Youssoufou Sombié à propos de l’Appel de Niangoloko : « La victoire contre le terrorisme c’est pour bientôt et nous devons éviter de tomber dans d’autres combats par manque de cohésion sociale »

Un peu plus d’un mois après le lancement de l’appel de Niangoloko, Youssoufou Sombié le principal acteur a bien voulu accorder une interview à Wangola Médias. Il revient sur le déroulement de l’événement, lève le voile sur les actions qui ont suivi et lance un appel à tous ceux qui sont désireux de se joindre à l’initiative. Pour lui la cohésion sociale doit être sauvegarder pour éviter qu’on se retrouve dans d’autres situations après la victoire contre les forces du mal. Lisez !
Wangola Médias : Nous sommes à un peu plus d’un mois du lancement de l’appel de Niangoloko dont vous êtes le principal initiateur. Quel bilan tirez-vous ?
Youssoufou Sombié : Je tire mon chapeau à tout le monde et particulièrement à Wangola Médias qui nous a été d’un grand soutien pour la couverture médiatique de cette manifestation. Je dois dire que nous sommes plus que satisfaits de cette initiative de l’appel de Niangoloko. Il faut dire que l’engouement était de taille et on sentait une parfaite symbiose au sein de tous ceux qui se sont mobilisés ce jour. C’est cette cohésion que nous recherchons car la dégénérescence de la cohésion sociale a atteint un niveau qui commande qu’on y prenne garde. Quand je vois les coutumiers, les religieux et les autres couches de la société réunis à Niangoloko avec chacun un engagement fort, je dois dire que c’est satisfaisant. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de difficultés. Il y en a eu mais par-dessus tout, on est satisfait.
Vous faites cas des religieux et des coutumiers et sans faire cas de l’administration. Ne vous a-t-elle pas accompagné, l’administration ?
Si, nous avons bénéficié d’un accompagnement réel de l’administration. Je ne l’ai pas évoquée, c’est vrai, mais sans mentir, nous avons bénéficié de la part de l’administration d’une attention et d’un accompagnement particuliers qui se poursuivent d’ailleurs. Du niveau central jusqu’à celui communal de Niangoloko en passant par le niveau régional des Tannounyan, vraiment, on a été accompagné. C’est vrai que le parrain et le patron n’ont pas pu effectuer le déplacement compte tenu de leur calendrier mais ils ont été valablement représentés à la cérémonie qui s’est très bien passée également. Il faut dire que l’objectif n’est pas forcément leur présence mais ils ont contribué énormément à la réussite de la cérémonie parce qu’ils croient à l’appel de Niangoloko.
A l’issue du lancement de l’appel de Niangoloko, certaines actions devaient par vous être menées. Où en êtes-vous ?
Il faut dire qu’avant même le lancement de l’appel, il y a eu des activités qui ont été menées tel le don de sang et la sensibilisation sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux. Et après le lancement, nous avons remis trois documents au gouverneur des Tannounyan, à savoir le rapport du lancement, le contenu de l’appel dans lequel il y a l’engagement des différentes couches de la société, et l’idée qui a germé autour de la cohésion à savoir la reconnaissance aux trois présidents de l’AES pour leur leadership que nous avons intitulé le trophée du président panafricain. Ce dernier document a également été remis au gouverneur pour lui demander de nous accompagner à le remettre aux trois présidents. Comme perspectives, parce que vous allez me le demander, nous avons sollicité auprès du PDS de Banfora, l’intersection de la rue 1-34 et 1-45 où nous entendons poser un monument dédié à la cohésion sociale. Il s’agit d’une intersection qui est vraiment encombrée et que les gens appellent par abus rond-point du 15 mai parce que c’est là-bas que les gens jettent les feuilles, racines et autres éléments de leurs médicaments traditionnels qu’ils lavent et boivent.
Vous avez rencontré le premier responsable de la région. Qu’est-ce qui était au menu de vos discussions ?
