TGI de Banfora : des travaux d’intérêt général au profit de la maison d’arrêt et de correction de Banfora requis contre un prévenu

Le TGI de Banfora a eu son rôle ce 09 septembre 2025. T. S. et S. M., prévenus d’avoir commis à Banfora le 30 août dernier le vol d’une motocyclette de marque 115 pour l’un et de recel pour l’autre.
Interrogé à la barre, T. S., âgé de 22 ans, a reconnu sans ambiguïté les faits qui lui sont reprochés. Il explique que ce jour-là, il revenait de l’hôpital. Ayant ressenti la fatigue, il s’est arrêté à l’école Flantama pour se reposer avant de continuer. C’est alors qu’il a aperçu la victime qui est venue garer la moto en laissant la clé. « Je ne sais pas ce qui m’a pris, et l’idée m’est venue de la prendre. Quand j’ai pris la motocyclette, je ne savais pas quoi en faire, donc je suis parti avec la moto à un kiosque où on a l’habitude de s’asseoir. J’ai vu mon ami S. M. au kiosque, il a pensé que j’avais eu une nouvelle moto. C’est après que je lui ai fait savoir que la moto n’était pas la mienne et que c’était une moto que j’avais volée. Je lui ai dit que je ne savais pas ce que je devais faire avec. Mon ami m’a conseillé d’amener la moto chez lui en attendant de trouver une solution.
« Fumez-vous de la drogue ? » telle est la question posée par le président à l’encontre du prévenu T. S. Il a répondu par l’affirmative et a laissé entendre que, depuis un certain temps, il avait arrêté grâce à l’aide d’un psychiatre qu’il voyait. Mais votre attitude à la barre prouve le contraire, car on sent les effets du manque sur vous, vu que vous avez passé quelques temps en prison sans en consommer, a martelé le président du tribunal.
Ce jour-là, n’étiez-vous pas parti à l’école pour fumer ? Il semble que ce soit votre coin et que vous vous y retrouviez avec d’autres pour consommer de la drogue. Le prévenu a répondu qu’il s’est arrêté à l’école juste pour se reposer parce qu’il était fatigué.
Quant au prévenu S. M., âgé de 33 ans, accusé de recel, il confirme les dires de son ami et s’explique en ces termes : « Quand T. S. est venu me montrer la motocyclette, je pensais que c’était pour lui. C’est après qu’il m’a expliqué les faits. Je lui ai posé la question de savoir pourquoi il avait volé la moto, vu qu’il avait déjà une moto de la même marque. J’ai voulu l’aider, je lui ai dit d’amener la moto chez moi pour la cacher. Ne consommez-vous pas de la drogue ensemble ? S. M. a tenté de nier, mais son attitude a révélé le contraire. S. M. est lui aussi un consommateur de drogue.
Le tribunal s’interroge de savoir pourquoi la motocyclette a été retrouvée dans un mauvais état, notamment l’absence de la plaque d’immatriculation. N’est-ce pas parce que vous aviez vu une publication sur un groupe Facebook de la région que vous aviez voulu lui faire changer d’apparence afin que les gens ne puissent pas la reconnaître ? Les prévenus ont affirmé que la plaque d’immatriculation avait été enlevée bien avant.
La victime, O. K., présente, a reconnu avoir laissé ce jour-là sa moto avec la clé, car il avait eu une envie pressante. « À la sortie, je constate que ma moto a disparu. Il y avait des enfants qui jouaient au foot, je leur ai demandé s’ils n’avaient pas vu ma moto. C’est là qu’ils m’ont dit avoir vu un jeune qui a poussé la moto pour sortir. Effectivement, ce jeune, je l’ai croisé dans la cour de l’école, je l’ai même salué en passant. Tard dans la nuit, vers 2 h, je reçois un appel et la personne me dit que c’est concernant ma moto. Il m’a dit de le croiser pour qu’il puisse me remettre la moto. Il se faisait tard, je leur ai dit que j’avais confié l’affaire à la gendarmerie et qu’ils feraient leur travail. Après cela, la gendarmerie m’a appelé pour m’informer que ma moto avait été retrouvée.
L’un des moments forts de ce jugement a été l’intervention des parents du prévenu T. S. Le procureur leur a demandé si leur fils venait à être condamné à des travaux d’intérêt général, est-ce qu’ils se porteraient garant de lui. « C’est notre fils. Je ne vois pas qui d’autre se porterait garant de lui à part nous. Quand j’ai su qu’il fumait de la drogue — vu que je l’ai surpris avec ça une fois à la maison — je l’ai battu copieusement et j’ai parlé avec lui. Il m’a promis d’arrêter. Je lui ai même cherché un psychiatre, car j’avais peur que ça joue sur lui mentalement. Avec les séances chez le psychiatre, j’ai senti une nette amélioration, donc je me suis dit qu’il avait arrêté. J’ai été surpris d’entendre devant votre barre qu’il fumait toujours. Je me porte garant et je me sens responsable de ce qui s’est passé, et je me dis qu’à quelque part, j’ai failli, » a laissé entendre le père, déçu et révolté face au comportement de son fils.
Le procureur a requis que T. S., un enfant visiblement perturbé par la drogue, soit déclaré coupable et condamné à des travaux d’intérêt général au profit de la maison d’arrêt et de correction de Banfora, et qu’il soit condamné à 12 mois et une amende de 500 000 F s’il ne respecte pas cette sanction. Il a requis également que le prévenu S. M. soit déclaré coupable également et condamné à une peine d’emprisonnement de 12 mois et une amende de 1 million, le tout assorti de sursis. Le dossier a été mis en délibéré pour le 23 septembre 2025.
Sountong Noma Stéphanie KABRE
Wangola Médias