Après moult tractations politiques sanglantes opérées par leur Président Macky Sall, qui nourrissait l’ambition d’un lenga au pouvoir de près d’une année avec le report des élections en décembre prochain, puis ramenées en juin 2024, les Sénégalais étaient appelés dans les bureaux de vote ce 24 mars 2024 pour départager les 17 candidats en lice aux élections présidentielles. L’issue de ce scrutin qui aura marqué les sénégalais et même au-delà des frontières, est bien connue dès le lendemain 25 mars avant même la proclamation des résultats avec la victoire dès le premier tour du candidat de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, issu de l’opposition politique. Son challenger, l’ancien Premier Ministre Amadou Ba, n’y ait pas allé par quatre chemins en se revêtant d’une élégance politique et félicitant la victoire du candidat vainqueur dont les portes de la prison de Dakar s’étaient ouvertes à lui ainsi qu’à l’emblématique opposant, Ousmane Sanko. C’était ce 15 Mars 2024 en pleine campagne électorale. Ainsi, de la prison, l’ex-prisonnier Dakarois parachute directement au fauteuil présidentiel. Un parcours séduisant pour ce vainqueur du scrutin présidentiel du 24 mars qui, en réalité, était l’option B avec Ousmane Sanko en prison. De la prison ; il n’aura pas eu le temps après la case prison de se refaire une bonne récréation. Les affaires de l’Etat et du peuple sénégalais urgent.
Acte d’élégance politique d’Amadou Ba disions-nous ? Ce geste a surement pris de court les partisans du poulain de Macky Sall, qui sont allés au charbon, mouillant les maillots pour assurer la continuité politique d’un mentor de président sortant, malmené par le Conseil Constitutionnel resté droit dans ses bottes, fixant le scrutin au 24 mars contre le gré du camp présidentiel.
En effet, des partisans du camp présidentiel assurément, sont encore groggy devant le geste d’ouverture et de décrispation de leur champion défait dès le premier tour, alors qu’ils s’attendaient à un nouveau feuilleton, un nouveau bras de fer au lendemain du scrutin. Une prolongation aux issues incertaines que les princes qui veulent gouverner aiment servir sous nos tropiques avec leurs cortèges de malheurs qui entachent la démocratie. Le Sénégal vient de loin avec toutes ces rebondissements politiques qui, à chaque fois, ont endeuillé des centaines de familles. Et il fallait faire l’économie d’une nouvelle crise poste électorale.
Face à la détermination d’un peuple pour le changement, inspiré par des leaders aussi emblématiques que charismatiques, où les peaux de banane aux pieds des opposants politiques auront tenu en haleine une classe politique hors des frontières de la Téranga, il convient de saluer certains acteurs qui ont favorisé ce nouveau vent qui souffle désormais dans les rues du Sénégal.
En tête, il y a le peuple conscient qui a su déterminer toutes les options. Des manifestants gazés, arrêtés et embastillés, tués, des Sénégalais ont payé le sacrifice suprême devant des forces de l’ordre aux ordres de Macky Sarl. Viennent ensuite des opposants politiques au régime qui n’ont pas trahi leurs bases comme c’est souvent le sport favori de certains hommes politiques sous le couvert de deals politiques dans les moments de turbulence politique de la Nation.
Devant une telle homogénéité des visions et des actions, le Conseil Constitutionnel Sénégalais aura joué sa partition. Celle d’une institution forte qui aura permis à ce que, malgré ses velléités de garder encore le pouvoir, Macky Sall, est belle et bien dans les délais de passer le pouvoir. Car son mandat s’expirait le 2 avril prochain et il devra se résoudre à devenir ancien chef d’Etat Sénégalais de sitôt. Une camisole que semblais craindre à porter Macky Sall.
Espérons que les rues de Dakar et bien d’autres villes et campagnes du pays, retrouvent leur quiétude et leur sérénité à la faveur de cette alternance politique, bien murie, menée et réussie à la Sénégalaise. Au prix de vies fauchées.
Wangola Médias.
