Football féminin : après l’ASFEC, le firmament de Alima Ouattara à Ouahigouya
Elle faisait partie des clubs pionniers en football féminin du Burkina Faso depuis les années 2000. Il s’agit de l’Association Sportive Féminine de la Comoé (ASFEC) avec son emblématique entraineur à l’époque Kalifa Sanogo dit 44. A l’époque, la première responsable du club était madame Alphonsine Koné, une cadre de la SN-SOSUCO. Fortuitement, Wangola Médias est tombé sur une des anciennes sociétaires de l’ASFEC et a voulu en savoir afin de rappeler à la mémoire collective, ces pionnières du football féminin à Banfora et partant au Burkina Faso. Alima Ouattara, puisse que c’est d’elle qu’il s’agit, a évolué à l’ASFEC avant de se retrouver à Ouahigouya où elle été bien chouchoutée par le public sportif de la localité. Cependant, sa carrière, s’est brusquement arrêtée.
Que devient l’ASFEC ? Interrogeons-nous d’entrée de jeu. La réponse commence par un balbutiement et il faut conclure que Alima Ouattara ne dispose pas des dernières nouvelles de son ancien club qui évolue en D2. Pour cause, « mon parcours sportif, j’ai commencé à l’ASFEC mais le reste je l’ai terminé à Ouahigouya. A Ouahigouya en tout cas c’était opérationnel. J’étais respectée dans le club », a indiqué Alima Ouattara qui, avec le recul, dit avoir même perdu du temps à l’ASFEC.
A l’ASFEC, Alima Ouattara occupait souvent les postes de latéral droit et d’attaquante. Que retient-elle de l’ASFEC ? A entendre l’ancienne sociétaire de l’ASFEC, elle n’a pas pu faire une brillante carrière dans son premier club. Elle était très souvent remplaçante. « Souvent même je ne gagnais pas le banc. Si je suis sur la liste quand on se déplaçait, c’est peut-être parce que d’autres ont désisté, elles n’ont pas pu effectuer le déplacement et on me prenait pour les compléter ».
Alima Ouattara « Toute chose, quand tu veux faire, il faut avoir la volonté, l’amour de ton travail pour pouvoir avancer »
En 2012-2013, Alima Ouattara, s’est donc retrouvée à Ouahigouya. Cette aventure footballistique fut comme le jour et la nuit, affirme la footballeuse. « Je n’avais pas de difficultés, j’étais respectée. S’il y avait un match, on venait me chercher. Leur souhait même était que je reste là-bas et continuer l’aventure avec eux », a soutenu la footballeuse. Aujourd’hui, Alima Ouattara est bien loin des stades. Que s’est-il passé alors ? « Je suis tombé enceinte », dira-t-elle en riant. « C’est cette grossesse qui a bouleversé ma carrière », a-t-elle ensuite poursuivit entre des rires, avouant qu’elle regrette cela. Surtout « avec la forme que j’ai aujourd’hui, je me dis que si je poursuivais dans le football je pouvais avancer dans l’armée ou dans autre chose. Mais tout s’est mélangé », regrette l’ancienne footballeuse aujourd’hui pompiste dans une des stations d’essence de Banfora. Elle nourrit toutefois, l’espoir d’un lendemain sportif radieux.
Car, Alima Ouattara avoue qu’elle aime la pratique du sport et partant le football. Ses plus beaux souvenirs ? « Vu mon talent à l’époque, quand je rentrais au marché à Ouahigouya les gens n’acceptais pas me prendre l’argent quand je veux payer quelque chose », confie-t-elle. Comment est arrivée cette passion pour le football chez-elle ? « J’ai commencé le football quand j’étais à l’école primaire, précisément à l’école avenir en classe de CM2. J’étais la capitaine des filles. Ils avaient organisé un tournoi de l’Aide à l’Enfance Canada et j’étais la capitaine. C’est au cours de ce tournoi que l’entraineur est venu faire un recrutement et j’ai été retenue », révèle-t-elle. Cet entraineur à l’époque était feu Kalifa Sanogo dit 44.
Alima Ouattara et ses coéquipières avaient remportés cette coupe. Serait-elle prête à revenir pousser l’équipe l’ASFEC qui n’est plus du haut de sa forme ? Cela dépendra, réplique l’ancienne joueuse. Avec le recul, quelle lecture fait cette pionnière du football féminin au Faso ? « Il y a de l’évolution », dira-t-elle, se rappelant de certaines anciennes coéquipières. Ce sont entre autres : Tou Ramata, Ouattara Mariame, les deux sœurs jumelles Assanatou et Assanata, Assita Soulama, Sako Massiguini, Sanou Viviane, Konaté Mariame.
« Toute chose, quand tu veux faire, il faut avoir la volonté, l’amour de ton travail pour pouvoir avancer », c’est l’appel de l’ancienne sociétaire de l’ASFEC aux joueuses qui défendent actuellement les couleurs de l’équipe. « J’encourage toutes les filles qui sont maintenant dans l’ASFEC à prendre le courage pour faire comme nous l’avions fait avant », dira-t-elle. Le souhait de Alima Ouattara reste d’encadrer les jeunes enfants en football si les moyens le lui permettent.
En attendant, l’ex-sociétaire de l’ASFEC peut être classée parmi les femmes battantes. Dans ses heures perdues, on peut l’apercevoir dans les rues de la cité du paysan noir, le guidon de sa moto chargé d’un gros sac rempli de friperie, de chaussures et autres objets dont elle seule connait les attentes sur le marché.
Sié Yacouba Ouattara
Wangola Médias.