Balade du griot : Banfora, cette ville devenue résiliente.

Le griot traduit tout son soutien et son admiration à la population de la cité du Paysan noir lors des durs moments endurés depuis quelques mois. Cette cité jadis enviable avec cette célèbre chanson en langue vernaculaire Dioula qui a bercé bien des générations avant celle du griot, traduisait à souhait le bon vivre à Banfora. « Celui qui dit qu’il ne fait pas bon vivre à Banfora…, il fait bon vivre à Banfora », soutenait cet artiste qui n’est plus de ce monde et dont le griot ignore l’identité. Cette chanson à fait la pluie et le bon temps créant une forte attraction pour la ville.
Mais ces derniers mois, cette ville traverse des périodes qui forcent les citoyens à la résilience. Le griot, témoin de l’histoire de son époque, est lui aussi affligé par des situations d’envergure qui affectent le bien-être des citoyens.
En plus de la situation sécuritaire et ses corolaires de mesures qu’ils vivent directement ou indirectement comme d’ailleurs les autres localités du pays, d’autres calvaires jusque-là inexpliqués sont vécus par les Banforalais depuis la saison hivernale passée.
En effet, viennent s’ajouter deux autres sources de souffrance pour les Banforais. Si ce n’est la question de l’eau, très souvent, ce sont les stations d’essence qui manquent de jus pour ravitailler les engins. Ces deux situations sont parfois très ardues pour les ménages qui ont récemment vécu le manque d’eau puis une pénurie de carburant.
C’est effectivement le 6 avril 2025 que l’Office Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA) annonçait une baisse de pression voire des interruptions de la fourniture d’eau dans la ville de Banfora et annonçait le retour progressif à la normale le lendemain 7 avril. Mais c’est au bout de plusieurs jours, exactement le 9 avril 2025 que l’or bleu a recommencé à couler dans les robinets. Un conduit endommagé sur les installations de l’ONEA était à l’origine de cette coupure. Que de sacrifices pour continuer à faire la cuisine, à assurer l’eau de boisson et se laver.
Mais les femmes ont bataillé dur au niveau des forages et autres puits ; cela grâce à la clémence des généreux propriétaires et au grand bonheur des membres de leurs familles. Alors que les Banforalais s’apprêtaient enfin à oublier l’épisode de ces tristes journées sans eau, voici qu’ils sont depuis confrontés à une autre situation vers le 10 avril dernier. Une situation non des moindres et qui entrave énormément sur leur mobilité. Il s’agit de la pénurie de carburant avec plusieurs stations d’essence qui n’arrivent plus à satisfaire leurs clients.
Les scènes d’errance dans la ville pour trouver quelques gouttes afin de continuer ses courses sont depuis légion. Après de longues distances, la station ayant encore de l’essence est prise d’assaut avec de longues heures d’attentes dans les rangs sous le soleil. Visiblement, les gérants de stations d’essence submergés par la situation, peinent à ravitailler la ville. Jusqu’à ce 15 avril, le moindre litre de carburant trouvé dans les rues était pris d’assaut. Après avoir reçu un peu d’essence, il faut ensuite savoir contrôler les courses. Depuis, il est fréquent de voir certains pousser leurs montures faute de carburant.
Le griot se souvient que de telles scènes ont été vécues par les Banforais en septembre dernier avec la rupture du pont de Tarfila. Le trafic routier étant bloqué il était difficile de ravitailler la ville en carburant et bien d’autres marchandises. Peu avant, c’était des coupures d’eau dans la ville, due également à une détérioration des installations de l’ONEA.
En somme, des situations qui viennent renforcer la résilience des populations, qui ont su s’adapter à leur calvaire. Car même si l’activité économique a pris un coût, elle n’a pas encore connu une situation dramatique.
Pour le griot les Banforalais ne sont pas affligés de toutes parts et peuvent se réjouir face à la stabilité retrouvée par rapport aux récurrents délestages dans le passé. Ce qui permet de vivre une période de chaleur moins stressante. Comme quoi, la providence divine est salutaire et ils doivent louer et implorer Dieu et les mânes des ancêtres pour ne plus revivre aussi longtemps ces calvaires.
Wangola Médias.