Société

Style de vie : la montre, contre toute attente, traverse le temps et résiste à l’avènement du téléphone portable.

Elle était dans les habitudes humaines pour mieux gérer les courses dans la ponctualité. Attachées aux bras, chèrement acquises selon la bourse ou la passion, ou collées aux murs des salons pour parler des horloges, l’avènement des téléphones portables a quelque peu fait vaciller les habitudes liées à la montre. Mais, des téméraires attachés aux montres existeront toujours. Les vendeurs de montres tirent-ils leurs épingles du jeu comme de par le passé ? Wangola Médias s’est plongé dans l’univers de la montre.

Des téméraires indécrottables de la montre.

Malgré l’arrivée des téléphones portables qui aussi donnent l’heure, il existe des indécrottables des montres bracelets. Font partie de ceux-là, Aimé Ouédraogo, Instituteur de profession. Au bras, il porte une belle montre. « La montre et moi, c’est une histoire. C’est un outil que j’aime. Je sais qu’avec l’avènement des téléphones portables, à un moment donné, on n’y prêtait plus attention. Mais la montre et moi c’est une histoire parce que, pour les questions de temps, je suis vraiment très sensible surtout en matière de ponctualité. J’ai trouvé à un moment donné que la montre est un bon compagnon pour moi », dira-t-il. Poursuivant, l’enseignant est on ne plus précis. « Primo, la montre pour moi c’est un guide, un repère qui me permet d’être ponctuel. En matière de ponctualité je suis très sensible. Secundo, la montre, c’est un style en fonction de notre habillement, notre entourage. La montre est très importante en fonction des personnalités qu’on doit rencontrer », s’est justifié l’indécrottable aux montres.

Pour Aimé Ouédraogo le port de la montre revêt plusieurs importances

Dans sa collection, Aimé Ouédraogo dit posséder une dizaine de montres. « La dernière, je viens de l’acheter. Elle est venue par envoi courrier de Ouagadougou et je ne l’ai pas encore déballé. Je l’ai vue en ligne », a révélé Aimé Ouédraogo, qui avoue adorer vraiment les montres. « J’ai des montres en chaîne, à piles, à aiguilles, des montres à double fonctionnalités. C’est une passion », a-t-il poursuivi pour qui, le téléphone portable, ce n’est pas à tout moment qu’on peut l’utiliser de peur de ne pas être vu comme si vous êtes en train de faire des photos ou que vous n’êtes pas attentif à ce qu’on fait. « Mais avec la montre à la main, du coup on voit l’heure, c’est pragmatique », estime l’éducateur.

Son histoire avec la montre est liée à un oncle qui l’a envoyé un jour à l’horlogerie moderne à Ouagadougou pour acheter les bracelets d’une montre. Il explique que quand il y est arrivé, il s’est demandé comment on pouvait acheter les bracelets d’une montre à 12 000 f pendant qu’une montre peut coûter moins que ça ? « C’est là que mon oncle m’a expliqué qu’il y a des montres plus chères que ça. Il est rentré et il m’a donné une montre de marque Lorine. Quand je l’ai prise j’ai compris que c’était la classe », explique le passionné des montres.

Oumar Sombié « Mon attachement aux montres est lié à ma profession »

Oumar Sombié, Inspecteur de l’enseignement de base à la retraite ne se sépare pratiquement pas lui aussi de sa montre. Mais il nuance sa situation. « Je ne suis pas un accroc mais je suis habitué à la montre même avec l’avènement des téléphones portables. Chaque fois il faut se rabattre au téléphone portable pour regarder l’heure. Ça fait perdre quelques secondes », a expliqué le retraité pour qui, même s’il est en rencontre, dès qu’il regarde sa main, il voit le cadrant de sa montre. « Mais s’il faut prendre le téléphone portable pour l’ouvrir, cela peut distraire un peu. Même en circulation on ne dira pas que je suis en train de communiquer. J’ai vu que la montre est plus rapide », a estimé pour sa part, Oumar Sombié.

