RN 7 : le difficile parcours du tronçon Banfora-Toussiana ou le slalom des usagers
L’état de dégradation dans lequel se trouve le tronçon Banfora-Toussiana de la Route Nationale n°7 donne des frissons quand vient le moment pour les véhicules de faire un croisement. En effet, pour éviter les nids poules, les véhicules, poids léger comme poids lourd, sont obligés de zigzaguer, donnant l’impression d’un parcours de slalom lors des Jeux Olympiques. Le tout avec les risques de collisions et de sorties de route.
A ce niveau de son parcours, ce camion en partance pour Bobo-Dioulasso est obligé de se déporter à sa gauche à cause de l’énorme nid de poule qui se trouve sur le sens normal de sa marche.
Le tronçon Banfora-Toussiana de la RN 7 est seulement longue d’une trentaine de kilomètres. Mais pour les couvrir, les usagers, surtout ceux qui sont véhicule, mettent facilement une heure de temps. Et pour cause, ce tronçon se trouve un état de dégradation très avancé si fait qu’en prenant le risque de rouler au-delà de 40 km/h, un accident, une sortie de route ou encore une panne est vite arrivé. De nombreux et grands nids de poule jonchent ce tronçon. Difficile de parcourir 100 mètres sans en trouver. Toute chose qui oblige les usagers à se déporter très souvent à gauche puis à droite afin d’éviter de tomber dans ces trous. Déjà à la sortie de Bounouna, ce jeu de slalom commence juste après l’unité de production d’eau minérale. Deux grands nids de poules obligent les usagers à quitter la chaussée pour rouler sur le bas-côté.
Ce tas de remblais a été déposé il y a un peu plus de dix jours à Bounouna et cela a suscité la joie des usagers
Il y a environ une dizaine de jours, un tas de remblais a été déposé à cet endroit précis. « Nous croyions que dès le lendemain, des travaux de réparation seront faits. Mais jusqu’à nos jours, nous attendons et ce tas de remblais devient finalement gênant car il empêche de descendre de la chaussée. Du coup, nous sommes obligés de descendre dans le trou pour passer » confie un usager qui habite dans les environs. En continuant plus loin, juste à l’entrée tout comme à la sortie du village de Tarfila, des nids de poule compliquent la circulation routière. Il faut à ces endroits rouler au pas pour ne pas casser une pièce. Les mêmes slaloms sont observés peu avant et après le péage à Takalédougou et ce jusque dans la chaine de montagne à l’entrée de Toussiana. Dans ces endroits, lorsque le véhicule tape dans un nid de poule, conducteur et passagers frissonnent. Les uns craignant une panne et les autres une sortie de route.
Un camion en panne après avoir traversé un nid de poule. Il fallait remplacer une roue
Cet état de la route semble avoir donné une idée lumineuse à des groupuscules de bambins dans les différents villages. En ouvriers déguisés, munis de quelques outils et de plats, ils passent toute la journée à côté d’un nid de poule et dès qu’un véhicule est en vue, ils s’activent et laissent croire qu’ils sont en train de boucher les trous afin de faciliter le passage. En réalité, il n’en est rien puisque ces enfants ont trouvé cette idée pour soutirer de l’argent aux passants. Comme ça, pendant que les uns font semblant de refermer le trou, d’autres font signe au conducteur de ralentir et juste à leur niveau, ils demandent un soutien financier. « Donnez de l’argent pour que nous puissions boire de l’eau » crient-ils. Ces enfants sont présents depuis plus de 5 ans sur ces lieux et ce sont ceux de Toussiana qui semblent avoir donné le ton. Même l’insécurité, avec les attaques enregistrés dans la chaine de montagne ne les a pas découragés. Souvent, des ouvriers engagés par des entreprises s’adonnent eux-aussi à cette pratique en demandant des sous comme s’ils n’étaient pas payés pour la tâche.
Dans la commune de Toussiana, cette succession de nids de poules s’entend sur plusieurs mètres, obligeant les usagers à quitter la chaussée pour rouler sur le bas-côté de la chaussée.
Il faut donc que des travaux soient vite engagés pour réparer cette route et mettre fin à ces différentes difficultés que vivent les usagers. En effet, en plus de voir les délais de route se prolonger, ils sont obligés de réparer des pannes après chaque voyage et comme si cela ne suffisait pas, les ouvriers déguisés jouent sur leur morale et leur soutirent de l’argent. Récemment, des travaux ont été fait dans la ville de Banfora. Entre Bobo-Dioulasso et Noumoumdara, l’entreprise en charge de la réfection fait un travail remarquable. Vivement que le tronçon Banfora-Toussiana soit pris en compte pour le bonheur des routiers
Go Mamadou TRAORE
Wangola Médias
