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Accompagnement et visites des malades : Amadou Kagoné, Directeur de la qualité au CHR de Banfora, appelle au respect des heures et de la norme « Un malade, un accompagnant »

Il n’est pas rare de trouver plusieurs personnes agglutinées à la porte d’entrée du CHR de Banfora et demandant à y accéder. Si certains arrivent à passer sans problème et ceux à qui il est demandé de revenir plus tard s’en prennent, souvent violemment, aux agents de sécurité. Dans les salles d’hospitalisation, le même constat se fait également. Quelles sont les normes en matière d’heure de visite et de nombre d’accompagnants par malade au CHR de Banfora ? Sur ces deux questions, nous nous sommes entretenus avec Amadou Kagoné, Directeur de la qualité au CHR de Banfora. Lisez plutôt !

C’est un sujet assez complexe que vous abordez dans la mesure où en matière de prise en charge d’un malade, on retrouve plusieurs versants, explique, d’entrée de jeu, Amadou Kagoné, le Directeur Qualité au CHR de Banfora. « Les praticiens que nous sommes nous travaillons selon des normes. Du côté de la population d’où les praticiens eux-mêmes sont issus, il y a aussi des besoins qui ne sont peut-être pas exprimés, mais qui véritablement peuvent interférer avec la prise en charge du malade. Donc nous avons la charge de trouver le juste milieu pour l’intérêt de ce dernier » explique le Directeur Qualité qui ajoute qu’en termes de normes, si on veut être strict, dans un hôpital, il ne devrait pas y avoir d’accompagnant. A le suivre, tous les soins devraient être faits intramuros par les techniciens de santé et le personnel de soutien. « Mais nous sommes en Afrique et il y a des considérations sociologiques dont il faut tenir compte. Simplement parce que le malade est issu d’un milieu, d’une famille et qu’on veut souvent retrouver à l’hôpital. D’où justement la complexité de la chose et le problème de gestion des flux des accompagnants à l’hôpital ».

Amadou Kagoné, Directeur Qualité au CHR de Banfora

Pour revenir à la question de la norme en matière d’accompagnement, il faut dire avec Amadou Kagoné qu’elle a été définie au plan national et qu’elle tient compte du contexte social dans notre pays. C’est ainsi qu’on dit « Un malade, un accompagnant ». Généralement, les structures de soins ne disposent pas d’assez de ressources humaines pour faire tout le travail autour du malade, indique le Directeur Qualité, qui fait noter que c’est pourquoi il est admis au moins un accompagnant par malade. A son chevet, ce dernier bénéficie d’un petit encadrement de la part du personnel soignant puisqu’il durant le séjour, il servira d’interface entre le malade et les praticiens. Tel que prévu par les textes, celui-ci reçoit des consignes, confie M Kagoné. « A titre d’exemple, quelqu’un assiste son conjoint c’est tout à fait normal et c’est une bonne chose. Egalement il y a des positions du malade qu’on doit surveiller. Si l’accompagnant est là, on lui dira quelles sont les positions recommandées et celles qui ne le sont pas. Il en est de même sur le plan de l’hygiène où l’accompagnant peut poser quelques petits gestes et pour lesquelles un petit briefing est indispensable sur les pratiques autorisées. A partir de ce moment, il sert également d’interface entre la communauté du malade et les praticiens de soins afin d’éviter les frictions » explique le Directeur Qualité pour qui il est nécessaire que les communautés comprennent que l’essentiel c’est d’aider le malade à recouvrer la santé. « Nous poursuivons les mêmes objectifs et il faut éviter qu’à cause de certaines situations, on ne se comprenne pas. Dans certains cas, on pourrait même autoriser deux accompagnants mais l’un dans l’autre, il ne faut pas qu’il y ait beaucoup de personnes autour du malade ». D’où l’appel du Directeur Kagoné lancé à l’endroit de la population pour le respect des consignes données. « A l’entrée de l’hôpital, il y a une pancarte qui définit les heures de visites. Nous voudrions que les gens respectent ces heures indiquées car, cela va minimiser les flux aux heures de pointe de la prise en charge dans les différents services ; même si le fonctionnement de l’hôpital est à feu continue ». Toujours dans le cadre de la gestion des flux, le CHR de Banfora a relancé le service de sécurité qui gère le flux à la porte et qui veille au respect des horaires de visite.

Pour le Directeur Qualité, il est nécessaire que les communautés comprennent que l’essentiel c’est d’aider le malade à recouvrer la santé.

Pour le Directeur Kagoné, ces horaires sont définis pour permettre la prise en charge des malades et leur permettre de bénéficier d’une certaine quiétude qui, faut-il le dire, fait partie des conditions de recouvrement de la santé. « Nous savons qu’en venant à l’hôpital, c’est pour soutenir le malade, c’est pour compatir avec lui et les membres de sa famille. C’est bien. Mais nous devons aussi savoir que souvent, il y a certaines choses dont le malade n’a pas besoin tout de suite. Si un visiteur arrive alors que la malade dort, on est obligé de le réveiller. Cela joue énormément sur le recouvrement de la santé. En ce moment se sont des nuisances insidieuses. Voilà pourquoi nous demandons humblement mais également avec force à la population de respecter les heures de visite qui sont indiquées. Nous avons sorti une note de service à l’endroit du personnel et de tous les acteurs pour leur rappeler qu’il y a une réglementation en la matière et à laquelle les gens doivent se soumettre. C’est qui va permettre de limiter les frictions à la porte, de permettre aux techniciens de travailler pour la santé de la population » conseille Amadou Kagoné.

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