Contentieux sur des terres cultivables à Tangora : Les victimes implorent les autorités.
A travers une sortie médiatique ce 2 mars 2024, des victimes privées de l’exploitation de leurs terres cultivables dans le village de Tangora, localité située à une dizaine de kilomètres de Banfora sur l’axe Mangodara, ont exprimé leur calvaire face à un contentieux foncier qui les oppose à un opérateur économique de Banfora. Depuis 3 ans que le dossier est en justice, soutiennent-ils, ces victimes sont interdites de toute exploitation des terres héritées de leur géniteur en attendant une décision judiciaire qui, tarde à venir à leurs yeux.
Soulama Saykiba et Soulama Bakpélé, tous deux cultivateurs à Tangora, étaient face aux hommes de médias pour en fait lancer un cri de cœur. A les entendre, ils sont confrontés à un problème familial lié à un contentieux portant sur des terres cultivables héritées de leur papa et ils ne sont pas arrivés à s’entendre. Pour ne pas occasionner des incidents dans le village, ils ont opté de se confier à la justice. Ce contentieux foncier est survenu à travers un de leur frère, Soulama Tiossé. Ce dernier, selon les deux conférenciers n’aurait pas le même géniteur qu’eux. En réalité, son papa aurait rejoint leur famille et a été adopté par leur père. Ils expliquent qu’à ce jour, les deux papas ne sont plus de ce monde. Les deux familles étant devenues très liées et Soulama Tiossé par qui le litige est survenu, serait le plus âgé. Ils lui doivent de ce fait, le respect d’ainé. En 2017, à leur insu, ce grand frère à commencer à vendre les terres appartenant à leur papa laissant l’exploitation de son père. C’est ainsi qu’il a vendu une dizaine d’hectares à l’opérateur économique de Banfora, en occurrence, N’golo Drissa Ouattara, à la somme de dix millions. Quand ils ont découvert cette vente illicite de leurs terres cultivables, les approches n’ont pas permis de se comprendre. Sur les raisons d’un tel agissement, Soulama Tiossé, se serait justifié en leur avouant qu’il était en difficulté financière. Face à climat devenu très délétère dans la famille, la famille a opté de saisir la justice.
Soulama Saykiba
A entendre les deux conférenciers, ils se sont ensuite attachés les services d’un avocat qui a constitué un dossier et qui a été déposé au TGI de Banfora. L’affaire étant en justice, toute exploitation des terres a été interdite en attendant un procès. Mais contre toute attente, un monsieur soutenant qu’il a été envoyé par l’opérateur économique, se présentera dans l’intention de les cultiver. Un refus catégorique a été opposé à ce dernier tant que le litige ne sera pas tranché. Mais depuis 3 ans déjà, ils disent attendre. L’affaire serait entre les mains d’un juge d’instruction et la date de jugement est depuis scrutée impatiemment par les plaignants.
Soulama Bakpélé
Aux hommes de médias, c’est un cri de cœur que les plaignants ont tenu à lancer à l’endroit des autorités. « En vérité, nous sommes des cultivateurs. Nous n’avons pas d’autres sources de revenus pour nourrir nos familles. Nous n’avons pas souhaité des troubles dans le village c’est pourquoi nous nous sommes remis à la justice. Nous demandons pardons afin que les autorités nous aident. Nous sommes des démunis alors que ceux qui ont payé nos terres sont bien nantis », ont imploré les conférenciers. Un cri de cœur aux autorités compétentes afin qu’elles puissent les aider à récupérer leurs terres cultivables pour leur permettre de pouvoir nourrir leurs familles. Car, soutiennent-ils, leur papa ne leur a pas appris d’autres métiers que de cultiver. A l’orée de la saison hivernale, l’espoir pour eux est de pouvoir exploiter leurs terres.
Les hommes de médias ont surtout voulu savoir comment privés de leurs terres depuis 2020, ils se débrouillent-ils pour subvenir à leurs besoins ? N’ayant pas d’autres choix, « durant ces trois annnées nous nous débrouillons. Si nous n’allons pas sur les sites d’orpaillage, nous nous rendons en brousse pour creuser du gravier pour trouver notre pitance quotidienne et subvenir à nos besoins. Nous n’avons plus d’autres revenus au village. Regardez mes mains comment elles sont devenues », dira Soulama Bakpélé, montrant des paumes de mains vraiment très peu enviables, implorant un règlement diligent de l’affaire afin de prévenir tout incident à Tangora.
Wangola Médias.