Cela fait deux fois que nous avons rencontré le gouverneur. La première c’était avec le comité de pilotage et nous avons remis le rapport de l’activité ainsi que le document du trophée du président leader panafricain. Après cela nous sommes allés remettre au gouverneur le document de l’appel pour amendement dans lequel nous avons fait l’état des lieux de la dégénérescence de la cohésion sociale. Cela parce que nous sommes convaincus que bientôt nous allons finir avec la guerre contre le terrorisme mais nous devons prendre garde pour ne pas tomber dans d’autres combats.
Quels types de conflits avez-vous recensés dans ce document ?
De façon ramassées je dirai que nous avons fait cas dans ce document des conflits au niveau de la chefferie coutumière, des conflits au niveau du foncier. Nous ne nous sommes pas limités à les identifier. Nous avons indiqué des responsabilités avec le cas par exemple des politiques qui s’immiscent dans certaines situations et qui les aggravent, notamment dans la nomination ou la désignation d’un chef coutumier. Au niveau des OSC et associations, les politiques en font leurs bras civils et souvent ces associations, par zèle, se croient au-dessus même de l’administration. Il y a aussi les religieux qui souvent dans leur prêche, débordent. Ce sont autant de situations qui mettent à mal la cohésion sociale. Nous avons des suggestions et nous attendons l’amendement du document par les premiers responsables afin de le mettre à la disposition du grand public.
La remise des trophées au trois présidents est prévue en décembre prochain. Ce calendrier tient-il toujours ?
Très bonne question. Par principe, nous disons que seul on peut faire les choses mais ensemble, on le fait mieux. Il faut dire que l’appel de Niangoloko, ce n’est pas seulement la ville de Niangoloko et ce n’est pas non plus seulement la région des Tannounyan. C’est plutôt la marque de tout panafricain désireux de défendre la souveraineté de nos Etats. Nous nous sommes dits qu’il n’est nécessaire de nous précipiter pour le trophée. Ce que nous avons prévu d’abord en décembre, nous allons remettre des attestations sous forme de portrait à côté desquelles il y aura la représentation du trophée. Cette remise sera organisée de façon solennelle dans chaque capitale. Notre idée est que chaque remise se fasse par des délégations des trois pays. Nous voulons également impliquer les loteries des trois pays à qui nous voulons demander d’éditer des tickets de tombola à l’effigie des trois présidents, des drapeaux des trois pays. En contrepartie, ces loteries vont accompagner la remise des trois trophées. Ce sont des trophées que nous envisageons de confectionner dans nos pays, mais il faut reconnaitre que cela nécessite des moyens. En tout cas l’appel de Niangoloko est ouvert à tout le monde. Toute personne désireuse de se joindre peut le faire. C’est du reste ce qui explique que dans le logo, on ait un demi-cercle à gauche. Cela est une invite faite à toute personne qui désire se joindre au mouvement.
Avez les moyens, surtout financiers, de gérer toutes ces ambitions ?
Il faut dire que si on doit tenir compte des moyens, l’appel de Niangoloko n’aurait pas eu lieu. Lorsqu’on croit à quelque chose, il faut s’y lancer et la suite viendra elle-même. On n’a pas de structure que nous accompagne financièrement mais nous avons foi à ce que nous faisons. On est certains que la mayonnaise prendra et c’est pourquoi nous lançons un appel à tous ceux peuvent nous accompagner de le faire. Certes nous entendons solliciter des audiences auprès des autorités des trois pays pour demander leur soutien mais nous disons que l’appel de Niangoloko, c’est d’abord et avant tout l’affaire des populations des trois pays. C’est en reconnaissance du travail abattu par ces dirigeants que nous voulons leur offrir ces trophées. A la longue, notre souhait est que ces trophées aillent à l’endroit des citoyens qui se distinguent par leur engagement en faveur de la cohésion sociale, à l’image du prix Nobel.
Comment pouvons-nous conclure cet entretien ?
Il s’agit ici de remercier les fils et les filles de la région qui nous ont accompagné. Personnellement je remercie le comité d’organisation à Niangoloko. Nous avons des ardoises à éponger certes, mais je dois reconnaitre qu’ils ont mouiller le maillot comme on le dit souvent sans attendre le moindre copek. Et je rappelle que l’appel de Niangoloko est ouvert et que les gens peuvent toujours y adhérer.
Entretien réalisé par Go Mamadou TRAORE et Sié Yacouba OUATTARA
Wangola Médias
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