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Exploitation de l’or à Diarabakoko par des asiatiques : le commissariat central de la Police Nationale de Banfora suspend l’activité.

Le Commissariat central de la Police Nationale de Banfora a effectué une descente à Diarabakoko, plus précisément sur le site d’exploitation aurifère ce mercredi 27 juin 2024. Après le constat du site qui visiblement est une activité illégale, la police a procédé à l’arrêt des travaux puis à la saisie du matériel servant à l’exploitation. Une procédure est en cours pour décanter la situation qui risquait de provoquer des troubles à Diarabakoko.

Il y a quelques 3 mois que les populations de Diarabakoko, localité située à 25 km de Banfora sur l’axe qui conduit à Niangoloko ont aperçu des Asiatiques s’activant sur des terres du village à travers certaines installations. Deux mois après cette mise en place, c’est à dire en début juin 2024, ces populations ont ensuite vu des engins lourds s’activer, creusant de grands trous à la recherche de l’or. En quelques 3 semaines d’exploitation, l’impact environnementale est indescriptible sur le site avec l’impossibilité pour certains habitants de rejoindre leurs champs.

En effet, l’exploitation aurifère est faite à ciel ouvert à une dizaine de kilomètres à l’Est de Diarabakoko par des Asiatiques venus avec de grands moyens. Des engins lourds avec lesquels ils creusent de très grands trous le long d’une rivière rendant les franchissements difficiles. D’où une certaine légitime inquiétude pour ces cultivateurs avec la saison hivernale qui s’installe doucement. Comment accéder à leurs champs restait la principale préoccupation de ces cultivateurs. A côté de cette frange, des propriétaires terriens voyaient leurs terres touchées par cette exploitation aurifère alors qu’ils n’avaient pas été consultés au préalable.

C’est dans le lit et le long de cette rivière que se faisait l’exploitation de l’or

Des démarches sont alors entreprises auprès de l’autorité municipale de Banfora en vue d’éviter un accrochage entre les exploitants miniers, dont la garde est curieusement assurée par des VDP, et les terriens mécontents. Le 25 juin dernier, Wangola Médias, après un constat sur terrain où l’impact environnemental est réel, faisait écho du malaise qui prévalait autour de l’occupation des terres suite à cette activité minière.

C’est pour prévenir tout débordement que le Commissariat central de la Police Nationale de Banfora a effectué cette descente. Son constat est sans ambages : Absence d’un permis d’exploitation pour le gérant de ce site aurifère et la police aurait même du mal à ranger l’activité de ce site entre une exploitation minière artisanale, semi-mécanisée et industrielle. En effet, avec ces engins lourds, l’exploitation aurifère ne peut être classée dans l’exploitation artisanale. En plus, ces Asiatiques ont réalisé un forage qui leur permettait de laver le minerai grâce à de longs tuyaux qui conduisent l’eau jusqu’à l’endroit où ils creusent. « L’eau boueuse issue de ce lavage se retrouve dans le lit du marigot en une telle quantité qu’il est difficile à l’homme ou encore aux animaux de traverser. Toute chose qui empêche les cultivateurs d’accéder à leurs champs situés de l’autre côté des tranchées », constatait notre reporteur.

Selon le Commissariat central de police de Banfora qui a ouvert une enquête, ce sont des documents de recherches de sites miniers que détiennent ces Asiatiques et non un permis d’exploitation. Le site a donc été fermée dès ce 27 juin 2024 après la descente de la police et le matériel dont ces engins lourds attendent d’être ramenés à Banfora en attendant une clarification de la situation des exploitants du site aurifère.

Une vue de l’environnement après le passage des engins lourds

Toutefois, un des propriétaires terriens a reconnu avoir cédé ses terres en bonne et due forme aux Asiatiques après un dédommagement conséquent. Ces Asiatiques ont par ailleurs reconnu avoir dépassé les limites territoriales de ce propriétaire terrien avec lequel ils s’étaient convenus. En clair, l’appétit venant en mangeant, ils ont débordé sur d’autres terres. Une douzaine de propriétaires terriens seraient impactés par la situation qui attendent certainement des dédommagements.

L’autre question qui taraude les esprits à Diarabakoko reste la présence des VDP sur le site aurifère dont ils assuraient la sécurité. Ils percevaient une contrepartie en espèce pour cette prestation sécuritaire avec les armes du peuple. Un contrat « Exploitants aurifère Asiatiques-VDP » dont les contours restent à éclaircir à Diarabakoko.

Sié Yacouba Ouattara.

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