Banane plantain à Banfora : avec un hectare qui a très bien produit, Tiacoumbié Sirima se soucie pour l’écoulement

La production de la banane plantain est bien possible au Burkina Faso. Il suffit de se rendre dans le domaine de Tiacoumbié Sirima sis à Nafona à la sortie Nord-ouest de Banfora pour s’en convaincre. Selon le producteur, la banane plantain du Burkina Faso a bien meilleur goût. Pour sûr, la taille des fruits vus dans son domaine n’a rien à envier à celle de la banane plantain importée et qui nous est vendue à Banfora. Malheureusement, le producteur se fait des soucis car les fruits sont arrivés à maturité et aucune lueur d’espoir quant à l’écoulement ne se présente à lui. C’est pourquoi il en appelle au gouvernement, en particulier au ministre de l’agriculture pour que ses efforts ne restent pas vains.
Parmi les producteurs établis dans la zone de Nafona, ce quartier périphérique situé au Nord-ouest de Banfora, Tiacoumbié Sirima se distingue par la qualité de son travail. Dans son domaine d’exploitation qui avoisine 10 hectares, il y à toutes sortes de spéculations. « Je produis du riz, du maïs, des légumineuses et bien d’autres. J’ai également un verger de manguier, je produis des oignons, des choux, des concombres et bien dautres ». Pour beaucoup, Tiacoumbié Sirima n’a pas usurper le titre de producteur modèle qui lui a été attribué par le Projet d’Appui au Développement Local Comoé Léraba Kénédougou (PADL/CLK). « En effet l’homme est résilient et depuis de longues années, il s’est adapté pour l’autosuffisance alimentaire. » On m’appelle producteur modèle parce que dans l’année je fais trois productions. Ce qui fait que lorsque j’exploite 10 hectares sur une année, c’est en réalité 30 hectares de production si je dois tcoltesenir compte des trois ré de l’année ». Il ajoute que « Je suis aidé dans mon activité par des gens que j’ai employés et qui sont au nombre de 8 permanents. J’ai 15 femmes qui travaillent également à la tâche tous les jours sauf les dimanches ».

Sirima Tiacoumbié posant devant son champ de riz
Mais il faut savoir que ses débuts, semblables à celui de plusieurs grands producteurs de nos jours n’a pas du tout été facile. « Je me suis lancé dans la production agricole il y a au moins 25 ans. A l’époque j’arrosais mes plantes à la main à l’aide d’arrosoirs. Je n’ai pas été à l’école, je n’ai pas non plus appris un autre métier que celui que mes parents exerçaient, à savoir la production agricole. Avec le temps je me suis procuré une pompe à pédale et un peu plus tard une motopompe. A partir de ce moment j’ai compris qu’il me fallait prendre ce travail avec beaucoup plus de sérieux. Et par moment quand je me rendais à la Direction Régionale de l’agriculture, je bénéficiait de quelques matériels et intrants subventionnés. Mais je dois le dire, c’est sur la place du marché avec les commerçants que je trouvais l’essentiel de mes besoins.

Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître pour le producteur en matière de banane plantin
Cette année et pour la première fois, Tiacoumbié Sirima s’est lancé dans la production de la banane plantain. Cela, suite à l’appel du gouvernement auquel il a décidé de répondre. Et pour un coup d’essai, on peut dire sans risque de se tromper que c’est un coup de maître. La production du producteur modèle force l’admiration. Ce qui semblait impossible à produire au Burkina Faso est désormais possible. Au départ, dira le producteur, nous étions deux personnes à nous y intéresser. « J’ai suivi le paquet technologique et aujourd’hui je peux dire que la spéculation a produit comme je le souhaitais au départ. J’ai reçu plusieurs missions de Ouagadougou et de la Direction Régionale de l’agriculture des Tannounyan qui, au regard de l’aspect physique des plantes, ont trouvé que la production est bien ».

Un employé de Sirima montrant des bananes mûres qu’il vient de cueillir
La production est arrivée à maturité et la banane plantain doit être récoltée, vendue et consommée. Malheureusement, un constat amer se présente. Il s’agit du manque de marché ou de débouchés pour l’écoulement. Les plantes se cassent sous le poids de la banane et au fur et à mesure que les jours passent Tiacoumbié Sirima est gagné par le découragement car il ne s’agit pas d’une spéculation qu’on peut conserver comme le maïs, le riz, le manioc et autres. La banane est vite périssable. « Je me rappelle avoir dit à l’époque que nous pouvons tout produire chez nous ici au Burkina Faso. Notre seule crainte, je l’avais ajouté, était celui de l’écoulement. C’est seulement ce qui peut nous décourager nous autres producteurs. Sinon, si le marché est garanti, nous pouvons nous investir pour produire plus et nourrir le Burkina Faso, dans la mesure où d’autres producteurs en voyant ce que nous faisons, vont s’y intéresser. C’est pourquoi je demande au gouvernement, et en particulier au ministre de l’agriculture de nous donner un coup de pouce pour l’écoulement de la production ».

Sous le poids des régimes, les bananiers tombent d’eux-mêmes
Pour Tiacoumbié Sirima, le véritable problème est celui du stockage et de la conservation. Si je disposais d’un conteneur frigorifié, je pourrais y conserver la banane même mûre durant un temps relativement long. Ainsi je pourrais écouler ma production au rythme de mes clients. En tout cas c’est répondant à l’appel du gouvernement que je me suis investi dans cette production. Je ne suis d’ailleurs pas le seul. C’est notre manière à nous de participer à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire avec le concept « Produisons burkinabé et consommons burkinabè ». Mais je dois dire qu’actuellement, je suis un peu inquiet pour ce qui est de l’écoulement. J’ai reçu plusieurs missions dont la dernière en date remonte au 11 octobre à côté. Les membres étaient très satisfaits de ce qu’ils ont vu et ont promis de m’aider pour l’écoulement. Je fondé un réel espoir en cela et je croise les doigts pour attendre » a confié le producteur.

Le producteur Tiacoumbié lance un SOS pour ne pas perdre les fruits de ses efforts
Tiacoumbié Sirima dispose de 21 hectares de terres repartis sur des sites différents. A Nafona où il produit la banane plantain, son domaine vaut 9 hectares. Un autre de ses souhaits est que le gouvernement dote chaque Direction régionale de l’agriculture en camion que les producteurs pourraient solliciter pour convoyer leur production vers les grands centres urbains où l’écoulement de produits comme la banane plantain est plus facile. Il soutient qu’il a eu plusieurs contacts à Ouagadougou mais ces demandeurs lui demandent de faire venir le produit lui-même. « Je n’ai pas ce moyen. Je ne peux pas à l’étape actuelle trouver des moyens pour louer un camion non plus » a dit le producteur qui a le regard tourné vers les autorités.
Go Mamadou TRAORE
Wangola Médias