15 mai à Banfora : les Dosos aux pieds des Cascades.

Comme la première édition en 2024, le 15 mai 2025 a été diversement célébré dans la région des Cascades. Pour le canton de Banfora, c’est le rond-point du paysan noir qui a reçu les gardiens de la tradition, tandis que, les dozos, appuyés par une délégation des dozos de l’AES venus du Mali, se sont retrouvés aux pieds des Cascades de Karfiguéla, cet emblématique site touristique burkinabè qui a donné son nom à la région des Cascades.
« Connaissez-vous la journée du 15 mai ? », demandions-nous aux agents du péage au site touristique des Cascades de Karfiguéla. Nous sommes surpris, ils ne savent pas à quoi cela rime. Et pourtant nous étions confiants en leur posant la question car, ne connaissant l’endroit exact des rites, les organisateurs de la cérémonie d’adoration de ce 15 mai nous avaient renvoyés aux agents du péage pour renseignements. « C’est la journée que les autorités au Faso ont dédiée aux coutumes et traditions », avons dit aux jeunes trouvés au péage. C’est dire qu’il faut aux autorités faire encore plus de sensibilisation dans les villages.

Ouattara Diao Lassina a indiqué que les Cascades de Karfiguela abritera désormais le 15 mai de chaque année
Du reste, notre périple pour couvrir cet évènement national auprès des dozos de la Comoé n’a pas été un fleuve tranquille. Sans se poser des questions, nous avons embarqué pour un endroit bien connu sur la colline en passant par Lémouroudougou. Surprise, du haut de cette colline, nous nous ravisons pour aller aux informations. Nous serons obligés de rebrousser chemin, longer les champs de canne pour nous rendre aux pieds des Cascades de Karfiguéla. C’est aux environs de 9h que les dozos sont arrivés aux pieds de la Cascades de Karfiguéla. Là-bas, des poulets, des chèvres et un bœuf ont été immolés sur le Dankoun, qui est le fétiche de la confrérie dozos. Pourquoi c’est là-bas que ces gardiens de la tradition ont décidé de commémorer leur journée ? « Ici c’est le Dankumba des Cascades. Nous avons invité les pays frères, le Mali, le Niger et la Cote d’Ivoire et la Guinée pour être ici au site ancestral de la région des Cascades. C’est dans ce site que les gens ont pris le nom pour la région des Cascades. Nous avons les génies de la région des Cascades ici », a indiqué le dozoba Diao Lassina Ouattara, secrétaire général des dozos des Cascades. « Nos attentes, c’est la paix et la cohésion. Qu’il y ait l’unité entre les fils du Burkina de l’AES et de la sous-région. Nous ne voulons plus qu’il y ait des terroristes au Burkina », a ajouté le dozoba qui a rassuré que les mânes ont favorablement accueilli leurs offrandes.

Waou Konaté, chef de la délégation venue du Mali
« Nous sommes venus du Mali au nom de l’AES avec une forte délégation. Nous sommes venus accompagner nos frères dozos du Burkina pour leurs sacrifices pour les trois présidents et pour la paix dans ces pays. Nous souhaitons que d’ici l’année prochaine, que les ennemies de ces trois pays soient totalement vaincus », a dit Waou Konaté, le chef de la délégation des Dosos Maliens.

Sa majesté Fadouga 2 a immolé plusieurs animaux pour la paix
Le chef de canton de Banfora, sa majesté Fadouga II, s’est retrouvé au rond-point du paysan noir. Là-bas, des poulets, des chèvres, deux bœufs et un chien ont été immolés pour le retour de la paix.
Le site, sis au niveau de l’agence SONABEL de Banfora a aussi reçu les rites pour le retour de la paix au Faso avec sa majesté Ardjouma Tou de Massasso. « Nous avons béni la terre de Banfora et du Burkina », a laissé entendre sa majesté Ardiouma Tou.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias
Des réactions :

Amadou Ouattara, ingénieur de santé, dozos depuis 2005. C’est une journée que nous avons beaucoup sollicitée et comme l’Etat nous a compris, vraiment, nous le remercions. Parce qu’il nous fallait cette journée et nous avons souhaité que cette deuxième édition soit meilleure et il y a eu de l’engouement. En tout cas, les gens sont motivés, quand nous sommes sortis dans la rue, nous avons vu que tout le monde est entrain de s’activer pour que cette journée soit belle. Ce que nous attendons, c’est que les animaux qui ont été immolés que nos ancêtres puissent les accepter et que Dieu puisse exhausser cela. Nous invitons tous les détenteurs de savoir ancestral à ouvrir leur cœur, d’être vraiment à l’écoute de cette jeunesse qui est entrain de tout faire pour que la sécurité puisse revenir dans notre Faso. En tout cas, si nous nous donnons la main, je suis sûr en tout cas que l’insécurité qu’on nous a imposée, nous pourrons la vaincre.

Soulama Adama, PDG de l’agence immobilière Maison des Sages Nous sommes fiers de communier avec nos ancêtres. C’est la voie directe par laquelle nous pouvons communiquer avec eux. Nous remercions le Président Ibrahim Traoré, d’avoir pris cette initiative de fêter le 15 mai au Burkina Faso. C’est très bien. Nous sommes Africains et nous devons communiquer de notre manière avec Dieu. Donc c’est une journée à travers laquelle nous rendons grâce à Dieu, qu’il nous donne longue vie, à ma famille, à mes collaborateurs, mes amis et le Burkina entier. J’attends beaucoup du Capitaine Ibrahim Traoré lui qui a réussi à préserver l’intégrité du Burkina. Il a commencé certains projets, beaucoup d’usines sont ouvertes au Faso, mais nous aimerons avoirs aussi des usines dans la région des Cascades. Ce sont là vraiment mes attentes, que l’on puisse propulser le développement du Burkina et mettre fin au terrorisme.

Seydou Tou, DG de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina , parrain des dozos : A l’occasion du 15 mai qui symbolise la célébration du 15 mai, journée des coutumes et traditions, j’ai été approché pour apporter une contribution à la réussite de cet évènement majeur qui a été décidé par les plus hautes autorités pour qu’on puisse magnifier nos ancêtres et demander qu’ils nous accompagnent à faire face aux différents défis dans notre pays, comment nous allons nous en sortir et avancer dans le progrès au bénéfice de la population de notre pays. Nos attentes restent qu’il y ait une prise de conscience générale des populations de ce pays. La tradition, c’est le socle de départ de l’éveil de conscience, de la nécessité d’adopter des solutions endogènes à nos problèmes pour pouvoir réussir et nous développer.
Waou Konaté, chef de la délégation Malienne Doso : Nous sommes là au nom de l’AES avec une forte délégation venue du Mali. Nous sommes ici pour nous unir aux sacrifices au nom de l’AES, au nom des trois présidents de l’AES afin que leur gestion du pouvoir se passe bien. Que nos soldats au front s’en sortent, que la paix revienne dans les trois Etats. Donc nous sommes là pour participer à ces sacrifices pour que Dieu nous assiste afin que l’année prochaine au plus tard à cette date, que nos ennemies soient tous vaincus. Voilà la raison de notre déplacement.
Sia Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.