Campagne agricole 2024-2025 : « Nous sommes rassurés qu’il y aura suffisamment à manger dans la région des Cascades », dixit Souobou Minyemba, directeur régional de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques.
La campagne agricole 2024-2025 tire inexorablement vers sa fin. L’heure est aux récoltes dans plusieurs exploitations agricoles. Mais dans la région des Cascades, elle a connu une installation tardive d’où des inquiétudes justifiées à l’époque dans certains milieux. Les fortes pluviométries qui ont suivi après ont occasionné quelques inondations et partant, des pertes dans certaines exploitations. Qu’en est-il du constat réel sur le terrain ? Les objectifs de la campagne seront-il atteints dans la région des Cascades ? Wangola Médias est allé à la rencontre de Souobou Mmyemba, directeur régional de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques des Cascades.
Wangola Médias : La campagne agricole 2024-2025 s’achève, dites-nous comment elle s’est déroulée dans votre région ?
La campagne agricole 2024-2025 est en train de bien s’achever et il faut noter que nous avons eu beaucoup d’inquiétudes au démarrage. Parce que vous avez tous constaté que nous étions un peu en déficit pluviométrique. Les gens s’inquiétaient s’il va pleuvoir même cette année. Comme ce n’était pas l’habitude dans les Cascades, donc, ça nous avait donné un peu d’inquiétudes mais Dieu voulant, avec le regain d’activité de la mousson, en tout cas, à partir du mois de juillet jusqu’à maintenant, vraiment, la pluviométrie a repris et cela a permis aux vaillants producteurs de rattraper rapidement le retard qui était causé par cette insuffisance pluviométrique.
Par la suite même cette pluviométrie a été très abondante. Quel a été son impact sur les cultures dans la région ?
Je vais dire qu’effectivement nous avons obtenu des pluviométries satisfaisantes, vraiment excédentaires. Mais cette forte pluviométrie aussi, au-delà d’avoir permis aux producteurs de rattraper le retard, mais vers la fin, a causé quand même quelques dégâts sur nos productions. Dans les différentes exploitations, nous avons constaté des inondations par moment. C’est vrai, ces inondations sont juste liées à des eaux passagères mais il y a des exploitations où l’eau n’est pas partie et cela a occasionné des pertes de productions. Mais là aussi, à l’échelle régionale, nous pouvons dire que ces dégâts, je ne vais pas dire sont négligeables, mais à l’échelle régionale ce n’est pas très important. Mais quand on part à l’échelle du producteur, par exemple sur un basfond de 20 à 30 hectares, s’il y a deux hectares qui sont totalement perdus, ce n’est pas tout le basfond qu’on a perdu mais si vous évaluez l’impact sur le producteur qui a perdu toute ou partie de sa parcelle de production, c’est quand même beaucoup pour lui.
Voilà pourquoi je dis que ces inondations ont occasionné quelques pertes mais ces pertes à l’échelle régional n’entament pas en tout cas l’atteinte des objectifs de la campagne agricole dans la région.
Avez-vous une idée du nombre des producteurs impactés par ces inondations ?
Oui, nous avons autour de 300 hectares que nous estimons avoir été très impactés par rapport à cette situation d’inondation. Mais c’est juste dire aussi que quand on fait la situation, ce n’est pas quelque chose d’alarmant. Par exemple, s’il pleut aujourd’hui, nous ne pouvons pas immédiatement avoir la situation de l’incidence sur les cultures. On attend jusqu’à ce que on atteigne au moins les 72h et si l’eau est toujours présente et dès que l’on commence à avoir un impact sur les cultures on peut déjà alerter et prendre ça en considération.
Après cette situation qui a impacté les cultures, comment s’annoncent les productions ? Seront-elles déficitaires ou excédentaires ?
Nous avons tout un mécanisme d’évaluation des productions. Donc ce mécanisme est en cours mais au regard de ce que nous constatons sur le terrain, nous sommes rassurés et confient qu’il y aura suffisamment à manger dans la région des Cascades. La production sera au rendez-vous.
Maintenant, le mécanisme de collecte de données viendra confirmer ce que nous sommes en train de dire. Mais nous ne sommes pas inquiets quant à l’atteinte des objectifs de productions.
Peut-on dire que la mise en place de la politique gouvernementale, à savoir l’offensive agro-pastorale et halieutique est bien enclenchée dans la région des Cascades ?
Il faut reconnaitre que dame nature a véritablement accompagné les appuis de l’Etat, parce que si nous avons reçu l’engrais et les semences à bonne date, cette année, c’est exceptionnel et la pluviométrie nous a vraiment accompagné. Donc tout cela ne peut concourir aux bons résultats et les producteurs également ont bien mouillé le maillot. Il faut les féliciter. Ce que j’allais leurs dire aussi, présentement c’est la période des récoltes, il ne faut pas laisser ces récoltes trainer, il faut véritablement s’atteler à la collecte. Parce que l’on peut avoir bien fait le travail pendant la campagne, mais à la fin, lors de la collecte de la production, on perd énormément en quantité mais souvent en qualité. Les pertes post-récoles sont énormes pour certains producteurs surtout certaines spéculations, notamment le riz. Il leurs faut donc d’être très regardant pour éviter ces pertes ou les réduire pour augmenter leurs productions.
Quelque chose vous reste-t-il toujours sur le cœur ?
Après tout, c’est de féliciter tous les producteurs pour leur résilience. Ce n’était vraiment pas gagné d’avance. C’est vrai que les appuis ont été donnés à temps et vous avez constaté qu’on a même accompagné avec les labours gratuits pour les producteurs. Ils ont vraiment été au rendez-vous. Franchement, merci à l’ensemble de ces producteurs de la région pour avoir vraiment su aussi épouser la dynamique de l’offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025 dans la région des Cascades pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire de notre pays.
Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.