La montre peut-elle éviter la commission de l’infraction de communication en circulation ? « A mon sens oui. Ceux qui sont accrochés à l’heure, ça peut gérer un temps soit peu. Et cela évite les perturbations en circulation », dira le retraité qui explique qu’il n’a pas pris la montre comme étant une question de style. « Comme je suis enseignant de formation, peut être que c’est une déformation professionnelle. Quand vous êtes en train d’enseigner en classe, à l’époque, il n’y avait même pas de portable. S’il faut quitter le tableau aller regarder l’heure sur le téléphone portable, vous voyez que c’est difficile. Alors qu’à l’enseignement, tout est chronométré. Mais avec la montre c’est simple. C’est peut-être dû à cela », s’est justifié Oumar Sombié, pour qui, avec un simple geste de la main, on peut lire l’heure sur la montre.

La dernière acquisition de Aimé Ouédraogo qu’il n’a pas encore porté

Différentes qualités de montres toujours sur le marché.

Un vendeur ambulant de montres que nous avons abordé dans une rue de la cité du paysan noir, explique pour sa part que « Les gens paient un peu un peu », expliqué t-il, soulignant qu’avec les téléphones portables, l’achat des montres a quelque peu baissé. Combien de montres peut-il vendre dans la journée ou dans le mois ? « Je ne sais pas », nous réplique-t-il, tout en indiquant qu’il vend plusieurs qualités de montres. Des « France au-revoir » et des montres sous-marines. Il indique que les prix varient entre 2000 et 5000 f. Lui-même arborant une montre au bras, il se justifie par le fait qu’il soit un vendeur de montre.

Les montres se paient.

A l’opposé de ce vendeur en détail, Abdoulaye Bokoum est un grossiste des montres dans la ville de Banfora depuis les années 2008. « Chez moi jusqu’à présent les gens continuent de venir payer les montres. Je commande beaucoup que je vends en gros ou en détail. Les montres se payent », soutient le grossiste qui dit vendre plusieurs qualités de montres. Des originaux au deuxième choix, en passant par les copies. Chez Abdoulaye Bokoum, les prix varient de 1000 à 15 000 f. Quel genre de client vient majoritairement payer les montres ? « Les hommes et femmes viennent s’en procurer. Mais majoritairement ce sont les hommes. Les montres des femmes sortent seulement à l’approche des fêtes. Les hommes viennent à tout moment », renseigne le grossiste qui est formel. « Les téléphones portables ne peuvent pas faire disparaitre les montres. La fonction de la montre est différente de celle du téléphone portable. Certains portent les montres pour le style mais d’autres c’est à cause de leur boulot. Car le téléphone portable est toujours dans la poche et ce n’est pas à tout moment que tu peux le sortir. Pourtant en soulevant ta main tu peux lire l’heure avec ta montre », explique Abdoulaye Bokoum, qui invite tout le monde à se procurer une montre.

Chez Abdoulaye Bokoum, les prix varient de 1000 à 15 000 f

La montre traverse les époques.

La montre demeure une trouvaille scientifique qui a fait son époque et vaut le coup de demeurer. Elle permet d’être réglo en matière de temps et de ponctualité. Il y a des montres de qualité en « France au-revoir » à 5000 f. Mais souvent les mêmes montres, quand elles sont exposées dans une boutique peuvent coûter la somme de 20 000 f soutient Aimé Ouédraogo qui confie que la montre la plus chère de sa collection a couté la bagatelle somme de 32 500 f et la moins chère a couté 6000 f. C’est une question de style. « Bien tiré dans ton costume, il y a une montre qui va avec, dans ton body, il y a une autre montre qui va avec », a dit l’enseignant, convaincu que la montre traversera les époques. Mais les horloges ont pratiquement disparu, invisibles sous les bras de ces vendeurs qui envahissent les rues. Finis donc ces douches alertes sonores à chaque heure de la journée et de la nuit dans les salons.

Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias.

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