Village de Toundara dans la commune de Niangoloko : mobilisation tous azimut pour un CSPS

Situé au cœur du ressort territorial de la commune de Niangoloko, le village de Toundara, qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de la cité de Santa, ressent durement de nos jours l’inexistence d’un Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS). Pourtant, le village dispose d’une école ouverte en 1974, mais qui ne compte que trois classes, et d’un CEG qui compte également deux classes.
Tout laisse croire que Toundara a été oublié dans les différents plans de développement de la commune de Niangoloko, à en croire Soulama Tyamiengo Timothée, sa majesté Tyamiengo 1er, chef du village de Toundara, qui a été intronisé il y a seulement cinq mois. Mais très vite après cette intronisation, il s’est fixé pour objectif de doter son village d’un CSPS. Une nouvelle qui a été accueillie dans la joie et l’espérance par ses administrés qui, pour montrer leur adhésion au projet, ont déjà entrepris des actions.

Soulama Tyamiengo Timothée, sa majesté Tyamiengo 1er, chef du village de Toundara,
Le 10 décembre 2025, atteste le chef, c’était la deuxième fois que le village se mobilisait pour débarrasser des mauvaises herbes le site retenu pour abriter le CSPS du village en vue du lancement des travaux. À l’entendre, les habitants rencontrent beaucoup de problèmes en matière de santé, car ils ont été oubliés par la politique à l’époque. Pourtant, soutient-il, ses habitants sont vaillants. Il en veut pour preuve le fait que Toundara, son village, soit le grenier de Niangoloko et ait été la digue qui a empêché les terroristes de mettre pied à Niangoloko. « Tous les villages sur l’axe Niangoloko-Folonzo ont déguerpi, même Mitiéridougou, qui est à 5 km de Niangoloko, mais Toundara n’a pas bougé, il a résisté. Mais les politiciens de l’époque ont oublié Toundara. J’ai été intronisé il y a seulement cinq mois et j’ai décidé de doter le village d’un CSPS. » Toundara ne dispose certes pas de CSPS. Mais paradoxalement, il est le seul parmi les villages environnants à disposer d’un dépôt pharmaceutique. C’est dire que les villages situés tout autour, à 10 kilomètres, viennent à Toundara pour honorer leurs ordonnances.

Une vue des habitants mobilisés à l’appel du chef
Suivant sa majesté Tyamiengo 1er, toutes ces raisons les ont amenés à trouver un terrain de six hectares, situé entre les deux plus grands quartiers du village pour abriter le CSPS. Toujours selon sa majesté Tyamiengo 1er, les travaux seront financés par les villageois et leurs soutiens et suivront le plan type des CSPS du ministère de la Santé qu’ils ont obtenu auprès des autorités.
Pour le chef, l’avènement du MPSR2, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, sonne comme l’heure de Toundara. « Le président du Faso a dit que là où les gens sont mobilisés et se battent pour leur développement, son gouvernement va les aider. Nous fondons un réel espoir sur lui, son gouvernement et le ministre de la Santé pour nous accompagner à faire de ce projet une réalité pour le bonheur des habitants de Toundara », a conclu le chef, tout en renouvelant son appel aux fils et filles du village, à ses amis et sympathisants, et à tous ceux qui peuvent accompagner Toundara à réaliser ce rêve.

Héma Mathias invite ses camarades à se mobiliser constamment chaque fois qu’un mot d’ordre est lancé pour le CSPS
Héma Mathias, représentant de la jeunesse du village de Toundara, qui était parmi les acteurs mobilisés ce 10 décembre 2025 pour le désherbage, dit accueillir la nouvelle de la construction prochaine du CSPS du village avec beaucoup d’espérance. « Nous souffrons vraiment du manque de CSPS. Quand nous avons un malade ou une femme qui doit accoucher, il nous faut parcourir au bas mot 10 à 20 kilomètres pour rallier Niangoloko. Vous savez que parcourir une telle distance avec une femme qui doit accoucher est risqué », dira le représentant des jeunes qui invite ses camarades à se mobiliser constamment chaque fois qu’un mot d’ordre est lancé pour le CSPS. Il demande par ailleurs aux autorités d’accompagner ce projet pour que le CSPS de Toundara voie enfin le jour, car de son point de vue, la santé est le véritable moteur du développement d’un village.

Gongombié Héma « Nous demandons à tous ceux qui le peuvent de nous aider, car en toute chose, c’est la santé avant tout »
Le vieux Gongombié Héma, du haut de ses 75 ans et conseiller du chef du village, nourrit le secret espoir de voir son village doté d’un CSPS avant de quitter ce monde. À l’entendre, c’est la croix et la bannière pour eux lorsqu’ils sont malades et doivent se soigner. Depuis sa tendre enfance, il a vu ses parents parcourir de longues distances pour trouver un agent de santé lorsqu’un membre de la famille est malade. Et depuis lors, il s’est toujours demandé à quand la fin de cette souffrance. Mais depuis l’intronisation du nouveau chef, qui a fait du CSPS son cheval de bataille, il joint sa prière afin que cela devienne une réalité pour que les habitants de Toundara puissent souffler un tout peu. « Le jour où le nouveau chef a dit qu’il lance un plaidoyer pour que nous ayons un CSPS, malgré mon âge, j’ai esquissé quelques pas de danse. Ceux qui ont des motos ne sont pas nombreux dans le village. Ce qui veut dire que c’est à vélo qu’on parcourt les 20 kilomètres pour arriver dans les localités où il y a un CSPS avec les malades et les femmes parturientes. Tout cela ne peut qu’aggraver leur mal. C’est pourquoi nous demandons à tous ceux qui le peuvent de nous aider, car en toute chose, c’est la santé avant tout », a dit le vieux Gongombié, qui joint sa voix à celle du représentant des jeunes pour inviter les habitants de Toundara à se mobiliser chaque fois qu’on aura besoin d’eux, car, a-t-il dit, c’est un projet d’avenir.

Philippe Ilboudo « Nous sommes chaque fois obligés de nous rendre à Niangoloko, à 20 km, quand un membre de la famille est malade »
Cette joie est partagée également par Philippe Ilboudo, qui a élu résidence à Toundara depuis l’année 2000. Pour lui, la nouvelle de la construction du CSPS est la meilleure qu’il ait reçue depuis qu’il s’y est établi. « Nous sommes chaque fois obligés de nous rendre à Niangoloko, à 20 km, quand un membre de la famille est malade. Je me rappelle, poursuit-il, quand mon deuxième enfant, qui est né ici, devait venir au monde. En ce moment, je venais d’acheter une mobylette. J’ai mis le carburant, mais je n’osais pas rouler, car je ne savais pas à quel moment le travail pour l’accouchement de ma femme allait commencer. Je faisais mes courses à vélo. Mais c’est vers 3 heures du matin, le jour de l’accouchement, qu’elle m’a réveillé. C’est ainsi que nous sommes partis à Niangoloko, où elle a accouché le lendemain dans la soirée. C’est pour dire que le CSPS est fortement attendu par les habitants de Toundara. Depuis l’initiative du chef, si je pouvais ouvrir mon cœur pour que vous y voyiez la joie, je le ferais. Mais je ne peux que l’exprimer par ma voix et accompagner le projet de toutes mes prières pour que ce projet voie le jour. »
Go Mamadou TRAORE
Wangola Médias



