Balade du griot : la divagation des animaux, un phénomène inquiétant à Banfora.
Pour le griot, le phénomène a la peau dure dans la cité du paysan noir. Dans ses balades il a souvent le cœur meurtri devant ces cas qui sont légion. Il s’agit de la divagation des animaux dans les rues de Banfora. En effet, très souvent, ces animaux domestiques ou de compagnie occupent allègrement les rues rendant la circulation compliquée à certains endroits de la ville. Et très souvent, les usagers, à leur corps défendant, sont obligés de prendre les précautions nécessaires pour céder le passage à ces bêtes en errance permanente à longueur de journée comme si leurs propriétaires avaient tout simplement démissionné de leur surveillance.
Conséquence, il est courant dans les rues de la ville de Banfora de rencontrer des moutons, des chèvres et des chiens en errance. Il faut de ce fait faire attention pour ne pas se laisser accrocher en pleine circulation par ces animaux. Car ensuite, il n’est même pas très évident de retrouver le propriétaire pour qu’il prenne en charge les frais d’éventuelles blessures. Les statistiques des victimes de la divagation des animaux sont surement difficiles à dresser afin de faire prendre conscience aux propriétaires indélicats qui prennent ainsi des libertés vis-à-vis de leur société, qu’ils doivent revoir leur copie.
Cependant, des sorties d’intimidation ont été opérées à certains moments mais cela n’a visiblement pas dissuadé sur la pratique. Celle de laisser les animaux se pavaner comme s’ils étaient en brousse. Pourtant, la pratique n’a pas ses conséquences que sur la circulation. La divagation des animaux a un véritable effet néfaste sur l’environnement à Banfora. Par exemple, planter un arbre devant sa porte est un véritable souci. En effet, malgré les mesures de protection prises, la jeune plante reste toujours exposée lorsqu’elle dépasse de taille un peu les grilles de protections. Elle se voit attaquer soit par les moutons ou ces chèvres en divagation. Régulièrement blessée, la croissance de la plante est retardée à cause de ce phénomène.
Dans ces conditions, plusieurs arbres ont été plantés lors des dernières journées de reboisement à Banfora, par exemple tout au long de la grande voie qui passe devant la morgue. Sur cette grande voie, les jeunes recrues des agents des eaux et forêts, bien encadrées par leur hiérarchie, ont déployé leur savoir-faire pour planter puis protéger les arbres qui risquent gros leur développement. En claire, en plus de la perturbation de la circulation et son cortège de malheurs pour les victimes d’accidents, c’est l’embellissement même de la cité qui prend un sérieux coup du fait de la divagation des animaux.
Le griot se rappelle une certaine période avec les trois luttes où le phénomène de la divagation des animaux était combattu et maitrisé. Aucune loi n’interdit l’élevage à domicile mais il y a des précautions à prendre. Le cri de cœur du griot reste qu’un regard soit porté par la commune sur le phénomène. Car les autorités actuelles n’ont aucun mandat électif et de ce fait, ne doivent pas craindre le mécontentement des électeurs qui pourraient faire un vote sanction au moment venu.
N’est-ce pas ce laisser-aller d’une certaine classe d’éleveurs qui donnait l’envie à d’indélicats individus aujourd’hui incarcérés ? Le griot se pose cette bonne question car nuitamment ces individus arrivaient à prélever ces petits ruminants dans les rues pour alimenter certaines grillades de la cité du paysan noir.
Wangola Médias.