TGI de Banfora : après un braquage digne des films Hollywoodiens, 6 jeunes garçons dont un marabout se retrouvent à la barre
6 jeunes garçons ont comparu devant la barre du TGI de Banfora le 10 décembre 2024, veille de la commémoration de la fête nationale. Ils étaient poursuivis pour vol aggravé. Ce délit a été commis dans la nuit du 23 octobre 2024. En attendant de vous livrer la décision du tribunal, nous vous narrons le film de leur opération.
C’est un scenario digne des films de Hollywood. Un groupe de jeunes garçons, ayant aperçu un client dans un maquis qui exhibait son argent entreprennent de le braquer. Leur plan était de rester dans le maquis jusqu’à l’heure où le « faroteur » quitterait les lieux pour rentrer chez lui. En ce moment, le groupe le suivrait, et provoquerait sa chute accidentelle. Pendant que certains d’entre eux seraient en train de lui porter secours, les autres allaient en profiter pour soustraire l’argent de sa poche et disparaitre dans la nature.
Mais les jeunes n’auront pas à attendre ce moment où l’infortuné rentrerait chez lui. En effet, en pleine java, une altercation nait entre le faroteur qui n’est personne d’autre qu’un orpailleur du nom de KT et d’autres personnes qui lui en voulaient. Les jeunes braqueurs ont trouvé en cette altercation le moment idéal ou jamais de passer à l’action. Ils se mêlent donc au remue-ménage et l’un d’eux du nom Allassoni parvient à soutirer l’argent de l’orpailleur. Ensuite, l’un après l’autre, les jeunes prennent le large. En décomptant l’argent, ils s’aperçoivent que l’orpailleur avait sur lui la somme de 1 million 500 mille francs. En effet ce dernier venait de vendre de l’or. Et au lieu de mettre cet argent en lieu sûr, il se promenait avec dans les maquis.
« On dirait que vous avez suivi trop de films Hollywoodiens hein ? » s’exclame le président du tribunal. Les prévenus répondent tous par le silence. « En tout cas c’est ce qui découle de votre mode opératoire » reprend le juge. Il leur était reproché des faits de vol aggravé et de complicité de vol aggravé. Tous reconnaissent les faits sauf l’un d’entre eux du nom de Sanogo qui passe pour être le cerveau de l’opération. Ayant déjà été jugé et condamné de par le passé, c’est lui qui a mobilisé les autres autour de ce funeste projet a été le seul à nier les faits. En effet, à la barre, Allasoni, celui-là qui a soutirer l’argent et qui a fait la répartition fait savoir que c’est dans la nuit du 23 octobre 2024 alors qu’il prenait du thé à la maison que Sanogo est venu lui dire qu’il y a un jeune dans le maquis Banoi au secteur 8 qui distribuait de l’argent au hasard. Il en avait tellement qu’il fallait le lui arracher. C’est ainsi, poursuit Allassoni qu’à deux, nous nous sommes rendus dans ledit maquis. Il ajoute qu’après avoir pris l’argent, ils ont conclu qu’il fallait mouiller et fermer la bouche de certains jeunes qui les ont vu. D’où l’implication de DY et SA, deux de leurs amis. Lesquels amis se sont donc retrouvés à la barre parmi les prévenus. DY qui est employé de commerce a reçu 65 000 tandis que l’autre, SA s’est vu remettre 35 000 F CFA pour son silence. Le 6e prévenus est l’oncle de Allassoni. Marabout de son état, c’est à lui que Allassoni a confié une partie du butin et une moto de marque Sirius qu’il a acheté avec l’autre partie. Le marabout a reçu 200 000 F pour cette complicité. Quant à Sanogo qui est allé mobiliser Allasoni chez lui à la maison, il a reçu 300 000 F. Mais devant le juge, il a nié toute implication. Pourtant c’est lui qui a fait le dépôt dans le compte de tous ceux qui ont bénéficié du butin. Et acculés par les questions du procureur, Allassoni finit par dire que durant leur détention préventive, Sanogo aurait demandé aux cinq autres de reconnaitre les faits et que lui à son tour allait les nier. Il parvient à les convaincre qu’avec cette stratégie, les juges pourront les libérer tous au bénéfice du doute. Une révélation qui amène le juge à suspendre l’instruction du dossier et à le mettre en fin de rôle.
Il faut dire que les deux qui ont soutiré l’argent ont été reconnus par d’autres personnes que ceux qu’ils ont soudoyés. Après la plainte de l’orpailleur, l’enquête de la police a donc conduit vers Allassoni qui a dénoncé les autres. Nous reviendrons dans nos prochaines parutions pour le verdict de cette affaire.
Go Mamadou TRAORE
Wangola Médias