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AES-France : Le printemps des Premiers ministres.

Ce 6 décembre 2024, au journal télévisé de 20h de la Radiotélévision du Burkina (RTB) la chaine au cœur des grands évènements, les Burkinabè ont été surpris par un décret présidentiel mettant fin aux fonctions du Premier ministre Apollinaire Joachim Kyélèm de Tambela en poste depuis l’avènement du MPSR2. Contrairement sous d’autres cieux, l’on a vu les nuages s’amonceler à l’horizon.

Au Mali par exemple et ensuite en France, l’on a en effet vu le ciel s’assombrir.  Mais au Burkina, le décret présidentiel mettant fin aux fonctions du Premier ministre ainsi que la dissolution de son gouvernement aura plus que surpris le citoyen lambda, surtout au lendemain de ce Conseil des ministres du 5 décembre 2024 qui a annoncé l’acquisition de 500 bus et une campagne agricole 2023-2024 excédentaire.
Alors, qu’est-ce qui a bien pu provoquer le départ prématuré du PM Burkinabè en cette nuit glaciale du 6 décembre 2024 ? Pas en tout cas sa dernière sortie médiatique lors de laquelle il s’interrogeait sur la pertinence de la date du 11 Décembre, fête nationale du Burkina et qui a pu creuser le fossé entre lui et le Chef de Etat.

Il faut peut-être remonter au 2 octobre 2024 où le PM avait lâché ceci : « Quelqu’un qui n’a pas la connaissance, c’est quelqu’un qui est résigné. Il ne comprend rien au monde. Alors il a recours aux superstitions, au maraboutage, aux fétiches qui n’ont aucun effet. La preuve est que nos grands-parents, malgré leurs fétiches n’ont pas pu empêcher les colons de venir nous canarder. Actuellement, les terroristes qui nous massacrent avec les fusils mitrailleurs, où sont les féticheurs qui ne peuvent même pas les détecter et qui ne peuvent pas résister face à eux ? Ce sont des éléments de l’obscurantisme dus au manque de connaissances », avait-il lancé avant d’aller s’excuser ce 9 octobre 2024 en Russie face à l’indignation des gardiens de la Tradition en ces termes : « Des gens ont été choqués, je leur présente mes excuses. Notre gouvernement, actuellement sous le leadership du Président Ibrahim Traoré, personne ne peut contester notre volonté de renforcer la culture et les traditions au sein du Burkina Faso. C’est ce qui nous a conduit à mettre en place la journée du 15 mai comme étant la journée nationale de la tradition et des coutumes. Donc nous avons tout fait pour mettre en place un système de renforcement de la culture nationale. S’il y a des gens qui se sont sentis blessés comme je l’ai appris, je leur présente honnêtement mes excuses et je leurs dis tournons vers l’avant ».

Au fond, le PM Burkinabè avait créé une vive tension chez les gardiens de nos traditions. Une sortie malheureuse après une première journée de célébration du 15 mai, date retenue par son gouvernement pour la journée de la coutume et des traditions. Au-delà de ses excuses qui ont été présentées loin des terres de ses ancêtres qu’il avait allègrement offensés de l’avis des gardiens de la tradition au Faso, ces derniers, par l’entremise du Trésor Humain vivant, Konomba Traoré, lui montraient ouvertement la voie à suivre pour avoir un pardon accepté des ancêtres. Depuis, ce fut le silence radio chez Apollinaire Joachim Kyélèm de Tambéla. Après un délai raisonnable, les mânes ont-ils dit leur dernier mot le concernant ?

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’après le printemps arabe, c’est actuellement celui des premiers ministres à l’AES et dans leur ancienne colonie, la France. On se rappelle la cas Choguel Kokala Maïga qui avait mis ses pieds dans les plats des généraux Maliens ce 15 Novembre 2024, dénonçant des prises de décisions sans lui. Le Président Assimi Goïta, avait opté de se séparer des services de Choguel. Comme quoi, un premier ministre doit faire preuve de cohérence dans ses sorties médiatiques.

Alors que la page du PM Malien était à peine tournée, c’est l’ex puissance coloniale, la France, qui voyait le départ prématuré ce 4 Décembre 2024 de son PM, Michel Barnier, suite au vote d’une motion de censure après à peine 3 mois de fonction. Les impairs politiques du Président Emmanuel Macron n’y étaient pas étrangers.

Après cette étape du bras de fer entre les classes politiques Françaises où l’on attend toujours le véritable dénouement, c’est autour du PM Burkinabè de quitter la Primature. A qui le tour donc, est-on tenté de se demander. Tant, en moins d’un mois, le printemps des PM dont les eaux ont débordé du fleuve Djoliba emportant Choguel Kokala Maïga, ont atteint Matignon et contre toute attente, la vague déferlante a inondé la Primature du Faso.

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