TGI de Banfora : un jeune homme et sa dulcinée jugés pour avoir eu des rapports sexuels dans un champ d’anacardiers.

BA, un jeune d’une vingtaine d’année, berger de son état et père de 3 enfants ainsi que TA une jeune femme, ont comparu ce 10 juin 2025 devant le Tribunal de Grande Instance de Banfora pour répondre des faits d’outrage public à la pudeur. Les faits se sont déroulés le 23 mai 2025 entre Douna et Niofila dans la Léraba.
Interrogés les prévenus reconnaissent les faits. BA explique qu’il a connu TA il y a environ 2 mois. « Je lui avais dit que j’allais faire d’elle ma femme. Le problème est que nous vivons dans deux villages différents. Moi je suis à Niofila et elle à Douna. Les sentiments d’amour qui existent entre nous ont fait que j’ai payé un téléphone-portable pour elle. Toute chose qui nous a permis de rester en contact. On a continué à s’appeler et se parler ». Le berger explique que le jour des faits, c’est à dire le 23 mai 2025, TA l’a appelé pour qu’il vienne la chercher pour l’amener à la maison chez lui. Il ajoute qu’elle était avec sa copine. « Je suis allé les prendre avec ma moto et, quand nous étions presque arrivés, nous nous sommes arrêtés en cours de route, non loin du champ d’anacardiers en question. Il faisait déjà nuit car nous étions entre 20h et 21h. Nous avons discuté et je lui ai proposé d’avoir connexion sexuelle avec moi. Chose qu’elle a acceptée sans hésiter. Donc nous avons laissé sa copine au bord de la route avec la moto et nous sommes allés un peu plus loin dans les buissons. Quand on n’a fini, j’ai vu quelqu’un pointé une torche sur nous. Intrigué, j’ai donc dit à TA de partir. Je me suis dirigé vers ma moto et j’ai vu un VDP à côté qui m’a demandé ce que je faisais parmi les anacardiers. Il a également demandé à savoir où était la fille.
BA qui ignorait qu’au même moment les VDP avaient déjà mis la main sur sa dulcinée dit à son interrogateur qu’il ne sait pas elle se trouve. Tous deux ont conduit au commissariat de police de Douna.
A la question du président de savoir pourquoi le prévenu n’a pas proposé un autre jour à la fille où il pourrait lui donner un rendez-vous chez lui à la maison, le prévenu a laissé entendre qu’il a manqué plusieurs occasions. A chaque fois qu’il donnait rendez-vous à sa bien-aimée, celle-ci n’avait pas le temps. Il affirme aussi qu’il a voulu juste essayer pour voir si elle allait accepter. Pourquoi ne pas l’amener chez vous ? Où pourquoi n’avoir pas chercher une auberge à côté ? A ces questions du tribunal, BA répond qu’il n’habite pas seul car il est marié. Il ajoute aussi que comme TA était avec sa copine, elle ne voulait pas partir et laisser cette dernière. Et s’il n’a pas eu l’idée d’une auberge, c’est parce qu’il ne maîtrise pas Douna. Il n’en connait pas les auberges. « Donc vous maîtrisez les champs d’anacarde alors « A demandé le procureur ».
Interrogée, la fille TA a répété la même chose que son amant BA. Durant toute l’instruction à la barre, elle n’a cessé de clamer son amour pour lui. Elle affirme être marié à un jeune orpailleur qu’elle n’aime pas. A l’entendre, leur union est un mariage arrangé. Pourquoi avez-vous cédé à la tentation ? Lui demande le procureur. « Je l’aime, et mon mari est absent depuis janvier, j’en avais envie et c’est pour ça je n’ai pas pu résister à la proposition de BA ». Ce détail, BA dit l’ignorer. En effet il soutient ne pas s’avoir que TA était mariée car elle lui a dit qu’elle n’était la femme à personne dès les premiers instants qu’il a commencé à lui faire la cour.
Les deux VDP qui ont surpris les deux amoureux, cités en témoin, étaient également présents dans la salle d’audience. Ils disent avoir été alertés par les beaux frères de TA, qui est venu leur dire qu’il y a un inconnu dans les buissons avec la femme de leur grand frère. C’est alors qu’ils y sont allés et les ont pris sur leur forfait.
Le procureur a requis que les deux amoureux soient déclarés tous coupables et qu’en repression, ils soient condamnés chacun à une peine d’emprisonnement de 6 mois et une amende de 250 000 f CFA le tout assorti de sursis. Le président dans son verdict a effectivement déclaré BA et TA coupables. En répression, il les a condamnés chacun à une peine d’emprisonnement de 3 mois et une amende de 250 000 f CFA le tout assorti de sursis.
Sountong Noma Stéphanie KABRE
Wangola Médias