Enfin, l’Etat Burkinabè désireux depuis le mois d’octobre dernier de renationaliser la SN-SOSUCO, peut avoir désormais les mains libres. Depuis ce 19 juillet 2024, les choses sont désormais claires si l’on s’en tient à cette sortie médiatique du service de communication du ministère en charge de l’industrie au Faso. A en croire ledit communiqué, à la faveur d’une session extraordinaire du Conseil d’Administration de la SN-SOCUCO tenue ce 19 juillet 2024, l’actionnaire majoritaire a finalisé la cession de ses parts d’actions à l’Etat Burkinabè.
Ils étaient finalement nombreux ceux qui s’interrogeaient sur l’issue du bras de fer qui ne disait pas son nom à la SN-SOSUCO. Car aussitôt le retrait annoncé ce 25 octobre 2023 de la nationale du sucre des mains de SUCRE PARTICIPATION, l’actionnaire majoritaire et son retour dans le giron des sociétés d’Etat, le gouvernement, coup sur coup, nommait deux directeurs généraux. D’abord, Séraphin Dembélé qui ne pourra pas prendre service et Ouattara Diakaridja Héma, ensuite. Ce dernier qui avait été installé, n’avait pas en réalité les leviers de la société sucrière en main. Les travailleurs assistaient durant plusieurs mois, à un bicéphalisme à la tête de la société avec en toile de fond, des actions judiciaires entre l’actionnaire majoritaire et l’Etat.
Pour SUCRE PARTICIPATION en effet, il n’était pas question de se laisser faire, fut-il l’Etat, tant qu’une entente n’était pas trouvée sur la rétrocession des ses actions. Après plusieurs mois, la fumée blanche est donc apparue enfin. Selon le communiqué rendu public, il s’est tenue le 19 juillet 2024 à Ouagadougou, une session extraordinaire du Conseil d’Administration de la Nouvelle Société Sucrière de la Comoé (SN-SOCUCO). A l’issue des travaux, le Président du Conseil d’Administration, Monsieur Mahamadou SYLLA a fait savoir que « suivant la volonté du Gouvernement du Burkina Faso de réorienter la gouvernance de la SN-SOCUCO, une négociation a été enclenchée depuis novembre 2023. Cette négociation vient d’arriver à son terme avec la cession des parts d’actions des actionnaires de SUCRE PARTICIPATION à l’État ».
Le communiqué indique que « c’est dans ce cadre que SUCRE PARTICIPATION, précédemment détentrice de 69% du capital de la SN- SOSUCO, a cédé officiellement ses parts à l’Etat par un acte signé le 18 juillet 2024 », a laissé entendre le président du Conseil d’Administration.
La décrispation est on ne peut plus totale à la nationale du sucre à travers deux principales décisions prises. D’abord, il s’est agi d’acter la démission de tous les mandataires sociaux appartenant à l’ancien actionnariat, c’est-à-dire le Directeur Général et tous les administrateurs de la mandature précédente. Puis, suivra ensuite l’installation du nouveau Directeur Général nommé le 21 février 2024.
On peut dire qu’un vent nouveau souffle désormais sur la SN-SOSUCO et il convient de saluer cette paix des braves avec cette issue heureuse. Car la crispation donnait des inquiétudes à plus d’un observateur de la situation dans cette société par rapport à la prochaine campagne sucrière. Sachant que la campagne sucrière à la SN-SOSUCO nécessite de lourds investissements, qui de l’Etat ou de l’actionnaire majoritaire devait casquer dans cette situation trouble ? En parvenant à cet accord, le nouveau DG peut désormais imprimer sa marque pour la prochaine campagne sucrière selon sa lettre de mission reçue du gouvernement.
Il convient ensuite de saluer SUCRE PARTICIPATION à travers le président du Conseil d’Administration de la SN-SOSUCO, qui, à l’issue de cet accord libérateur pour les parties, n’a pas manqué de remercier le gouvernement pour son « esprit d’initiative sous le leadership du Président du Faso ». Ce dernier a aussi salué L’Etat pour « son esprit d’ouverture et la patience dont il a fait preuves lors des négociations » toujours selon le communiqué.
La page de la privatisation en cours depuis 1998 est exit et place à la gestion étatique de la SN-SOSUCO. En attendant les salutaires mesures nouvelles qui marqueront la reprise, il faut souhaiter une gestion vertueuse de la nouvelle entreprise étatique. Ce retour à la case départ pour la SN-SOSUCO doit trancher avec ce qui avait conduit à sa privatisation. Car il faut le dire, c’est un secret de polichinelle, les attentes des populations de la région des Cascades en général ainsi que des travailleurs, suscitées par cette reprise, demeurent grandes.
Wangola Médias.
