Affaire éléphant/buffle : Fallait-il tuer ? Ne fallait-il pas tuer ? Le vin est tiré, la confrérie Dozos sur la sellette ?
Quel tollé général au Faso suite à ces abattages d’un buffle à Ouagadougou et d’un éléphant Bobo-Dioulasso ? En effet, après les débats du citoyen lambda sur la question, s’en suit à présent, les opinions tranchées au sein de la confrérie des Dozos. Notamment, cette sortie tonitruante du Dozoba, Konomba Traoré, Trésor humain vivant. Mais avant cette sortie, disons que le débat allait dans tous les sens. Ces forces de la nature, que sont l’éléphant et le buffle, devraient être simplement raccompagnées dans leur biotope, après être venues passer un message divin à décrypter par les initiés.
Aly Konaté
Non, ces animaux de mauvais augure, devaient être simplement abattus et leur viande distribuer aux populations, soutiennent de leur côté ceux que l’on pourrait qualifier d’adeptes de la philosophie des agents des eaux et forêts qui ont le véto pour l’abattage. Et c’est un Dozoba que les forestiers ont commis à la tâche, et c’est en somme logique que la confrérie dozos, sur la sellette, s’invite au débat.
Contre, le Dozoba Konomba Traoré n’est pas allé du dos de la cuillère, en fustigeant l’élimination de ces « émissaires divins », soutenant pour sa part, que ces animaux devaient être simplement raccompagnés en forêt. Vaille que vaille afin qu’ils rendent compte de leur mission aux commanditaires. Il ne manquera pas, à travers une diatribe très acerbe, de décocher des flèches à l’endroit du Dozoba commis à l’élimination de l’éléphant.
Konomba Traoré
Il faut dire qu’à la publication de cette audio, plus d’un a retenu son souffle. La confrérie traditionnelle, aux savoirs mystiques est-elle à la croisée des chemins ? S’interrogea une partie de l’opinion.
Cette sortie qui n’a pas fait dans la dentelle, a dû pousser aux investigations au sein de la confrérie avec cette autre sortie du Dozoba de Banfora, Diao Lassina Ouattara, SG des Dozos des Tannounyan, ambassadeur national des Dozos et porte-parole des Dozos de l’Afrique de l’Ouest. Il est formel après avoir joint à l’international les confréries du Mali, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et bien d’autres sages Dozos au Faso. Les avis convergent et sont formels, le pachyderme et le buffle devraient être raccompagnés en brousse.
Maintenant que le vin est tiré, que faut-il faire après l’avoir bu, pardon, après avoir dégusté les deux viandes ?
Lassina Diao Ouattara
Pour le Dozoba Diao Lassina Ouattara, des solutions existent pour conjurer le sort et sont d’ailleurs connues par la confrérie. Il reste à entamer les voies de la réparation, non sans avoir fini de décrypter le message que cache les irruptions urbaines de ces animaux abattus.
Mais, parallèlement, la confrérie Dozos, rarement divisée sur les questions de tradition, doit travailler à resserrer les rangs après l’unanimité qui semble s’être dégagée au-delà de nos frontières. Car assurément, face à l’urgence, le Dozoba commis à la tâche n’a pas eu le temps nécessaire pour consulter une confrérie très à cheval sur les questions de respect des mânes.
Wangola Médias.
