La balade du griot : la difficile mission des collègues du griot à Sitiéna et Diongolo
C’est avec la plus grande consternation que le griot a appris que les affrontements intervenus le 7 juin 2024 entre habitants des villages voisins de Sitiéna et de Diongolo, situés dans la partie sud-ouest de Banfora, ont causé des morts de chaque côté. Très affligé par cette nouvelle qui a ravivé en lui les douloureux souvenirs de l’épisode 2019 de cette même crise, le griot qui a des familles, amis et connaissances dans les deux villages, a décidé de se rendre dans la zone aux fins de présenter ses condoléances aux familles éplorées. En effet, faut-il le rappeler, en 2019, des habitants de ces deux villages s’étaient affrontés, faisant deux morts de chaque côté.
En arrivant dans le premier village, c’est-à-dire Sitiéna, le griot a appris avec un grand étonnement que ces homologues des temps modernes, appelés journalistes ou si vous voulez correspondants de presse n’ont pas pu accéder aux deux villages le 8 juin 2024. Ils étaient pourtant préoccupés juste de pouvoir prendre langue avec certaines personnalités des deux villages afin de comprendre ce qui s’est réellement passé et informer en retour l’opinion publique. Selon ce qui se racontait dans le village, lorsque les griots des temps modernes, au nombre de trois sont arrivés à l’entrée du village, ils ont été interpellés par les éléments de la police qui étaient mobilisés pour le maintien d’ordre. Ceux-ci voulaient savoir qui ils étaient et que voulaient-ils. Sans attendre, les journalistes se sont présentés et ils ont annoncé qu’ils venaient chercher des informations au sujet des affrontements dramatiques qui ont eu lieu la veille entre les deux villages. Un compte-rendu fidèle est fait au chef de la mission qui était sous un arbre. Celui-ci estime qu’il était préférable pour les hommes de médias de patienter un peu, juste le temps que les autorités administratives qui étaient en route arrivent. Ainsi, dira le chef de mission de la police, ils pourront suivre les autorités et faire leur travail. Pour les collègues du griot, c’était une très bonne proposition puisque les éléments de la police ont montré qu’ils ses souciaient de leur sécurité. Alors, gentiment, les journalistes se sont retirés à la sortie du village pour attendre. C’est environ deux heures de temps après que les villageois de Tiékouna ont vu un cortège de 4 véhicules tous de couleur blanc arrivés dans le village. Les 3 journalistes, juchés sur leur moto les suivaient. Mais arrivé à la position des éléments de la police, les journalistes ont entre-temps fait demi-tour en direction de Banfora sans que les villageois qui observaient la scène ne sachent pourquoi. Les autorités pour leur part ont continué leur progression. Les journalistes venaient d’être notifiés par le PDS de Banfora qu’ils ne peuvent pas suivre car la mission est administrative. Toutefois, le PDS a été clair, les journalistes pouvaient, s’ils le désiraient entrer dans lesdits villages pour chercher leurs informations. Seulement, ils ne pouvaient pas suivre les autorités comme si celles-ci les avaient sollicités. A partir de ce moment, ignorant la situation qui prévalait dans chaque village, les journalistes ont préféré joué la carte de la prudence. Allaient-ils pouvoir ressortir sains et saufs ? Alors, ils ont replié sur Banfora sans discuter.
« Autres temps, autres mœurs », a-t-on coutume d’entendre. Le griot se rappelle en effet que lors de la première crise en entre ces deux villages en 2019, c’était également dans le mois de juin, c’est le Haut-commissaire d’alors, Aminata Gouba/Sorgho, qui avait conduit la mission des autorités dans les deux villages. Elle s’était faite accompagnée par la presse qui avait par ce truchement pu relayer l’information non seulement sur la mission que conduisait le Haut-commissaire mais aussi sur les ressentiments des populations des deux villages. Qu’il ne tienne qu’à cela, les moments ne sont pas les mêmes. Les journalistes ne demandaient qu’à avoir des éléments pour mieux informer l’opinion sur ce qui s’est passé ce vendredi 7 juin 2024 pour que les habitants de ces villages voisins s’entre-déchirent.
Pour sa part, le griot a pu s’acquitter de son devoir de présenter ses condoléances aux familles éplorées aussi bien à Diongolo qu’à Sitiéna. Sur la base de ce que lui ont confié ses amis et connaissances, il souhaite et prie ardemment pour que Dieu inspire les autorités de la région afin qu’elles trouvent la solution définitive à cette crise.
Wangola Médias