Le griot participe aux événements malheureux de sa contré. Ainsi, il ne manque pas l’occasion d’effectuer le déplacement pour accompagner à leur dernière demeure ces connaissances rappelées auprès du Créateur. C’est ainsi que récemment, faisant partie d’un cortège funèbre qui conduisait un défunt au cimetière route de Tangoura, le griot est arrivé dans un piteux état.
En effet, après l’arrêt des pluies, c’est un véritable calvaire de suivre un cortège funèbre sur un engin à deux roues. La poussière y dicte sa loi depuis un certain temps. Le griot qui n’est pas nanti comme ses confrères d’ailleurs chez qui de bonnes volontés se soucient du bien-être du griot qui vont même jusqu’à lui trouver un véhicule, le griot de la cité du paysan noir ne bénéficie pas de cette considération sociétale. C’est après avoir bien bu la poussière qu’il décida de trouver une solution moins dérangeante au retour. C’est ainsi qu’il décida donc d’emprunter une bifurcation à droite. Un chemin qui le conduisit au Centre religieux catholique communément appelé Maria Nélé pour regagner paisiblement la ville.
Que ne fut pas la surprise du griot ? Une fois après avoir franchi le petit cour d’eau, qu’il fit face à un spectacle environnemental très désolant. Oui, les collecteurs d’ordures de la ville de Banfora qui ont pris le soin d’acheminer les ordures collectées hors de la ville, c’est bien à cet endroit précis qu’ils déversent ces ordures ménagères à ciel ouvert. En effet, au bas de la petite colline, sont déversées des tonnes d’ordures ménagères. A perte de vue. Ce qui laisse entendre que le déversement d’ordures en ce lieu n’a pas commencé récemment mais depuis des lustres. Sans risques de se tromper, c’est une zone lotie depuis des années et des parcelles d’habitation s’y trouvent en principe. Le comble c’est que ces ordures ménagères sont déversées devant une enceinte religieuse à peine 200 mètres.
Comme à son habitude, le griot se pose toujours les bonnes questions. La Mairie a-t-elle autorisé le déversement des ordures ménagères en ces lieux ? La pratique devra-t-elle continuer ?
Le griot n’ignore pas toute la problématique liée à la collecte des ordures ménagères dans une grande ville comme la cité du paysan noir. Mais, à son humble avis, des solutions plus idoines devraient être envisagées non seulement en faveur de l’environnement, mais surtout parce que c’est une zone lotie.
En attendant que la mairie ne se penche sur cette épineuse question de collecte et d’acheminement des ordures ménagères, le griot a été bien inspiré en se trouvant un raccourci pour rentrer en ville dans de meilleures conditions. Le griot qui tend souvent l’oreille a appris le démarrage de la campagne sucrière 2023-2024 et pense que les autorités municipales peuvent entreprendre quelque chose auprès de la SN-SOSUCO. Question de verser de la mélasse sur cette route de Tangoura qui mène au cimetière. La dernière demeure de chacun où il convient de prendre des mesures afin que l’accompagnement des morts ne soit pas un parcours de combattant et partant, une hantise et de mauvais souvenirs, en plus de l’être cher arraché à l’affection.
Wangola Médias.