Compétition des produits artisanaux : 126 artisanes déterminées à relever les défis de la créativité.
Depuis la matinée d’hier 14 décembre 2023, la place de la Nation de Banfora est prise d’assaut par les artisanes en poterie, vannerie et en tisserie. Elles ont répondu à l’appel de la mairie de Banfora qui a initié une compétition entre les acteurs de ces filières. Un jury est attendu ce jour 15 décembre 2023 pour apprécier les œuvres en compétition.
A la place de la Nation de Banfora, Maïmouna Démé est exposante en poterie. « Ici j’ai apporté des marmites en terre et bien d’autre objets. Nous étions dans l’ombre et ignorées. Voila que les autorités municipales nous mettent en exergue. Et nous sommes venues rehausser l’image de notre pays. Nous avons des jarres, des poteries de tout les genres. Même des poteries en glacière », nous révèle cette potière qui avoue être très satisfaite de cette exposition. En prenant part à cette compétition, Maïmouna Démé espère remporter le premier prix dans son sa filière. « Quand les autorités cherchaient des exposantes, elles ne savaient pas que nous étions là. Pourtant nous sommes à Korona, secteur n°8 de Banfora », nous a relaté cette potière visiblement ravie d’exposer ses compétences.
Maïmouna Démé se réjouie de la tenue de cette exposition
En attendant la cérémonie officielle, prévue ce 16 décembre 2023, le site de l’exposition des produits artisanaux grouille de monde. Chacune ayant amené son savoir-faire dans son domaine. « Il y a certaines qui ont déjà répondu à l’appel et nous attendons encore d’autres qui ne sont pas encore au rendez vous », a indiqué la directrice du développement économique locale de la mairie de Banfora, Fatoumata Traoré/Hié.
Si des exposantes ont amené des produits uniquement pour la compétition, d’autres en ont amenés pour la vente. L’assistance était de mise pour prodiguer des conseils qui pourraient leurs être utiles dans le métier. Au total, la mairie a enregistré 126 artisanes inscrites à cette première édition de la compétition des produits artisanaux. Mais celles qui ont répondu à l’appel ce 14 décembre, seraient autour de 80 exposantes.
Le métier à tisser de Judith Kambou a cristallisé les attentions
Cette compétition vise à développer la créativité chez ces femmes afin qu’elles soient plus innovantes dans ce qu’elles font. « L’appel que nous avons, c’est de les inviter à tenir malgré la difficulté, à échanger entre exposantes pour un partage d’expérience et de tisser des relations pour un futur meilleur », a indiqué la Directrice Fatoumata Traoré/Hié.
Des critères de notation sont entrain d’être définis par un jury désigné pour la circonstance. Et ce 14 décembre, des agents réceptionnaient les produits en compétition qui seront présentés au jury. Ce jury procédera aux notations puis fera des classements éventuels pour les différents prix.
Les potières ne sont pas venues pour faire de la figuration
En attendant, au-delà de la compétition, Maïmouna Démé demande de l’accompagnement et du soutien aux autorités municipales. « Depuis notre naissance, c’est ce métier que nous exerçons. Nous n’avons pas d’autres opportunités. Si les autorités peuvent nous soutenir, cela nous fera du bien », implore-t-elle. Tout comme elle, madame Judith Kambou, tisserande, place la barre haute. N’entendant pas faire de la figuration, elle convoite aussi la première place de son domaine en exposant des pagnes tissés appelés « danfani ». En plus des pagnes, cette dernière a envoyé un métier à tisser traditionnelle. Cette machine fait d’ailleurs l’objet d’attractions sur l’air de l’exposition. « Je suis très contente. Le fait d’envoyer mon métier à tisser, beaucoup viennent la voir. Beaucoup de jeunes filles sont venues ici et disent qu’elles veulent apprendre mais ne savaient pas où aller. Je suis vraiment surprise de savoir que beaucoup de gens sont à notre recherche alors que nous aussi nous recherchons des apprentis » dira t-elle.
Des produits de la vannerie
Avec 5 ans et 4 mois d’expérience, dame Kambou Judith garde l’espoir de remporter le premier prix. « Personne n’entend occuper la dernière place », tranche-t-elle. Le jury de cette première édition aura donc de la graine à moudre car les œuvres à apprécier sont nombreuses. Toute chose qui prouve à souhait que l’émulation entre les exposantes est de taille. C’est en tout cas une prime pour une meilleure visibilité de leurs filières respectives.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.