SN-SOSUCO : le ministre de l’industrie, du commerce et de l’artisanat Serge Gnagniodem Poda en sapeur-pompier.
Depuis le 19 juillet dernier, suite à l’accord bipartite entre l’État Burkinabè et SUCRE PARTICIPATION, le repreneur depuis 1998, la SN-SOSUCO est tombée sous l’escarcelle des sociétés d’Etat au Faso. Ce passage officiel de la nouvelle société sucrière du Faso en société étatique avait été salué le 22 juillet 2024 avec le nouveau Directeur Général (DG) Diakaridja Héma Ouattara, accueilli comme en héros par les travailleurs aux portes de l’usine. Cet accueil populaire qui pouvait signifier une certaine allégresse face au changement, est depuis entaché par deux mois passés sans salaires pour les ouvriers. D’où cette visite du ministre Serge Poda à la SN-SOSUCO ce 8 novembre 2024.
Le moins que l’on puisse dire qu’il faut saluer la résilience des travailleurs de la SN-SOSUCO face à la situation. Mais si rien n’est véritablement entrepris, l’allégresse de départ risque d’être une pilule amère à passer à travers la gorge des travailleurs. Depuis deux mois déjà en effet, les travailleurs de cette grosse industrie, second employeur après l’Etat burkinabè, souffrent, faute de salaires. En effet ils n’ont pas encore perçu les salaires des mois de septembre et d’octobre 2024. Une situation qui reste inédite depuis quelques années à la SOSUCO.
Le ministre en casquette était accompagné par le gouverneur Florent Bazié à l’extrême droite
Pour cause, après la reprise, les caisses de la SN-SOSUCO seraient vides. Et depuis cette reprise en main par l’État, visiblement les choses ne sont pas aisées pour le DG, Djakaridja Héma Ouattara. A la veille de la campagne sucrière qui est généralement lancée chaque année au début du mois de novembre, des problèmes de trésorerie sont durement ressentis.
Conséquences, certains départements de l’usine seraient encore en arrêt selon certaines sources proches de l’usine si bien que dans certains milieux, l’on s’interroge même sur le début de la campagne sucrière déjà prévue pour être lancée avec du retard.
La situation de crise financière n’est donc plus un tabou à la SN-SOSUCO et parallèlement, la nouvelle direction déroule son calendrier avec des changements à certains postes avec la nomination de certains cadres à des postes de responsabilités. Diakaridja Hema Ouattara, déroule ainsi sa vision en attendant que les finances suivent.
Devrait-on s’attendre à cette traversée du désert sous la gestion de l’État ? C’est la grande question que se posent plus d’un, y compris les travailleurs eux-mêmes. Certains travailleurs qui avaient du mal à vivre la situation de salaires impayés, avaient invité à des manifestations pour se faire entendre du haut lieu selon des sources proches de l’usine. Fort heureusement, ces manifestations ont pu être contenus grâce à l’implication de certaines bonnes volontés qui auraient appelé au calme et à la patience. La crédibilité de la gestion de la Transition du Capitaine Ibrahim Traoré, n’étant pas en jeu.
Le ministre a invité les travailleurs à restés soudés derrière le nouveau DG de la SN SOSUCO
Toutefois, pour certains observateurs, hors même de l’usine, indépendamment de l’état de la trésorerie de la SN SOSUCO qui reste à reconstituer, l’on devait veiller aux traitements des salaires des travailleurs dans ce contexte qui n’est déjà pas facile.
La question, toujours selon certaines sources proches de la société sucrière, aurait atterri sur la table lors du dernier Conseil de Ministres. Ce qui aurait sans doute suscité cette visite à la SN-SOSUCO du ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Serge Poda, afin de rassurer les travailleurs. Serge Poda, a rencontré la direction générale de l’entreprise, visité l’usine et les champs de cannes avant de rassurer que l’État se tient aux côtés des employés pour résoudre rapidement ce problème dû au fait que l’État a hérité d’une entreprise dont les caisses sont vides. Face à la situation, « le chef de l’Etat nous a instruits, nous-mêmes ainsi que le ministre des finances, pour qu’on puisse trouver les solutions très rapides et permettre aux travailleurs de rentrer en possession de leur dû en termes de salaires », a rassuré le ministre Poda sur les terres de la SOSUCO. Au passage, il a décliné la vision du Chef de l’Etat sur la société sucrière du Faso. Des engagements qui permettront à cette industrie de fonctionner comme il faut et partant, de retrouver son lustre d’antan.
Les travailleurs ont été rassuré que des engagements ont été pris et permettront à cette industrie de fonctionner comme il faut
Au passage, le ministre a invité les travailleurs à toujours faire confiance au nouveau DG et à faire fi de toutes tentatives visant à remettre en cause la bonne marche de l’usine.
Quid des salaires ? Le ministre n’a pas trouvé une solution magique ce 8 novembre 2024. Les travailleurs doivent toujours scruter l’horizon et faire foi à la solution diligente promise par le visiteur de marque et vers qui tous les regards sont désormais tournés. La fumée blanche sortira-t-elle cette semaine qui débute ? Avec une telle situation, à quand le lancement de la campagne sucrière 2024-2025 ? Certaines langues indiquent la première décade du mois de décembre 2024. La dernière campagne sucrière 2023-2024 quant à elle, avait été lancée le 7 novembre 2023.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.