant ainsi le doigt sur ces attitudes peu recommandables et aux antipodes de l’éducation ancestrale de certains jeunes, le prêcheur n’a pas manqué d’administrer son remède afin que cette jeunesse s’en sorte mieux. Pour lui, il faut un retour à la source. Celui du respect avant tout des parents, insinuant que sans la bénédiction de leurs parents, toute initiative prise par un jeune qui est impoli vis-à-vis de ses parents est voué à l’échec.
Ainsi donc, le prêcheur a formellement recommandé le respect des parents en toute circonstance et en tout lieu à la grande satisfaction du griot qui se reconnaissait dans les propos. Poursuivant, il fera l’amère constat que le respect a tendance à être foulé aux pieds par une jeunesse assez pressée allant jusqu’à banaliser ce principe ancestral élémentaire qui est le respect. Dans sa plaidoirie, l’imam évoquera deux faits pour stigmatiser et montrer l’importance de ce respect obligatoire à rendre aux parents.
Il compta, dans une mosquée devenue toute ouïe, le triste sort de ce fils qui ambitionnait d’aller à la Mecque sans avoir pris la patience nécessaire afin d’avoir la bénédiction de sa maman. En chemin, il trouva malheur. En effet, précisa-t-il, l’ayant confondu à un voleur alors qu’il priait dans une mosquée, une foule déchainée s’est acharné sur lui et l’a violenté. L’irrespectueux fils perdit la vie dans cette vindicte populaire. Sa maman qui n’avait pas accepté le départ de son fils sans son accord tomba dans la déprime et fût gravement malade.
L’autre plaidoirie de l’imam portera sur un fils digne qui prêchait l’islam partout dans l’ouest du Burkina. Ayant vu sa maman enterrée dans la cité du paysan noir, à chacune de ses passages dans la cité du paysan noir, ce fils prêcheur se donnait toujours cette obligation de descendre et de traverser la ville à pied de Kossara à Bounouna pour le respect de la mémoire de sa défunte mère. Le fils, par respect pour sa défunte mère, optait pour cette marche en signe de respect a précisé l’imam.
La morale de la leçon du prêcheur ce jour, reste que les bénédictions passent par le respect des parents et cela doit être capital pour la jeunesse.
A la faveur de ce vent de retour aux sources, le griot est reparti bien satisfait du sermon du jour. Ce sermon était assez original et bien distillé aux yeux du griot. L’imam a ensuite saisi l’occasion pour faire la promotion d’un produit. Un médicament qui, soutenait-il, avait la faculté de réduire, voire d’empêcher l’infidélité de la femme au foyer. N’est-ce pas toujours le retour aux sources qui est ainsi valorisé ?
Wangola Médias