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Centre de formation professionnelle non formelle de Koutoura : Un délaissement qui tends vers des oubliettes ?

Le centre de formation professionnelle non formelle de Koutoura dans la commune de Niangoloko est dans un état de délaissement ayant entraîné un délabrement indescriptible des locaux et autres équipements. Depuis quelques années déjà, les portes de ce centre sont closes et les investissements et le matériel sont en état de dégradation inquiétante. En tournée dans la région des Cascades, le ministre en charge de l’éducation, Jacques Sosthène Dingara, a été interpellé pour la résolution de cette situation qui vient mettre à nu la gestion de certaines initiatives publiques qui pourtant sont salutaires

L’épaisse couche de poussière dans les salles et bureaux en dit long sur l’abandon du CFPF de Koutoura

Peu avant cette visite ministérielle, Wangola Médias qui s’était rendu au centre de formation professionnelle non formelle (CFPF) de Koutoura, a eu le cœur meurtri devant un spectacle désolant engendré par la fermeture du centre. C’est le gardien esseulé que nous avons trouvé sur les lieux. Malgré sa bonne volonté, ses initiatives ne nous ont pas permis d’avoir un interlocuteur au niveau de l’administration. Le centre est réalisé pour la formation aux métiers ruraux comme l’agriculture, l’élevage et autres. Son directeur étant absent retourné à Banfora, un agent est censé être sur place mais celui-ci aussi était en déplacement.

Des sacs empilés et couverts de poussière sont visibles dans des maisons à travers des persiennes

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au CFPF de Koutoura, le spectacle était désolant en ce mois de janvier 2024, soit 5 ans après sa fermeture intervenue en 2019. Les bâtiments à l’architecture séduisante sont peu visibles du fait des hautes herbes sèches qui les engloutissent. Sous un hangar, sont abandonnés aux intempéries des véhicules, des tracteurs et le mini car du centre que certaines structures pouvaient louer pour leurs besoins de déplacement en groupe. Quid des bureaux abritant les services de l’administration ? Le délaissement prolongé y a provoqué le dépôt d’une épaisse couche de poussière qui rivalise avec les toiles d’araignées. A travers les persiennes on pouvait observer divers matériels ainsi que des sacs empilés dans des salles le tout également couvert d’une épaisse poussière.

Une vue des engins roulants parqués depuis des années

Les poulaillers et autres enclos présentaient le même triste spectacle. Des plaques solaires sont en état de dégradation avancée, certaines ayant été simplement emportées. Conséquences, il n’y a plus d’électricité au centre qui est bâti sur plusieurs hectares. La nuit tombée le vigile doit pourtant assurer la veille. Le château d’eau est aussi dans le même état de dégradation. L’adduction d’eau potable n’est plus donc une réalité dans le centre.

Les plaques solaires dont certaines ont été volées ne fournissent plus d’énergie

Après autant d’investissements à coût de plusieurs dizaines de millions pour la réalisation de ce centre de formation, c’est bien un gâchis à ciel ouvert qui est donné de constater en ces lieux. Les raisons d’une telle situation surprenante, nous ne l’auront pas sur le site. Comment comprendre qu’autant d’efforts soient déployés pour la réalisation de cette structure de formation grâce à des fonds publics et qu’après elle soit abandonnée ainsi ? Comment faire pour redonner vie à la structure ? A coup sûr il faut encore rechercher des fonds pour ce faire et sauver ce site au profit des apprenants. A y penser cela donne simplement le tournis. C’est à la recherche de réponses à ces questionnements que Jacques Sosthène Dingara sera interpellé sur la question par le directeur même du centre, Seydou Barro. A entendre ce dernier, c’est un problème de gestion qui a entraîné la fermeture du centre de formation professionnelle. Et pour lui, par rapport au centre qui a un statut particulier « ça chauffe », lâchera-t-il d’entrée de jeu. « Ce centre est resté fermé depuis 2019 faute de frais de fonctionnement. Ça fait qu’il y a eu une dégradation accélérée des infrastructures et du matériels », avouera le directeur qui axera ensuite son intervention en plusieurs plaidoyers.

Une vue du château d’eau devenu inopérant

Tout d’abord, il a plaidé pour la réouverture du centre. L’autre plaidoyer du directeur a porté sur les structures qui les ont accompagnés en 2019 quand le centre a commencé à avoir ses difficultés financières. « Il y a des opérateurs économiques qui nous ont accompagnés pour la restauration des enfants ainsi que pour l’entretien de notre matériel roulant. Leur règlement est resté lettre morte jusqu’à présent. Personne n’a été payé », a soutenu Seydou Barro, qui a souligné que ces opérateurs économiques leur ont indiqué qu’ils ne vont pas envoyer l’affaire en justice comme l’ont fait des vacataires.  En clair, ils veulent un règlement à l’amiable de leurs factures. Le troisième plaidoyer du directeur a porté sur la situation du personnel. En tant que directeur, il a été affecté en octobre 2016 à travers la prise d’une note de service. « Mais jusqu’à ce jour, l’arrêté de nomination n’a pas encore été pris », a révélé le premier responsable du centre qui a porté à la connaissance du ministre qu’il n’a pas d’indemnités depuis 86 mois aujourd’hui. Le gestionnaire se trouve dans la même situation et ce dernier totalise 37 mois. « Ce sont des situations administratives qui nous inquiètent », dira Seydou Barro.

Le CFPF de Koutourou se trouve à 30 kilomètres de Banfora et à 12 de Niangoloko

La réaction du gouverneur des Cascades, Florent Bazié, ne s’est pas fait attendre. Évoquant des questions de disfonctionnements administratives, ce dernier a promis de régler la question en signant ces arrêtés dans un délai d’une semaine. Pour le reste de l’épineuse question de gestion du centre, sa réouverture et de règlement des impayés qui se retrouvent sur la table du ministre Jacques Sosthène Dingara, la délégation a promis une solution incessamment sans autres précisions.

Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias.

Wangolā Médias

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