Le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahima Traoré, a reçu ce vendredi 24 février 2024, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Son président Elysée Ouédraogo y est allé présenter le rapport d’activités 2022-2023 de l’institution en charge de l’organisation pratique des élections au Faso. Une sortie au sommet de l’Etat qui devra avoir pour mérite de réveiller quelque peu la classe politique somnolente depuis l’avènement du MPSR 2 le 30 septembre 2022.
C’est un secret de polichinelle, l’échéance électorale voulue et imposée par la CEDEAO au lendemain du coup d’Etat de Paul Henri Sandaogo Damiba perpétré le 24 janvier 2022 et qui fixait les élections au plus tard en juillet prochain, ne sera pas tenue. Rappelons que ce calendrier avait été validé par Ibrahim Traoré, à sa prise de pouvoir. Il rassurait que ce calendrier électoral tranché par la CEDEAO sera respecté. Mais à l’épreuve de la réalité du combat contre l’hydre terroristes, il ne sera pas question d’élections. Quel est alors le nouvel calendrier électoral au Faso ? Cette visite de la CENI au sommet de la Transition n’a pas permis aux Burkinabè, surtout la classe politique, d’en savoir davantage. Une classe politique qui devra encore attendre. Une longue attente qui a fini du reste par faire en sorte que cette classe politique s’est comme accommoder à l’interdiction des activités des partis politiques.
Toutefois, la visite présidentielle rendue par la CENI, aura sans doute le mérite de réveiller certainement la faune politique. Assurément, celle-ci comprendra qu’elle ne doit plus dormir sur ses lauriers et qu’elle se doit, en attendant une fixation officielle du calendrier électoral, réintégrer secrètement leurs laboratoires politiques et veiller par ailleurs à réveiller leurs cellules dormantes. Cela, pour ne pas être en totale déphasage avec leurs bases au moment venu. En effet, même si le top départ du retour dans l’arène politique n’est pas encore officiellement donné, il reste évident que les hommes politiques commenceront à peaufiner en coulisses leurs stratégies. Un retour dans l’arène politique qui ne sera pas des simples pour plus d’un homme politique. Car, ils sont légion ces hommes politiques qui ont fini par rompre tout contact avec la base. Cela remonte en effet à belle lurette que certains hommes politiques, jadis en contact permanent, voire étroit avec leurs bases, ont fini par rompre tous les liens car ne voyant pas venir des élections à l’horizon.
La reconquête du territoire étant la priorité des priorités de la Transition, il convenait de récupérer les territoires perdus et procéder à la réinstallation des personnes déplacées internes (PDI). Depuis quelques mois, nous assistons à des localités récupérées avec le retour des PDI. Après avoir tout abandonné à l’époque, des PDI sont réinstallées dans leurs localités d’origines. La sécurisation du pays avance sereinement et certains Burkinabè, très optimistes, planchent pour la fin du terrorisme en cette année 2024.
Quoi de plus normal que la CENI, alors que des territoires sont récupérés, ne dorme pas sur ses lauriers. Cette visite chez le Président du Faso, ne témoigne-t-elle pas à souhait que la classe politique Burkinabè doit se préparer à annonce futur d’un calendrier électoral ? La CENI a fini de rassurer plus d’un qu’elle serait prête à n’importe quel moment, pourvu que le calendrier électoral lui soit communiqué.
En effet, selon Elysée Ouédraogo, son rapport retrace ce qui a été durant un certain temps. « Nous n’avons pas encore un calendrier électoral, mais au niveau de la Commission Electorale Nationale Indépendante, cela ne signifie pas que nous sommes sans activités. Nous travaillons à préparer nos plans d’opérations », a dit le président de la CENI. Ces opérations, précisera-t-il, concernent toutes les phases du processus électoral : la révision du fichier électoral ; la gestion des candidatures ; l’organisation du scrutin ; la gestion des résultats ; la gestion des personnes spécifiques comme les personnes en situation d’handicape ; les personnes détenues non privées de leur droit de vote ; la diaspora, et également, les personnes déplacées internes.
A la CENI, le renforcement des capacités des commissaires et du personnel a été aussi assuré pour permettre à la commission de monter en professionnalisme, a ensuite rassuré Elysée Ouédraogo. « Les échéances à venir, lorsque les autorités auront apprécié et décidé du moment auquel il devra intervenir, nous devrions être prêts pour pouvoir les aborder », a laissé entendre le président de l’institution en charge des élections.
La CENI s’est voulue à la fois prévenante et rassurante sur le rôle qui est le sien et cette sortie donnera l’alerte aux états-majors des partis et formations politiques. Ceux-ci, dès lors entameront enfin la course de fond, d’abord dans les coulisses auprès de leurs bases qu’ils avaient abandonné en attendant le calendrier officiel. Car, le Président du Faso a donné la garantie nécessaire en rassurant et en encourageant la CENI que l’ensemble de son gouvernement travail à leur niveau pour faire en sorte que la structure électorale indépendante puisse avoir les conditions favorables pour mener leurs opérations au moment venu.
Wangola Médias.
