Education
A la Une

Rentrée scolaire 2023-2024 : L’impact négative de la morosité économique sur les libraires.

C’est connu, la rentrée scolaire rime avec les grosses dépenses chez les parents d’élèves. C’est aussi l’occasion pour certains acteurs de se faire de grosses entrées d’argent. Ce sont entre autres, les établissements scolaires, les libraires, les vendeurs de sacs d’écoliers et d’engins que ce soit les vélos ou les motocyclettes. Après l’effectivité de la rentrée il y a quelques jours, Wangola Médias a voulu en savoir sur l’impact de la rentrée scolaire sur l’économie de la région. Les attentes, visiblement, n’ont pas été comblées comme les années précédentes. La morosité économique due à la situation sécuritaire est mise en avant. Cap sur les libraires ce jour en attendant les vendeurs de sacs et d’engins roulants.

Madame Clarisse Kabré/Sondo (Librairie des écoles Wendenda située non loin de l’institut Sacré Cœur de Banfora) : « Cette année franchement ça ne va pas ».

Cette année, franchement ça ne va pas comparativement aux autres années. Réellement il y a une baisse du marché. Ça ne va pas, les clients pleurent partout mais ça se comprend aussi. Vu la situation que le pays traverse nous comprenons un peu. Sinon, la situation n’est pas simple. Il n’y a pas l’argent dans le pays. Avant les paysans cultivaient et récoltaient. Puis ils vendaient pour venir payer les fournitures. Mais présentement, il y a trop de personnes déplacées internes (PDI) qui n’ont pas pu cultiver donc c’est compliqué. Chez nous franchement ce n’est pas comme les autres années. Le prix des fournitures est légèrement en hausse mais ce n’est pas forcément cela qui complique la situation.

C’est obligé que les enfants aillent à l’école même si les prix sont en hausse. Mais les parents viennent, et réellement ils n’ont pas d’argent pour payer. Cela fait que cette année chez nous les crédits mêmes dépassent les achats. Des parents viennent se présenter, tu vois la situation et des fois nous sommes obligés de faire avec. Le gouvernement fait de son mieux en aidant les parents avec des fournitures dans les écoles. Seulement, ça vient un peu tard. Donc les parents ne sentent pas trop cette aide. Aussi, la qualité de ces cahiers fait défaut. Réellement les cahiers qu’on donne aux élèves et ceux que nous vendons ne sont pas pareils. Ça fait que ça n’arrange pas les parents ni les élèves.

Balkissa Kaboré (Librairie du Nord au mur de l’école Flantama).  « Les gens se plaignent des prix ».

Nous avons beaucoup vendu mais c’est le fait que les gens se plaignent des prix des cahiers. Sinon, dans l’ensemble ça va. Partout les prix sont comme ça. Par exemple, les cahiers de 200 pages grand format étaient à 600f et maintenant ils sont à 700f. Donc les gens se plaignent, certains mêmes pensent que l’augmentation vient de nous alors que ce n’est pas le cas. Au prix unitaire nous vendons les cahiers de 200 pages grand format à 700f et les petits formats à 350f. Les cahiers de 100 pages sont vendus à 175f. Les gens se plaignent et réduisent le nombre de cahiers qu’ils sont sensés prendre au départ. En voulant prendre 10 cahiers par exemple, il va réduire à 8 parce qu’il estime que c’est un peu cher.  Je demande aux parents de faire avec car l’éducation des enfants passe avant tout. Il faut peut-être miser et après ça va aller. Aux élèves aussi de savoir que les parents paient les cahiers très chers.

Dramane Sessouma (librairie grossistes à côté du rondpoint du paysan noir) : « On ne sait pas pourquoi ce manque de cahiers de 200 pages grand format »

Dans l’ensemble je peux dire que ça va. Mais par rapport aux autres années c’est un peu bizarre puisse qu’avec la crise nous avons tous sentis. A la dernière minute aussi, il y a eu un manque de gros cahiers tels que les cahiers de 200 pages grand format. Il y a eu aussi au niveau du prix de gros, une augmentation alors qu’au niveau des détaillants, les prix n’ont pas changé.  Ce sont ces situations que nous vivons mais dans l’ensemble ça va. C’est une situation qui nous a un peu déprogrammé. On ne sait pas pourquoi ce manque de cahiers de grand format. Nous travaillons avec les Libanais et ce sont eux qui sont les vrais grossistes. C’est à leur niveau. Pour les livres, nous sommes un peu satisfaits. Il y a eu un changement au niveau des livres du CP1 et du CP2. C’est à ce niveau là que nous ne sommes pas satisfaits car nous n’avons pas eu ces livres. Pour le reste des classes, il n’y a pas eu de changement et nous arrivons à satisfaire la clientèle. Les parents en tout cas se débrouillent par rapport aux autres années où beaucoup avaient des problèmes et ils venaient nous voir par rapport à des bons. Car une fois qu’ils finissent de payer dans les établissements privés il leur reste les fournitures. La majorité venait nous voir si on peut leur accorder un bon en attendant de percevoir leur salaire. Mais cette année nous n’avons pas eu trop de problèmes avec les parents de ce côté.

Je peux dire que ça va, mais nous aussi, nous essayons de faire de notre mieux. Là où ça ne va pas du tout, nous essayons de donner un coup de main pour aider la personne même s’il faut vraiment diminuer les prix. Ça fait partie de notre participation aussi et c’est ce que nous faisons cette année avec ceux qui ont des difficultés pour payer la totalité des fournitures.  Mais avouons qu’il n’y a pas eu trop d’emmerdements de ce côté cette année. Dans l’ensemble je peux dire que ça va. Si tu sais comment il faut travailler, le travail de libraire nourrit son homme.

Madame Delphine Sanou. (Libraire au secteur no 15 de Banfora). « Nous allons payer chez des grossistes et c’est eux qui savent où ils ont pris. Donc c’est à eux d’opérer la baisse ».

Notre librairie a marché mais pas trop. En tout cas, comme c’est la rentrée scolaire, nous avons eu un peu de marché mais pas trop. C’est peut-être lié au problème d’argent au niveau des parents d’élèves.

Mais nous venons d’ouvrir notre librairie cette année et beaucoup de gens ne connaissent pas le lieu. Ceux qui viennent, soutiennent qu’ils ne savaient pas qu’il y avait une librairie ici. Donc cela fait que nous n’avons pas eu beaucoup de clients.

Mais nous sommes un peu satisfaits seulement. C’est vrai que les prix ont augmenté et tous les parents d’élèves se plaignent que ces prix sont trop et nous interpellent à diminuer. Mais ce n’est pas à nous d’opérer cette baisse. C’est de la façon que nous avons acquis auprès des grossistes, c’est de cette façon que nous aussi nous fixons nos prix juste pour avoir un peu. C’est à mon grossiste que je demande de fixer les prix pour moi. Et nous allons payer chez les grossistes et eux ils savent où ils ont pris. Donc c’est à leur niveau de voir s’ils peuvent diminuer le prix des cahiers. Comme ça les parents aussi peuvent payer beaucoup.

      Propos recueillis par Wangola Médias.

Wangolā Médias

Wangolā Médias est un média numérique indépendant et impartial qui fournit des informations locales et internationales de qualité sur les Cascades et d'autres sujets d'intérêt général. Nous sommes engagés à promouvoir la liberté d'expression et la transparence, en utilisant les dernières technologies pour atteindre leur public et fournir des informations précises et opportunes. Wangolā Médias: L'info des Cascades, du Burkina et d'ailleurs

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page