TGI de Banfora : le dossier de l’accident qui a coûté la vie à un mécanicien de l’autogare de Banfora vidé  

NK, prévenu de défaut de maîtrise et de présignalisation et d’homicide involontaire a comparu devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Banfora le 24 juin 2025. On se rappelle que le 21 avril 2025 dans la nuit, un conducteur avait garé son camion tombé en panne sur la chaussée dans le village de Kiribina sans suffisamment de signalisation. Un motocycliste qui avait remorqué une dame est venu percuter le camion et a trouvé la mort sur place. La dame grièvement blessée avait été conduite d’urgence au CHR de Banfora. Voici le compte rendu de procès.

Père de 2 enfants et chauffeur de profession, NK est prévenu d’homicide involontaire sur la personne de CI et de blessures involontaires dans les mêmes circonstances de temps et de lieu à CS. A la barre, le prévenu explique que le 21 avril 2025, jour où les faits sont survenus, il s’était rendu à Sindou pour un travail. Quand il a fini le travail il a pris la route pour Banfora. Malheureusement en cours de chemin le véhicule est tombé en panne. « J’ai appelé le mécanicien qui m’a dit de me débrouiller pour rentrer en ville avec le camion et qu’il viendra dépanner. Mais juste dans le village de kiribina, le camion s’est subitement arrêté. Il n’était pas en plein milieu de la chaussée mais je n’ai pas pu non plus le dégager complètement de la route. Je suis descendu, j’ai appelé vainement le mécanicien. J’ai donc utilisé quelques feuilles d’arbres que j’ai mises devant le véhicule car je n’avais pas de Triangle de sol » explique le prévenu qui ajoute qu’au moment où il finissait de placer les feuillages, il a vu un motocycliste venir à qui il a demandé et obtenu qu’il le remorque pour Banfora. « Je n’avais pas pu mettre des feuilles à l’arrière du camion pour indiquer qu’il était en panne avant de partir » a-t-il humblement et honnêtement reconnu.

Relatant toujours les faits, le prévenu dit qu’à son arrivée à Banfora, alors qu’il était 19 heures par-là, il est allé chez le mécanicien mais celui-ci avait déjà fermé son garage. « Alors, je suis rentré chez moi vu qu’il se faisait tard. C’est le lendemain que j’ai été informé de la situation à savoir que deux personnes qui roulaient à moto ont percuté le camion et que l’un d’eux a trouvé la mort sur place et que l’autre, blessé, a été conduit au CHR ».

Pourquoi n’avez-vous pas de Triangle au sol, interroge le parquet ? A cette question le prévenu répond qu’il n’en a pas. Il ajoute qu’il en avait parlé à son patron qui lui avait promis d’en acheter. Avez-vous vu où votre négligence vous a conduits, a sermonné le parquetier. Le procureur qui était également sur les lieux de l’accident ce jour a laissé entendre que le camion était bel et bien sur la route et plusieurs témoins disent avoir failli y laisser la peau. Et d’ajouter aussi qu’il a fallu l’intervention des agents de la mairie pour dégager le véhicule de la route. Le procureur rappelle également que l’endroit était un virage et qu’on ne devrait pas y garer un véhicule.

La victime blessée CS, la sœur du défunt et la veuve du défunt étaient présentes au tribunal. CS affirme que CI n’était pas en vitesse lors de l’accident. Affirmation que le procureur a balayé du revers de la main, car ayant été sur place. Vu le choc entre le véhicule et la motocyclette il s’avère que le défunt était en pleine vitesse. Il n’a pas manqué de donner des conseils à l’assistance sur les dangers de la vitesse et surtout de nuit.

Le procureur a requis que le prévenu soit déclaré coupable et condamné à une peine d’emprisonnement de 6 mois et une amende de 250 000 F CFA le tout assorti de sursis. Le prévenu a demandé la clémence du tribunal et le pardon de la famille du défunt. Dans son verdict, le président du tribunal a suivi le procureur dans ses réquisitions. Il a en effet condamné NK à une peine d’emprisonnement de 6 mois et une amende de 250 000 F CFA, le tout assorti de sursis.

Sountong Noma Stéphanie KABRE

Wangola Médias