TGI de Banfora : Trois habitants de Moussodougou jugés pour participation à une rixe.

Le TGI de Banfora a jugé, le 15 juillet 2025, trois hommes, tous habitants de la commune rurale de Moussodougou dans la province de la Comoé pour participation à une rixe ayant causé des blessures à deux victimes. Au terme des débats, le dossier a été mis en délibéré pour le 29 juillet 2025. En attendant, le parquet a requis contre chacun d’eux, 3 mois de prison avec sursis et une amende de 500 000 F CFA assorti d’une contrainte judiciaire de 20 jours.
SA, ST et ST sont des habitants de la commune de Moussodougou, localité située à 65 kilomètres de Banfora dans la province de la Comoé. Ils ont comparu devant le Tribunal de Grande Instance de Banfora ce 15 juillet 2025 pour répondre des faits de participation à une rixe le 6 Juin 2025 au cours de laquelle rébellion ils ont porté des coups ayant entrainé des blessures sur SI et SA.
Premier prévenu à être interrogé par le tribunal, SA, a expliqué aux juges que le jour des faits, ils se rendaient au champ. Leur grand frère, ST, était à moto et nous tandis qu’eux, étaient à pied. Celui-ci les a donc devancés Lorsque nous sommes arrivés à l’endroit où il a l’habitude de déposer sa moto, poursuit le prévenu, « Nous avons aperçu notre grand frère ST en train de se disputer avec SI. Nous avons voulu savoir la cause de leur bagarre et c’est alors que SI s’est mis à m’insulter. Ces insultes m’ont profondément fait mal mais nous avons continué notre chemin. Mais avant de continuer j’ai demandé à SA de raisonner son frère pour qu’il mette fin à la bagarre. Celui n’a rien voulu comprendre. Il continuait la dispute et s’en est suivi une lutte en entre eux et notre grand frère. J’ai voulu les séparer et la machette que je tenais en main a blessé SA. Toute chose qui n’était pas mon intention » a expliqué le premier prévenu.
ST le second prévenu, interrogé à son tour par le tribunal a également expliqué que « Dans notre champ, nous avons ramassé et mis en tas des herbes pour les brûler. Comme cette tâche n’était pas terminée la veille, le lendemain nous nous sommes rendus de nouveau au champ pour l’achever. A notre arrivée sur les lieux, SI est venu et s’est mis à se disputer avec notre grand frère ST. Comme ils se disputaient ST a demandé à SI la cause de leur dispute et ce dernier s’est mis à l’insulter. Je n’ai porté la main sur aucun d’eux car notre grand frère nous avait déjà demandé d’aller continuer à travailler ».
ST le troisième prévenu explique à peu près la même chose. Néanmoins il ajoute qu’au moment où ils s’apprêtaient à brûler les tas d’herbes, SI est arrivé et leur a dit qu’ils n’ont pas le droit de cultiver sur la parcelle. Il était accompagné de quatre femmes qui étaient venues pour ramasser des noix de karité. « Je lui ai demandé si la parcelle lui appartenait et il a répondu par la négative. Je lui ai ensuite demandé pourquoi il a amené les femmes pour ramasser les noix de karité. C’est à ce moment qu’il a enlevé son téléphone et a joint son père à qui il a dit que mes frères et moi avons commencé à exploiter le champ dont l’affaire est soumise au chef du village et qui n’a pas encore connu de dénouement. Je n’ai pas porté de coups à quelqu’un d’entre eux car je ne tenais même pas de machette. Ce sont mes deux frères qui en possédaient » dira ce prévenu.
Les victimes SA et SI, interrogées par le tribunal ont expliqué qu’ils étaient à la maison lorsque leurs femmes les ont appelés pour dire qu’elles sont parties pour ramasser les noix de karité et que ST et ses deux frères leur ont opposé une interdiction non négociable. « Nous nous sommes rendus sur les lieux pour avoir des explications et c’est ainsi que ST nous a fait savoir que cette saison nous n’allons pas cultiver sur cette parcelle ». Ils poursuivent leur explication en disant que c’est ainsi qu’une dispute a éclaté et qu’ils ont été blessées par des machettes. Ils ajoutent que quand bien même l’affaire était déjà chez le chef du village, ST a dit qu’il n’écoutera pas la décision de ce dernier et qu’il allait cultiver sur cette parcelle.
Quant à la question du tribunal de savoir si les victimes se constituaient partie civile au cas où les prévenus venaient à être déclarés coupables, les deux jeunes ont répondu par l’affirmative et ont dit qu’ils demandent le remboursement de leurs frais d’ordonnance qui s’élèvent à 400 000 f pour SI et 500 000 f pour SA.
Le procureur dans sa réquisition a demandé à ce que les prévenus soient déclarés coupables des faits à eux reprochés et il a également demandé à ce qu’ils soient condamnés à une peine d’emprisonnement de 3 mois avec sursis et une amende de 500 000 f ferme assortie d’une contrainte judiciaire de 20 jours. Le dossier est mis à délibéré pour le 29 Juillet 2025.
Gâ Cherifa Raphaate Assita TRAORE
Wangola Médias