Le moins que l’on puisse dire c’est que comme les autres années, nous sommes pris dans le cercle infernal de la spéculation céréalière au Burkina. Cependant, quelle ne fût pas la joie du griot que vous savez très connecté sur l’actualité d’entendre Ismaël Sombié, Ministre d’Etat, ministre en charge de l’agriculture soutenir que le Burkina, pour cette campagne agricole 2024 2025, a réalisé un excédant céréalier de plus de 6000 tonnes.
En termes claires pour le griot, il y a plus de production de riz, de maïs, de haricot et bien d’autres spéculations et il devrait avoir de l’autosuffisance alimentaire cette année au Faso.
Malheureusement, le constat sur le terrain semble tout autre chose et l’on se demande comment l’on a pu arriver là. En attendant, parlant de constat sur le terrain, le griot en a fait l’amer expérience. Comme si la fluctuation des prix se faisait à l’image du dollar Américain, le griot, parti au marché avec des prix obtenus sur renseignements, a dû encore tiré sa tirelire ce 12 janvier 2025. Car en l’espace de quelques jours, ces prix avaient augmenté.
Que ne fût pas la surprise du griot en effet de constater qu’en quelques jours seulement, les prix avaient grimpé et depuis ce sont les interrogations sur les origines de cette hausse vertigineuse déjà en ce début de mois de janvier 2025. Seuls les spécialistes de la chaine de commercialisation des denrées alimentaires pourraient nous édifier.
A peine que la tine de maïs se négociait à la somme de 35OOf à la fin des récoltes et que le griot avec l’excédent de production annoncé espérait encore une baisse, que les prix sont aussitôt remontés pour atteindre la barre de 4000f la tine tandis que la boite de tomate est fixée à 400f. La même boite de tomate pour le riz qui était à 800f, est passée à 900f.
Et c’est dans cette hausse subite des prix que résident les inquiétudes du griot. Car si en janvier la tine de maïs est à 4000f, qu’adviendra-t-il en période de soudure ? Le prix de la tine de maïs ayant frôlé la barre de 6000f l’année dernière, comment expliquer la flambée malgré l’excédent céréalier ?
Des commerçants veulent-ils contredire le ministre Ismaël Sombié sur ses données pour ensuite dire qu’il n’en est rien d’un excédent céréalier au Faso ou c’est le ministre du commerce qui est assez flexible pour que la situation se présente ainsi ? C’est connu, lorsque l’offre est de mise et quantité, cela influe sur le prix. Une règle immuable des échanges commerciaux.
C’est vrai, sur la question, le débat est national avec une question au ministre du commerce devant la représentation nationale. Interpellé devant cette auguste assemblée, Serge Poda, expliquait certaines mesures prise pas son ministère pour décourager l’exportation des céréales du pays par les commerçants. Parmi lesquelles des camions déjà saisis.
A l’évidence, la seule interdiction de sortie des denrées alimentaires ne saurait faire ressentir aux citoyens lambda burkinabè, le fléchissement des prix. Pour le griot, il convient d’employer d’autres méthodes plus dissuasives afin que l’excédent céréalier annoncé ne soit pas un coup d’épée dans l’eau si profonde de la spéculation céréalière. Le gouvernement Burkinabè a bien mobilisé les ressources de l’Etat pour emblaver gratuitement des milliers d’hectares aux producteurs.
Les vœux pour une offensive agroalimentaire ayant été exhaussés par la clémence divine, il convient maintenant que les citoyens ressentent la différence sur le marché puis dans les marmites pour encore continuer à espérer une baisse drastique des prix de céréales les saisons à venir. C’est à ce prix que l’autosuffisance alimentaire sera atteinte, et il passera par la maitrise de la spéculation des prix.
Sinon il ne servira à rien de fournir autant de sacrifices par le ministère en charge de l’agriculture pour que les productions céréalières excédentaires soient prises en otage par des commerçants rompus à saper les efforts de l’Etat pour son peuple.
Wangola Médias
