La balade du griot : 150.000 frs comme frais de scolarité en 5e à Banfora, le griot tombe des nues.
La cherté de la vie ne se constate pas seulement que dans le panier de la ménagère dans la capitale du paysan noir. Ville hospitalière et d’antan sociale, ce second aspect semble de plus en plus disparaître avec le temps. En effet, au-delà de la cherté de la vie constatée dans le panier de la ménagère, due à la surenchère des produits de première nécessité, le coût de la scolarité lui aussi s’invite dans ce débat depuis quelques années.
C’est un secret de polichinelle pour les habitants du paysan noir, voire du Burkina Faso. A chaque rentrée scolaire, des nouvelles hausses sur les frais de scolarité sont opérées. Cette augmentation, certains établissements privés de la ville de Gbafo, ravissent le prix de la vedette à leurs homologues.
Pour preuve, un lycée privé de Banfora, sans grand changement ni de ses infrastructures, ni de son personnel, est passé de 120.000 frs comme frais de scolarité pour la classe de 5e l’année scolaire dernière, à 150000 frs cette année scolaire. Soit une hausse de 30.000 frs.
Et comme si cette hausse ne suffisait pas, toute cette somme doit être versée avant la fin du premier trimestre de l’année scolaire. Quiconque, viendrait à être en retard vis à vis de ce délai, ne serait-ce que de deux semaines, verra son enfant expulsé des classes.
Cette sentence, a d’ailleurs été mise en vigueur ce 18 novembre passé pour les parents qui, volontairement ou non, étaient dans la situation de retard. Leurs enfants, en plein milieu de mois, ont été expulsés des salles de classes au motif que leurs parents étaient soit en retard des frais du mois d’octobre, soit du mois de novembre.
S’il est vrai que l’éducation n’a pas de prix, il n’en demeure pas moins que l’exagération dans l’augmentation des frais de scolarité est à bannir.
En tout état de cause, expulser des scolaires ayant payé plus de la moitié de leur scolarité déjà très élevée, juste après un mois de cours, s’apparente beaucoup plus à du mercantilisme qu’à de la promotion éducative. Il convient donc d’interpeller certains responsables de ces lycées, afin qu’ils sachent raison gardée dans leur façon de faire quant au coût de leur scolarité, mais aussi et surtout l’expulsion de leurs élèves. Parce qu’à force d’oppresser la chèvre, elle finit par mordre.
Wangola Médias
