Assainissement de l’administration : 21 agents révoqués pour faux diplômes, l’éthique publique interpellée

La lutte contre la corruption franchit un nouveau cap au Burkina Faso. Réuni en conseil des ministres le 4 septembre 2025, le gouvernement a annoncé la révocation de 21 agents publics recrutés avec de faux diplômes. Parmi eux, des enseignants, des policiers, mais aussi des agents de santé, soulevant des interrogations graves, autant juridiques qu’éthiques.
Une décision issue du conseil des ministres.
Réuni en conseil des ministres le jeudi 4 septembre 2025, le gouvernement burkinabè a pris une décision lourde de conséquences : la révocation pure et simple de vingt et un (21) agents de la fonction publique, issus de neuf départements ministériels. Leur faute ? Avoir été recrutés sur la base de faux diplômes.
Parmi ces agents, se côtoient des profils variés : chauffeurs, professeurs certifiés des lycées et collèges, greffiers, officiers de police, préfet, mais aussi… des agents de santé.
Quand la fraude touche la santé et l’éducation, la société vacille!
Et c’est bien là que l’affaire prend une tournure encore plus grave. Car une question de vie se pose : comment un soignant, recruté grâce à un document falsifié, aurait-il pu offrir un service de qualité, sauver des vies, rassurer des malades ? Combien de patients sont passés de vie à trépas entre ses mains incompétentes ?
La problématique ne s’arrête pas au corps médical. L’on songe également à l’éducateur, censé incarner le savoir et le transmettre aux générations futures. Que vaut un enseignant agissant sous l’ombre d’un faux diplôme ? Quelle crédibilité, quelle exemplarité peut-il inspirer à ses élèves ? Autant de questions d’ordre éthique et moral que soulève cette décision historique.
Un signal fort dans la lutte contre la corruption
Au-delà de l’indignation, cette mesure traduit la détermination du gouvernement actuel à lutter contre la corruption et les pratiques frauduleuses qui minent depuis longtemps l’administration publique. Elle marque un résultat concret d’un processus d’assainissement engagé depuis plusieurs mois.
Mais elle ouvre également un large débat :
Les agents révoqués disposent-ils de recours légaux pour contester la décision ?
L’État entend-il engager des poursuites judiciaires pour faux et usage de faux, infraction pénale sévèrement réprimée ?
Jusqu’où ira cette volonté de nettoyage de l’appareil administratif ?
Vers un contrôle plus rigoureux des diplômes ?
Si la révocation de ces agents est saluée comme un pas courageux vers une gouvernance plus éthique, elle interpelle aussi sur la suite : la mise en place de mécanismes rigoureux et permanents de vérification des diplômes, gage de transparence et de confiance.
Car il ne s’agit plus seulement de sanctionner le passé, mais d’empêcher à l’avenir que de tels scandales ne viennent ternir l’image d’une administration censée être au service des citoyens et de l’intérêt général.
Une question de modèle de société
En définitive, l’affaire des 21 agents révoqués dépasse le cadre disciplinaire. Elle convoque la société entière autour d’une réflexion : quel modèle d’intégrité voulons-nous pour notre fonction publique ?
Boubak KARAMA
Wangola Médias